Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - IV 1.djvu/454

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
PHR — 446 — PHR


pétrant ; les oppositions sont jugées en appel par tous les Labyades au nombre d’au moins cent un.

Les phratries sont encore mentionnées à Syros, Andros, Aigai ’, Byzance, Panorme, Messana -, à N’aples où elles ont des biens, une assemblée (âyasoiç), un local fœoTiTpsïov, (psT,Tpia), des fonctionnaires, un ■ypVjTïp/oç, des /lÀxoÀÔYo ;, Sio’.xTjTo ;’, un e.oovTi(j-Y|î ’. A Cyréne la révolution démocratique a peut-être modifié les phratries comme à Athènes ’. Dans les villes de Crète ■, la phratrie est représentée par le groupe plus vivant et plus compact de l’hétairie (à-aipëîa) ; elle a comme dieu Zeus phratrios, ne comprend que les citoyens à l’exclusion des à^sTaipoi" «]ui sont soit des sujets libres, soit, dans une autre théorie’, des métèques, des aflVanchis, des bâtards, des citoyens frappés d’atimie, des fils reniés par les pères adiiptifs ; l’hétairie garantit la légitimité des naissances. A (^lOrlyneM’adoptant présente le fils adoptifaux citoyens sur l’agora, puis à son hétairie à laquelle il oH’re un sacrifice et du vin. Plus tard, l’hétairie paraîlavoir dévié de son rôle primitif. Les membres de l’hétairie vivent et mangent en commun ; les repas (àvop £ ?a) sont alimentés par la dime des revenus de chaque convive [syssitia] ’. Les jeunes Cretois entrent dans ces groupes au sortir des corps d’éphèbes,des k-filxi. Il y a un jugedes hétairiesdont nous ignorons les fondions ’". Sparte paraîlavoir eu à une basse époque vingt-sept phratries" [piivlè]. Ch. Lécrivain.

PHRYGINDA. Φρυγίνδα (adv.). — Jeu usité chez les Grecs. Ilésychius dit’ qu’on s’y servait de fèves. Ladescription de Pollux montre qu’on y employait ordinairement ou des tessons ou des coquilles (îïtpaxa) - : « les joueurs placent des oc-paxa unis entre les doigts de leur main gauche et avec la main droite ils les frappent en cadence. » La description est obscure. Il s’agirait d’une sorte de l’L.AT.^fio.MiM ou CREPiT.^cinM : On s’aniusait peut-être du bruit des os-paxa, se heurtant les uns contre les autres’. Georges Lafaye.

PHRYGIO. Brodeur. — PHRYGIUM OPUS. La broderie.

— Les Phrygiens passaient dans l’antiquité pour avoir inventé la broderie’. La Phrygie était célèbre par ses pâturages et l’on y faisait en grand l’élevage des moutons- ; l’abondance et la qualité des laines phrygiennes ’ expliquent le développement que prit en ce pays l’une des branches les plus délicates de l’art d’orner les tissus. I>a broderie et la tapisserie ont pour caractère coinnmn de mêler des (ils de couleur, vn laine, en soie ou en or, à la trame des étolTes, de manière à I 6’. i.gr.iiVi g ; Alli. Mitth. 1, îs : : Le Bas. .4*. min. 17ii </ ; Aiislol. tjee, 2, 3, 3. Les Ampliiclcidai de Naxos sont une phralric ou un gcnos (Uillriilicrgcr .588, Dl). — î C. i. gr. 5507, 5620, 3625. A Taiiromonium les abrë iatinns ap. Inacr. gr. Sic. i2l-i2i, 427-430, iiii]i(iuenl la tribu ou la phralric ; les mcnlions de pliralries Jt/id. 2407, 10-18 vicnnenl pcut-Atrc lic Syracuse.

— 3 Iliid. 71"., 723-24, 7U, 748, 730, p. 191 ; Wilraanns, Ex. Olit. — 4 Arislol. Col. 6, 2, II. — â Hesycli. s. v. ’Eta.peToî ; AUien. 4, 143 A-B ; l)i’lciibep(çer, 463 ; Coiuparelli, hcr. creles. p. 74, I. 41. — 6 Lei (Jorlyn. ^il. bûchclor, 2, I, J6-43 ; Poil. 3, 38. — ’ Voir Dareslc, /nscr. juriil. gr. fasc. III, Les lois civiles de Gortyne, p. 410-423. — 8 icx Gortyti. 10, 38. — 9 Allien. 4, 143 A-B. — to Museo ilal. 1888, p. 630. — " Alhen. 4, 141 E-K. — Biiii.i<«nAHiit. ■eyrr, lli- gentilitate dttica. Malle 1834 ; Sclioemann, De phralriis atticis (Op. Acad. I, 170) ; SchacriT, Die ait. Trillgemintlieihng {Mli. Mitth. 3, 85) ; Sauppe, De phralriis allicis, Oôlling. 1886, 1890 ; Hermann-Tliumscr, LehrbucU der griech. Anliguil. Friboiirg, 1889, C,’ M. I, 1, p. 307-331 ; Busoll./u>. Muller-i llandbuch, IV, 144 ; Griech. Geschichte, Golha 1K95, 2’ M. Il, p. 98-107, 427- 429 ; Gilbert, Handb. der griech. Slaalallerlhùm. Leipz, 1883-1893, Il {trt éd.), p. 303-304 ; I {2’ éd.), p. 163-165, 233 ; Lipsius, Die Phratrie der Demolimidai (Leipzigtr Sludien, XVI, p. 159-171).

