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étaient dans l’intérieur. Ces cimetières sont ceux de Montmarte ou du Champ du Repos, de Vaugirard et du père La Chaise ou de Mont-Louis. Nous allons en parler successivement, en faire la description, et mentionner les tombeaux les plus remarquables qui s’y trouvent.


1o. Cimetière de Montmartre, ou du Champ du Repos.

Il est situé au nord de Paris, entre cette ville et Montmartre. On y va par les barrières de Clichy et de La Rochechouart.

Le cimetière de Montmartre est le premier qui ait été mis en activité ; aussi offre-t-il les tombes les plus anciennes. Car, lorsqu’il ne fut plus permis d’élever des monumens funéraires dans les églises, la mode est venue d’en ériger dans les nouveaux cimetières. On le nomma d’abord le Champ du Repos, un sentimental et mélancolique, qui répond parfaitement à la destination du lieu, et qui parle bien plus éloquemment à l’ame que celui de Cimetière. C’est bien véritablement en effet le Champ du Repos, que celui qui sert de dernier asile à l’espèce humaine ! c’est bien là que l’homme, après une vie toute agitée et passée dans la dissipation, retrouve la tranquillité qui n’avait foi ! c’est bien là que le voyageur, après une course plus ou moins longue, vient enfin se reposer des fatigues de la route ! Combien de malheureux, que les hommes ou les circonstances avaient jetés sur le chemin de l’infortune, n’ont trouvé que là l’oubli de tous leurs maux, de tous leurs chagrins ! Champ du Repos ! tu es vraiment la paix de l’homme ! Celui qui le premier donna ce nom à cet enclos, destiné à recevoir dans son sein les débris des générations humaines, avait sans doute bien médité sur les misères de notre existence, puisqu’il trouva le mot qui peut le mieux indiquer l’espèce du port, où le temps fait successivement reposer tous les membres de la grande famille de l’homme.

Nous voyons avec regret que le nom de Champ du Repos n’ait point prévalu sur celui de Cimetière Montmartre. Il était une leçon de morale pour le méchant, et un mot de consolation pour l’homme juste et vertueux, tandis que l’autre n’exprime qu’une idée vulgaire, et afflige sans émouvoir. Celui-ci présente à l’imagination l’idée de la mort, avec toute sa sécheresse désespérante ; le Champ du Repos, au contraire, semble sourire au cœur de l’homme ; et, en lui montrant la mort comme le terms de ses souffrances, il lui donne le courage de les supporter, et lui fait envisager sans crainte le dernier événement qui le rendra à la paix et au bonheur.

Le Champ du Repos, ou Cimetière Montmartre est assis dans l’emplacement d’une ancienne carrière à plâtre. L’irregu-