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figures’el peut-olro même en relief, plus ou moins analogues à celles du manteau de Démêler relrouvé à Lycosura. Claudien, dans son Enlèvement de Proserjiine, décrit un grand ouvrage brodé, dit-il, par la déesse : on y voyait les éléments de la nature, les différentes régions de la terre, le séjour des Mânes, l’Océan’-. L’art de la broderie, depuis ses lointaines origines dans les pays d’Orient, s’était profondément transformé. L’aiguille agile des artisans de l’antiquité finissante savait se plier à tous les caprices du goi’it et se jouer des difficultés ; elle osait dessiner sur la trame des tissus de vastes tableaux aux vives couleurs, aux personnages multiples. Par l’ampleur des motifs choisis, qui nuisait d’ailleurs à l’harmonie des proportions et aux qualités tecliniques du travail, la broderie s’efforçait de rivaliser avec la peinture même el de justifier ainsi le nom de liiclura que lui donnaient quelquefois les Itomains. Elle devait se perpéluer dans les divers pays de culture gréco-latine aussi bien qu’en Ori( ; nt’; à Conslantinople en particulier on continua pendant tout le moyen âge à pratiquer simultanément Vopits /ihnjgii/m et Vopus p/uniurium selon les procédés des anciens’•. Notre vieux mot français orfroi n’est que la transcription litt(’rale du latin auriini frisiUm, pour phrygiiim.

Maurick Besnier.

PHYLÈ (u), Ti). —. Écolution. — La tribu n’a pas été une division universelle ni nécessaire des villes grecques’. Ivlle n’a ce caractère à l’époque primitive que chez les Doriens, dans leurs colonies el chez les Ioniens de r.Mtique. Nous ne savons pas à quelle époque elle remonte-, si elle est antérieure aux migrations ; en tout cas elle existe au moment de rétablissement dans la Grèce des Doriens el des Ioniens, puisque V Iliade et ÏOdysse’e connaissent sûrement les quatre tribus ioniennes el les trois tribus doriennes et qu’elles y paraissent déjà être le principal cadre adminislralif au moins pour la marine. Composées peut-être à l’origine de familles parentes’, les tribus ne désignent certainement dans la première période ni des castes ni des races différentes"’, mais simplement des divisions d’une même race, établies chacune dans un district déterminé ; elles sont territoriales ; mais naturellement et fatalement elles deviennent très vile personnelles et cette évolution parait déjà accomplie à l’époque de la deuxième colonisation. Dans une deuxième période, à la suite de révolutions poli-I Treb. l’oU. XXX lyr.. 16:sigillata lentoria; Cod. Tlieod. X, 7, 11. nyiUata si-rica:cf. Ver ;  ; Avn. I, 6i8 ; pallam signis aurogue rigentcm. — 2 Claudian. De rapt. Proserp. I, ÎU sq. — 3 Voir p. +W, noie 20. — t Cf. Bock, Gesch. det. titurg. Gewândtr des Alittelatters, Bonn, 1856, 1, p. 137. — Biblioghaphir. Sauniaisc, Ad Vopisc, dans les Script. Hist. Auf/. Faris, 1650, p. 307 sq. ; Mongcz, Recherches sur les habiltements des anciens, dans les A/ém. de l’Instit. de France, classe d’hisl. et de lillér. IV, 1818, p. 22i-3U-, G. Scmpcr, DcrSiil, m den technisch. und teklon. Kùnsten, I, Textile Kunst, Francfort, 1860, i’éd. 1878 ; B. BûcliscnschSlz, Die Hauptstâlten des Gewerhc/leisses im klass. Alter-Ihum, Leipzig, I86D ; H. Bliimner, Gewerbliche ThSligkeit der Vàlker des klass. Alterth. Lcipiig, 1869 ; D. Rock, Textile Fabrics (South Kcnsington Muséum), Londres, 1870 ; L. de Roncliaud, Le pi’plos d’Alhéné Parlhénos, Paris, 1872, S » *d. sous ce lilrc ; La tapisserie dans l antiquité, l’aris, 1881 ; II. Bliimner, Technologie und Terminal, der Gewerbe und Kùnstc bei Grieeh. und Itômern, I, 2, Leipzig, 1875 ; E. Miiniz, La tapisserie, Pitis, 1882 ; E. Leféburc, Broderie et dentelles, Paris, 1887 ; J. Man|uardl, La vie privée des Romains, Irad. franc. II, 1893 ; Silll, Archéologie der Kunst, dans le Bandbuch der klass. Allerih. Wissensch. VI, 1895.

