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DICTIONNAIRE

THÉOLOGIE

CATHOLIQUE

TABLES GÉNÉRALES

H (suite)

HEFNER (Jos.). — Auteur d’une étude sur la genèse du réel. » L'histoire est essentiellement l'histoire des États: décret tridentin sur la justification, Die Entstehungsge- schichte des Trienter Rechtfertiqungsdekretes, Paderborn, 1909. Cité : vi, 1569, 1605, 1609, 1618-19, 1678, 1686 (bibl.); virr, 2165, 2166, 2167, 2170, 2172, 2178, 2179, 2180, 2183, 2185. 2186. 2187, 2188. 2189, 2209, 2227 (hihl.); xrr, 1284. MEQGEL (Georges-Frédéric), représentant de la philosa- phie idéaliste {né à Stuttgart en 1770; mort à Berlin en 1831). — Il étudia la philosophie et Ia théologie protes- tunte à Tubingue:; professeur de philosophie à Jéna (1805), 11 enseigna aussi à Bamberg et à Nuremberx, succéda en 1813 à l’ichte, à Berlin. Appelé par le gou- vernement prussien pour réagir contre l'agitation des étudiants, il devint le philosophe le plus important de l'État prussien. J1 passe pour le plus grand « systéma- ticien « de ia philosophie allemande au x1ix° siècle. Son œuvre la meilleure vit le jour en 1807, 1a Phéno- ménologie de l'esprit. La Science de la logique parut en deux parties, entre 1812 et 1816. Pour ses auditeurs, il rédigea l’Abrégé encyclopédique des sciences philosophi- ques (3 éd., 1817, 1827, 1830). Le principe fondamental de tout être et de toute pensée, c'est, pour Hegel, l'Absolu qui existait « par soi » de tout temps en tant que raison infinie, en tant que Dieu, avant de s’aliéner dans la nature en un » autre être », pour finalement revenir à |’ « être en soi », en pre- nant conscience de soi dans l'Esprit. À l'intérieur de ce système, de ce panlogisme panthéiste, règne le principe de la dialectique qui, plus qu’une méthode de pensée, est un principe d'être : un réel donné (thèse) produit son contraire (antithèse) jusqu'à ce que l'une et l'autre se rejoignent en une unité supérieure (synthèse). C'est ainsi que par cette dialectique ontologique l’Absolu se réalise comme Nature et comme Esprit, que l'Esprit à son tour se réalise comme esprit « subjectif » dans l'individu, comme esprit » objectif » dans les collectivités humaines, famille, société, État. Bien qu'aucun État existant ne réalise l'État idéal conçu par Hegel, l'État universel est selon sa doctrine la réalisation parfaite de la liberté et de la morale, il est « en soi et pour soi rai- sonnable », il est « Dieu présent sur la terre ». Aucune conscience religieuse ne peut être différente du droit naturel et ne peut lui être opposée. C'est en s'appuyant sur son panlogisme que Hegel a pu dire : « Tout ce qui est réel est rationnel et seul le rationnel est vraiment DICT. DE THÉOL. CATHOL. les événements qui s’y produisent, c’est l'Esprit qui s'épanouïit, c’est «: Dicu qui parcourt l'univers », c'est Dieu qui devient. Les grands hommes sont les « chargés d'affaires » de l’Esprit universel: ils exécutent ce qui nécessairement sera l'œuvre du temps. Les réalisations historiques de l'Esprit, ce sont l'art, la religion ct la philosophie. Dans la religion. la conscience intellectuelle de l’honime «e représente l'Esprit absolu, mais en même temps la religion est ce grâce à quoi Dieu prend con- science de soi duns l'être humain. Lu religion par excel- lence est le christianisme. Art et religion, quels qu'ils soient, sont dépassés, annihilés par la philosophie qui, dans la logique, incarne le savoir absolu. Hegel ne sc montra guère compréhensif à l'égard du catholicisme; il le considérait commie inconciliable avec l’État rationnel et lui reprochait de reposer sur le principe de la * non- liberté :. L'influence de Hegel s'exerce encore aujourd'hui sur le plan philosophique et sur le plan politique. Un de ses disciples est Karl Marx, qui « renversa » la dialectique hégélienne en faisant de l'esprit un produit de la matière. L'historien du droit, Karl de Savigny, se rencontra avec Hegel par sa théorie de . l'âme populaire », créatrice du droit. Le philosophe A. Günter et son ami J. G. Pabst lui ont fait, malgré leur hostilité, certaines concessions. Peter Wust et E. Przywara ont reconnu à la dialectique une certaine importance sur le plan de la métaphysique de l'esprit humain, sans aller jusqu'à partager les autres positions de Hegel. M. Blondel a de même souligné, dans sa philosophie du concret, le carnctère purement philo- sophique de la dialectique; or son accord avec la révéla- tion divine est notoire. Gabriel Marcel, au début de son évolution. était tributaire de Hegel. tlegel a fortement marqué les Italiens BH. Croce et (sentile. Les plus chauds partisans, il les trouva dans la Russie des tsars et parmi les Bolcheviks. Les œuvres de Hegel (œuvres choisies) ont été éditées à Stuttgart, à partir de 1927, par H. Gilockner. Autre édition critique, par G. Lasson et J. Hoffmeister, à Hambourg (Meiner), Sur Hegel, voir : T. Stcinbüchel, Das Grundproblem der Hegelschen Philosophie, 1, Bonn, 1933; Id., dans Staats- lexikon der Goerresgesellschaft, 11, 1115-44. P. Henrici, Hegel und Blondel, Pullach vor München. 1958, H. Mever, Gesch. der abendländ. Weltanschauung, iv, Wurtzbourg, 1950, p. 361-92; v, 1949, p. 141-54. Der Grosse Herder, 1V, 736 sq. A. W. ZIEGLER. T,--XVI—65—