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Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome5.djvu/732

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PELÉE
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chaine ville. Var. hist., VIII, 157. — Pelé, Chemin. VIII, 187.

Pelée (?). — Par sainct Gens, revoycy bon jour ; Encor pourra paistre pelée. Anc. Théâtre, I, 320.

Pelemeslé, v. Pesle-mesler.

Pelequaudé, juron. — Par le corps de Dieu ? — Pelequaudé ? nous serions fresques. Marnix, Differens, 1, 1, 3.

Pelerin. Voyageur. — Aurora… splendeur ameine, deesse matutine, lespoir des pelirins. Lemaire, Temple d’Honneur (IV, 222). — Lequel [dieu] avoit la charge de pourveoir que les hostelliers feissent honneur et bon accueil aux passans et pellerins. La Grise, tr. Guevara, I, 11. — L’Apostre insiste principalement en cela, qu’ilz se sont nommez pelerins et estrangiers en ce monde. Calvin, Instit., VII, p. 445. — Je vous y logeray… chez un mien amy, fort homme de bien, qui m’a receu chez luy comme un esgaré et pelerin passant. Amyot, Hist. Æthiop., l. II, 24 ro. — Si quelque pelerin arrive Aupres de ta parlante rive, Dy luy à haute vois Que ma Muse… Ronsard, Pièces retr., Au fleuve du Loir. — Ainsi chante l’ouvrier en faisant son ouvrage, Ainsi le laboureur faisant son labourage, Ainsi le pelerin regrettant sa maison. Du Bellay, Regrets, 12. — Cependant que nous sommes comme elongnez de Dieu estans pelerins au monde, Jesus Christ est entre deux, pour nous mener petit à petit à une pleine conjonction. Calvin, Instit., II, xv, 5. — Nous sommes pelerins ici bas… nous n’avons point une demeure permanente sinon avec Dieu. id., Serm. sur prem. à Timothee, 52 (LIII, 623). — Un pelerin, qui sur le tard rencontre Un fourchu carrefour, s’arreste court. Du Bartas, Uranie, p. 418. — Telle ardeur.…. ne peut estre temperée.… par l’apprehension des calamitez que souffrent journellement les pelerins de l’Ocean. Cholières, 1re Matinée, p. 19. — Cy devant j’ay esté sur le dos de la terre Pelerin estranger, qui douteusement erre. Chassignet, Mespris, p. 173. — Le chemin raboteux ou montueux, quoy qu’il soit court, fatigue et lasse le pelerin. Fr. de Sales, Serm. rec., 56 (X, 228).

Faire un pelerin. Se cotiser pour envoyer quelqu’un en pèlerinage. — Faisons, dist Panurge, quelque bon et beau veu… Zalas, faisons un pelerin. Cza, ça, chascun boursille à beaulx liards. Rabelais, IV, 20.

Pelerin. Étranger. — Lung de ses parens estoit citoyen et lautre forain et pelerin. G. Michel, tr. Suétone, II, 52 vo. — Ce sont les bornes de nostre pais, et n’y a nul qui au dedans d’icelles se doive estimer banny, ny pelerin ou estranger. Amyot, Du bannissement, 5. — Celuy qui a une ville affectee est estranger et pelerin de toutes les autres. 8. — Oyez dire metonomie, metaphore, allegorie et autres tels noms de la grammaire, semble-il pas qu’on signifie quelque forme de langage rare et pellegrin ? Montaigne, I, 51 (I, 420).

(Adj.). De voyage. — Titius… va en voiage, mene son fils garsonnet, et la jument, pour tant les porter que leurs hardes pelerines. Du Fail, Eutrapel, 27 (II, 80).

Errant, vagabond. — Il fauldra a longuement parler que sa pensee soit legiere, vague, inconstante et pelerine. Changy, tr. Instit., I, 3.