POVLÉ. 1 Dans Homère (//. 2, 302-3, 840 ; 17, 220), les 5 » /i « peuvent signifier des races. — 2 Voir Curtius, Hermès, 1890, 121 sq. ; Ed. Mejcr, Forsch. t. II ; liosolt, Grieeh. Gesch. 2< ti. I, 2, § 8, p. 262-304. — 3 Od. 19, 177, , j, ; [4„, 4 (pour la Crite ; cf. Ilesiod. Frag. VI !) ; les chiffres des vaisseaux sont en rapport avec icii Irois tribus doriennes à Rhodes, Symc, Lacédémonc (//. 2, 633-670 ; SI 1-516; 071-680, 581-590), avec les quatre tribus ioniennes (2. 524, 534, 543, 618, 630, 644, liques, OU, surtout dans les colonies ioniennes, de l’adjonction de races étrangères, les anciennes Irilms sont souvent complétées ou même totalement remplacées par de nouvelles tribus, d’abord locales, mais qui ne lardent pas non plus à devenir personnelles. Enfin dans une troisième période, depuis.Mexandre el sous l’Empire romain, surtout dans l’Asie mineure, on établit presque partout, pour les besoins administratifs, à l’imitation des anciennes tribus, des tribus nouvelles, plus nombreuses, soil gentilices. soit territoriales, appelées de noms de différente nature, de dieux, de héros, de princes, d’empereurs, do localités, de peuples, fondées sur une fiction de parenté originelle, et tout à fait artificielles. II. Les tribus doriennes ". — Nous les trouvons d’abord, depuis les origines :1° à Sparte. Ce sont les TXXeî’i; , les Au(ji.àvsç, les ni[jLtpuXoi. Elles furent remplacées de bonne heure, comme organe adminislralif, par des tribus locales, en nombre inconnu, peut-être neuf, appelées des noms de quartiers de Sparte, parmi lesquelles on connaît Limnai, kynosura, Mesoa, Pitane, peut-être Dyme*. Ces nouvelles tribus avaient chacune leur lieu de réunion, XÉu/- » !, el probablement des divisions dont nous ne savons pas exactement le rapport avec les groupes locaux, dits (i)Çaî’; c’étaient probablement les vingl-sepl phratries dont parle un texte postérieur’". D’après la législation dite de Lycurgue, la tribu décidait si les nouveau-nés devaient être nourris ou exposés « . 2 » Dans les villes doriennes ou ayant subi l’influence dorienne delà Crète’-. Les tribus y avaient comme subdivision, au moins dans plusieurs villes, le stâpToç qui parait analogue à la phratrie. On connaît cinq noms de ces groupes secondaires  ; ils élisaient probablement les cosmes, pris pour l’année dans des familles des trois tribus et divisés en trois sections qui fonctionnaient à tour de rôle. Dans la loi de Gortyne la tribu {-izuli) a des droits sur la fille épiclère [epikleros, p. 664] ; on présente peut-être la fille légitime à son assemblée’* ; à Lyltos des distributions d’argent se font par tribu’". 3° A Épidaure’*, où le sénat est divisé en portions correspondant aux tribus et qui ont le pouvoir à tour de rôle. Mais il y a quatre tribus, les Ilylleis, les Dymaneis, el deux autres qui sonlles’TcuLivïTa ; et tantôt les AexiTioî, tantôt les’A^àvxioi. 4° A.rgos, où elles ont été sûrement d’abord locales". On y ajoute plus tard la tribu des Ilyrnathioi" qui comprit probablement les habitants non doriens. 3° ASicyone", où on r.32, 710, 737, 747, 759). Mais l’hypollièse (Olotz, Les naucraries et les prytancs des naucraries dans la cité homérique, Rn:des et. gr. 1900, p. 137.157) qui fail des douze rois d’Ithaque et de Skeria des rois de tribus n’est pas prouvée. — 4 « tcrXov signifie encore souvent familic dans llomcre (/(. 5, 441 ; 9, 130 ; U, 361 ; 13, 51 ; Od. 14, 68). — S II n’y a rien de précis dans la définition de Uicéarque (fr. 9, Jliiller, 2, 238). — « Voir Oit. Mûllei-, Dorier, II, 70. — ^ Car elles sont à Théra, colonie de Sparle (Ath. Mitlh. 2, 73). — 8 paus. 3, 16, 7-9 ; Corp. inscr. gr. 1241, 1243, 1272, 1338, 1377, 1386, 1425-26 ; Herod. 3, 55 ; Slrab. 8, 363-64. Ilcsych. s. V. Hiîivr, , av.. fans la rhètrc (Plut. Lgc. 6) les tribus paraissent ilrc les nouvelles et non les anciennes. — 9 Hesych. s. h. v.; C. inscr. gr. 1272-74 : Diltenberger, Sylloge, 2 « éd. 451. — i » Athen. 4, 141, E-F. — » Plul. Lijc. 16, 23.

— 12 llesych. s. v. "r’A/iti ;  ; Cauer, Delectus, 2— éd. 119, 121. On trouve les tribus doriennes à Cnosos, Gorlyne, Lato, llierapylna, Olcros, Lyltos. — *3’E/avoçcsi, ’AiSalet ;, itx… ;… ti’Sai…o/it ; :Cauer, i. c. 119 ; Monumenti antichi, I, p. 47, I. 22 ; VI, p. 277 ; AJuseo ital. 3, p. 266, 617, 641, 647, 650. 091 ; Lex Gortyn. 5, 5-6 ; Hesych. s. h. v. ; Bull, de corr. hell. 9, p. 10 ; 13, p. 01, n » 0. — 1* Lex Gortyn. 7, —40-55 ; 8, 1, 6-32. — 15 Bull, de corr. hell. 13, p. 61. Voir llaussoullier. Note sur les trois tribus doriennes en Crète (Mélanges Renier, Bibt. des Hautes Études, fasc. 73j. — 16 Inscr. Pelop. et ins. 923, 894, 1492, 1485; Alh. Mitlh. 20, 31, il y a une Artemis Pamphylaia La tribu a des subdivisions, nombreuses. d6mcs ou phralries. — 17 Socrat. Frag. i (Millier, 4, 497:th n « |j5u)iia « ilv) ; Inscr. Pelop. et insul. I, 488, 500, 517, 553, 596, 597, 599, 600. Chaque tribu a un hieromneraon. —’8 Stepli. s. v. 4unâ’< ; Nicol. Oara. Frag. 38 6; Jnscr. Pelop. cl ins. 188, 317, 600-2. — 19 Herod. 5, 68.