I>linY< :iKDA. I Hcsych. ». r. — 2 l’oll. IX, 114. — 3 Cf. Poil. IX, 127, 128. pi Scbol. Ari>lopb. hi/, !. 830.

riIRVblO, rnBVGIllM OPUS l Sen. Tr. Utrc.Oet. 665 ; Plin.. DiU. liai. produire des combinaisons diverses de lignes et de tons. Mais dans la tapisserie le dessin est ouvré en même temps que le fond ; les figures sont partie intégrante du tissu. Dans la broderie, au contraire, on applique les fils de couleur sur un fond préalablement ouvré ; les figures sont superposées avec l’aiguille au tissu déjà existant. Les textes anciens ne distinguent pas toujours très nettement ces deux arts ; faute de termes assez précis et clairs, il peut être malaisi’ de reconnaître si les descriptions des auteurs s’appliquent à des broderies ou à des tapisseries*. D’autre part, la broderie paraît souvent confondue avec le tissage et le brochage des élofîes artistiques à dessin, imaginés eux aussi en Orient ’. Elle repose cependant sur un principe tout différent : les broderies se font à la main, tandis que le tissage elle brochage sont exécutés mécaniquement, à l’aide d’un métier qui répète indéfiniment les mêmes motifs. L’art delà broderie était connu d( ! toute antiquité dans la plupart des pays orientaux’. Rien n’autorise à rapporter aux seuls Phrygiens le mérite de l’avoir découvert. Les vêtements des Pharaons sur les monuments figurés (le l’Egypte sont bordés de palmetles, de feuillages, de dessins d’animaux ou de divinités (|ui devaient êlre appliqués à l’aiguille sur l’étoffe ; on a retrouvé à Ucirel-Baliari, dans le sarcophage d’uni ! princesse de la xxr dynastie, une étoffe ornée d’un cartouche brodé en fil rose pâle ’. Le roi d’Egypte Amasis avait envoyé h Sparte et à Lindos, pour être déposées en offrande dans les temples, deux cuirasses de lin avec des images d’animaux en fils d’or et de pourpre d’une extrême finesse’. Sur les anciens cylindres chaldéens et sur les bas-ri-liefs d’albâtre des palais de Ninive sont reproduits les dessins à l’aiguille qui décoraient les robes des monarques asiatiques " Les étoffes peintes et les tissus brodés de la Babylonie ont toujours été réputés : le livre de .losué célèbre déjà les couvertures elles tapis babyloniens aux couleurs variées ". Les vêtements traînanls des Perses étaient chargés de broderies’- ; Philostrate, à propos du costume des Babyloniens, parle des figures d’animaux que brodent l(>s Barbares ’^ L’Ancien Testament fait mention à maintes reprises des étoffes broilées dont se servait le peuple hébreu ".C’est par l’intermédiaire des Phéniciens que les héros de l’épopée homérique ont été initiés à cet art difficile ’•'^ : dos esclaves sidoniennes, l’amenées par Paris de si !s voyages, fabriquaient dans le palais Iroven les plus beaux rts’zXo’.Trc.xt’ÀO’. du Irésorde Priam ’". Vlll. 74, 2 ; Serv. Ad Ai ;n. III, 4»4 ; IX, i.li ; lsi.1. IMg. XIX, 22. —2 Hcrod. V. 49 ; Scliol. Arislopb. Au. 493 ; Slrab. XII, p. 368 cl 378 ; .Suid. s. l : ^puvJuv ijfu..

— 3 Edict. Diocl. XXV, 2. Voir plus loiu les levtes relatifs aux élolTcs île Laodicée. — * I.cs passages d’Ovide, Met. VI, l-145(Minerve cl Aracliné) el 576 sq. fPhiloinèlc) intéressenl uni(|uenient l’Iiistoire de la tapisserie. — ’» pré’pieninient d’ailleurs les luômes peuples, comme les Babyloniens par exemple, s’occupaienl à la fois de brocbage cl de broderie. — ^ Miintz. La tapisserie, p. 7-8. — "î L. de Bonchaud, /.« tapisserie dans iantiguilé, p. »-34 ; cf. Movers, Din Phinizier, II, 3, p. 259 sq. — 8 r^errot el Chipiez, tiist. de Vart dans l’antiquité, I, p. 848 ; Masp^ro, Archéol. l’gypt- p. 285-286 ; Sill, Archûol. der Kiinst. p. 173. — 9 Herod. III, 47.

— 10 perrot cl Chipiez, Op. cit. II, p. 7C9-773, et giavures d’après bavard. Monuments, série I, pi. vi, ix, xi.ui, xp.vni, r.i. — •’ Jos. VII. 21. Sur les broderies babvloniennes â une époipie plus récente, voir les textes de Martial el de FI. Joséphe cités ci-dessous, p. 448, notes 22 et 23.— li Perrol el Chipiez, Hp. cil. V, p. 882. Sur les i.jji.a". irtoU ;, cf. Meuand. ap. Alhen. XI, p. 484 rf. — 13 Philoslr. Imag. II. 31, p. 836. — H Perrot et Chipiez, Op. cit. IV, p. H’.3 ; cf. Exod. XXVI, I (le tal>ernacle de la Loi). Paralip. Il, 3, 4 (voile du temple de Jérusalem) ; Jud. V, 30 ; Isat. III, 10, 24 ; Ezeeh. XVI, 10. 19 (vêtements).

— 10 Perrot el Chipiez, Op. cit. III, p. 877 ; VII, p. 207 ; A. Kiedcnauer, Randœerk und Handrerkehr in den borner. Heilen, p. 77 : Bueliholz, Llin homcr. Iteulien, II, l,p. 187. V. Helbig, Lépopi-e homériguc, trad. franc, p. 238 et 290.

— 16 //. VI, 289.