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PORCHIL
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(Gay, Gloss, archéol.). — 1613. Deux chenestz de cuivre à populo avec une pelle et une tenaille de fer à pomme de cuivre. 1613. Invent. de Charles de Bourbon (Gay). — Une très excellente agathe appelée petit populo (d’autant qu’elle ressemble à un petit enfant joffelu), à sçavoir la face d’un jeune enfant avec le col jusques aux espaules. Texte de 1625 (Gay).

Populosité. Caractère de ce qui est populeux. — À ce te doivent animer la populosité de tes royaumes, la forteresse de tes citez, l’opulence de tes richesses, Lemaire, Illustr., II, 1.

Poquet (a). Avec légèreté. — Maisement et faussement, a tort et a poquet. 1507. Prév. de Beauquesne (G.).

Poral, v. Porral.

Porc. Porc sanglier. Sanglier. — En combatant contre ours, lyons ou porcz sangliers. Amadis, III, 10. — Ung asne lourd, de maulvaise nature, Ung porc sanglier moquoit et desprisoit. Corrozet, Fables, 8. — Les porcz sangliers ayguisent leurs dens. Pasquier, tr. Plutarque, p. 132. — Euthydemus… nous festoiant en sa maison nous feit servir un porc sanglier bien grand. Amyot, Propos de table, III, 10. — Le bel Adonis fut tué par un porc sanglier. IV, 5. — Il y a force forests au dedans du païs, cerfs et porcs sangliers. Thevet, Cosmogr., XVI, 10. — Ayant les dents canines fort longues, trenchantes et aiguës, semblables à celles d’un grand porc sanglier. Paré, Disc. de la licorne, 14. — Quelque serrurier passant le bois de nostre forest… rencontra un grand porc sanglier. Alcripe, p. 108.

Comme porcs, expression proverbiale. — Ainsi mettoyent tout le pauvre guet par terre comme porcs. Rabelais, II, 16. — Ilz tombent tous platz comme porcz devant tout le monde. II, 17. — J’ay ja pensé comment je vous les rendray tous mors comme porcs. II, 26. — Somme ilz beurent tant et tant qu’ilz s’endormirent comme porcs sans ordre parmy le camp. II, 28. — Il chocqua doncques si roydement sus eulx sans dire guare qu’il les renversoit comme porcs. I, 27.

Non plus que porcq en espices, expression proverbiale. — Ils cognoissent la voix de l’un et la suivent alaigrement, et n’entendent en celle de Pautre, non plus que porcq en espices. Marnix, Differens, I, i, 3.

Porque. Truie. — Puis iceux rois, leur debat jà fermé, Devant l’autel de Juppiter armé Tenans au poing les coupes à fiance, Tuoient la porque et faisoient alliance. Des Masures, tr. Eneide, VIII, p. 427. — Les races des femmes qui sont De ces quatre leur naissance ont : Ou de la chiene ou de l’avéte, Ou de la porque orde et mal-nete, Ou de la cavale au beau crin. Baïf, Poemes, l. IX (II, 445). — (Fig.). Elle se retire en un secret cabinet, separé de toutes les autres chambres, où ceste porcque avoit accoustumé d’exercer ses enchantemens. Anon., tr. Folengo, l. XXIII (II, 275). — Faut-il que cette porque y tienne quelque rang, La Paresse accroupie au marchepied du banc…? Aubigné, Tragiques, III (IV, 130). — Lors la porque Italie à son rang fume et souffre L’odeur qui luy faschoit de la mitre et du souphre. V (IV, 233). — (Adj). La vie porque d’Abdala, roi de Fez et de Marroque. id., Hist. univ., V, 30.

Porc apic, v. Porc espy.

Porceau, v. Pourceau.

Porcelaine. (Adj.). De porcelaine. — Patenostres. Devotes, agatheannes, jaspes… porcelaines. La Porre, Epith., 308 vo.

(Subst.). Fluorine. — Pourcelane est un sable noir duquel l’on use à Rome. Delorme, Archit., 1,15 (G., Compl.).

On dit porcelegne, porseline (sens actuel). — Un homme qui auroit receu dans un vaisseau de belle pres quelque liqueur de grand prix. Fr. de Sales, Vie devote, 11, 6, var. — Colonnes… coeffées de chappeaulx d’or, dessoubz architraves de porselines. Amadis, TV, 2.

Porcelayne. Pourpier. — Pourcelaine, c’est une herbe assés commune. Grant Herbier, no 386 (G.). — Laictues, choulx, porcelaynes et aultres herbes, Platine, Honneste volupté, 7 vo (G.).

Porcelet, v. Pourcelet.

Porcelin (Adj.). De porc. — Il [le crocodile] a les yeux procelins [sic] et les dens claires et peu serrées. Saliat, tr. Hérodote, II, 68.

(Subst.). Peau de porc. — 1608. Un coffre bas couvert de porcellin noir. Invent. de Claude Gascoing, p. 489 (Gay, Gloss. archéol.).

Porcelot. Petit porc. — Et doit l’on faire de ns Van d’ung porcelot. 1550. Baume-les-Moines

Porcer. Porcher. — Les porcers… n’entrent jamais dans aucun temple. Salat, tr. Hérodote,

Porc espy. Porc-épic. — Mais Marie arriva d’Angleterre, Qui pour ung temps a fait cesser la guerre Du porc apic et des liepars passans. Gringore, Sotye nouvelle des Croniqueurs (Sotties, TI, 230). — Porc-espy nourry dans l’Afrique. Baïf, Mimes, 1. III (V, 167).

Porchaille. Pourpier. — Porpié… est une petite herbe. aulcuns l’appellent porchaille, les aultres portulague, Platine, Honneste volupté, 41 ro (G.). — Des herbes : Virga pastoris, dite chardon à carder, joubarbe, pourpier, ou porchailles, Du Moulin, tr. Roquetaillade, p. 60. — Le jus de pourchaille avec un peu de vinaigre. Anon., tr. Alexis, Secrets, p. 745 (G.). — Jus de plantain, ou pourchaille, ou laitue. Du Pinet, tr. Comment. sur Dioscoride, II, 141 (G.).

Porchaillerie, mot collectif méprisant. — Le reste de ceste porchaillerie tourne le dos, et ne veulent essayer un tel tranchant. Anon., tr. Folengo, L XII (T, 339). — Ha ! villaine porchaillerie. nous pensiez vous estre quelques maroufles, ou que nous fussions des aigneaux et brebis, pour ainsi nous tuer. L. XXIV (II, 289).

Porche (fém.). — Les aucuns, de l’apier, les remuent [les abeilles] sous les porches prés d’iceluy expressément dressees, et ce à l’entree de l’hyver, pour y sejourner jusqu’au printemps. Serres, V, 14.

Porchesque. De porc. — (Fig.). Si le prenez là, je le quitte, et vous lairray abonder ès conceptions de vostre porchesque sensualité, Cholières 1re Ap.-disnée, p. 26.

Porchet (?). — Si vous picquez ou plantez l’arbre de pau ou de pieu, ou porchet sans racines, avec le marteau ou maillet de bois, ne luy faites point sa voye en son pertuys avec un autre pieu : mais laissez luy faire à luy mesme. Liebault, Mais. rust., p. 480 (G.).

Porchil. Toit à porcs. — A certain couvreur d’estrain, pour son salaire d’avoir couvert ladicte estable et pourchy. 1586. Exec. testam., Arch. Tournai (G., Porcil). — Comme sont aussi les colombier, porchil, carin et fournil, s’ils sont separez des autres edifices. 1604. Gout. de Lille (G.).