Étranger. — Il institua les vectigaulx nommez portoires des pelerines marchandises : comme poivre, succre, canelle. G. Michel, tr. Suétone, I, 20 ro. — Son or et argent monnoyé de toutes figures et impressions, tant pecune royalle que pelerine. II, 82 vo. — Les nations pelerines et estrangeres. Noguier, Hist. tolos., L’imprimeur à lecteur (G.). — Lui, en éclat d’un pourpre souverain Avecq’ un brun pelerin d’un clair lustre Tiroit des traits cretois. Des Masures, tr. Eneide, XI, p. 601.

Pelerinage. Voyage. — Lycurgue.… feis prohiber que nul fust tant hardy en sa republicque d’aller en pelerinage en terres estranges. La Grise, tr. Guevara, Prologue general, 9 vo. Cela ne compete point à ceste vie mortelle, qui es comme un pelerinage. Calvin, Instit., II, p. 456. — Il enseigne que la vie presente est à se serviteurs comme un pren par lequel il tendent au royaume celeste, XVII, p. 818. — Plusieurs Celles et Gaulloys estoient encores en Rome en partie par pelerinage, et partie connu: merez en l’exercite des massiers, Deroziers, tr. Dion Cassius, 1. LVI, ch. 116 (236 vo).

Peleriner. Aller en voyage, à l’étranger. Pour voyager el peleriner. Bracn, Masquarad du triomphe de Diane, 183 vo.

Pelescier, v. Pellicier.

Pelet, dimin. de poil. — Sil y a poyl ne pelle Tout au long de ce filet. Palsgrave p. 816. I1 ne s’en fauldra un pelet. Rabelais, III, 42. — Si… paour il a eu durant ce colle horrible et peril leux fortunal, pourveu que au reste il se feust everlué, je ne l’en estime un pelet moins, IV, 22

Pelirin, v. Pelerin.

Pelisse. De double pelisse. Tout à fait, au plus haut point. — Il n’est que ces bons compagnons qui sçavent la mignotise pour s’en esbatre, et non point se faire payer pour cela, comme ces en: tendus qui à dire vray sont veaux de double pe: lisse. Beroalde, Parvenir, Annotation (I, 207).

Secouer la plisse de qqn. Le battre. — Et sainct Françoys les combatoit, Frappant sur eulx, patie, patac. Alors y arriva saint Marc Qui très bien secoua leur plisse. Anc. Théâtre, 11, 24.

Pelisser. Battre, combattre, maltraiter, Il a le museau tors et le dos herissé, Ainsi qu’un gros mastin des dogues pelissé. Ronsarp, Response à quelque ministre (V, 401). — Mais quand eur aboyante faim Une fois sera mise en trail De bien pelisser et bien mordre, Par entre eux il n’y a plus d’ordre. Baïr, Brave, III, 1. — Qu’ilte face là bas par le trechef Cerbere De son triplé dentier asprement pelisser. id., Poemes, 1. II (Il, 127). — (Ajax et Ulysse pe Chacun d’eux est ardent à gangner le trepié, Ulysse ne sçauroit. faire faillir le pié Ny faire perdre terre à celuy qu’il pelisse : Ajax ne peut aussi abatre Son Ülysse. Jamyn, tr. Iliade, XXIII, 215 ro. — Les chiens pelissent le battu. Baïf, Mimes, L III 178).

Pelisson. Pelisse. — On vous verra tous froidureux tapir Souz pellissons, souz chaudes vieilles. nattes. Lemaire, Concorde, 17e part. (III, 118}. L’une d’elles y lairoit ung gaige d’ung bon pellis son qu’elle avoit vestus, Vigneulles, Cent nou velles (Ch. H. Livingstone, R. S. S., X, 197). — Vestue estoit a la mode lorraine De pelissons du bas jusques au hault, Fourree par tout pour avoi plusgrant chault. M. d’Amboise, Propos fantast., 1. — Jamais je ne mels sur moy que mon pellis son sur le pourpoint. Le Maçon, tr. Decameron, VIII, 9. — Bullamaque.. ayant vestu un pellis son fourré de panne noyre à l’envers, s’en estoil, accoustré de sorte qu’il resembloit un ours. Ib. — Le buysson Communément habit, robbe ou plis-