Page:Dictionnaire de spiritualité, tome 1, Aa-Byzance, 1937.djvu/1909

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des séminaires » (Sentences chrétiennes et cléricales, Bruxelles, 1670, p. 73). — En plus de cette création, Bourdoise, organise dans les différents diocèses des « conférences ecclésiastiques ». — Il veut que les ordinands se disposent par une retraite » à la réception du sacerdoce. Scire et facere, connaître ses devoirs et les accomplir, voilà la devise que le grand apôtre s’efforçait d’inculquer aux prêtres. À Liancourt, il crée lui-même une sorte de paroisse modèle.

Les vertus sacerdotales, qu’il ne se lassait de recommander, étaient avant tout le détachement du monde marqué ostensiblement par le port de la soutane et de la tonsure ; — l’esprit de prière entretenu dans la méditation ; — le soin des « petites choses » (Darche, I, 147) ; — le zèle des âmes, pénétré de douceur et soutenu par la patience. Il ne voulait pas — c’était son mot — « d’architectes qui bâtissent une maison en deux heures », — enfin : l’amour de l’étude (Darche, I, 410-11).

Pour rendre aux fidèles l’esprit chrétien Bourdoise préconise avant tout les écoles, pourvues de bons maîtres ; les missions populaires ; la beauté du culte dans des églises propres et pieuses. — Bourdoise fut un grand apôtre des « quarante-heures » ; et c’est lui aussi, qui, le premier, lança « la première communion solennelle ». L’amour de la paroisse, l’esprit paroissial lui paraissait de toute première importance, pour transformer le peuple chrétien.

La pensée de Bourdoise sur le sacerdoce se trouve condensée dans un petit opuscule, composé par Mgr Henri de Maupas-du-Tour, avec les maximes et les sentences recueillies dans les écrits du grand réformateur. Les Sentences chrétiennes et cléricales parurent pour la première fois au Puy, en 1658, et furent souvent rééditées (cf. Darche, II, 869-870).

À la fin de sa vie — il mourut en 1655 — le « Solliciteur clérical, paroissial, universel », — c’est le titre que Bourdoise se donnait volontiers, — pouvait se réjouir des fruits merveilleux que son labeur avait aidé à faire produire non seulement en France, mais également en Allemagne (Holzhauser).

Ph. Descoureaux, La vie de Monsieur Bourdoise, Paris, 1714. — La vie du vénérable serviteur de Dieu messire Adrien Bourdoise, Instituteur et premier prestre de la communauté et séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet de Paris et réparateur de la discipline ecclésiastique en France (biographie manuscrite, Bibliothèque de la Chambre des Députés, ms. no  1258 bis ; — nous utilisons une copie de ce manuscrit). — Jean Darche, Le saint abbé Bourdoise, 2e édit., 2 vol., Paris, 1884. — Louis v. Pastor, Geschichte der Päpste, t. XII, 353 ; t. XIII, 547-548. — M. Schœnher, Histoire du Séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet (1642-1908), Paris, 1909. — Louis Prunel, La renaissance catholique en France au XVIIe siècle, Paris, 1921, p. 59-62.

BOURÉE ou BOURRÉE (Edme-Bernard). — Prêtre de l’Oratoire, il est né à Dijon le 15 février 1652. Il enseigna longtemps la théologie dans les séminaires de Langres et de Chalon-sur-Saône ; il ne se bornait pas à faire sa classe, mais prêchait, confessait beaucoup, faisait des conférences publiques. D’une santé très délicate, « ne pouvant compter, écrit le P. Cloyseault, sur deux heures de suite de santé » (Vies, t. I, xxxviii), il trouva cependant le moyen d’imprimer plus de quarante volumes, se rapportant tous, sermons