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107, — Faisceau il’o6i !(oi.

poignée (ôpi ;i. Dans un exemplaire Irouvé à liouen, les (i broches, mobiles autour d’une cheville à tèlesde cygne, ont des poids gradués de 420 à i80 grammes ; l’ensemble correspondait donc à 3 kil. 270 environ, soit cinq mines éginétiques ou dix livres étrusco-romaines (fig. 7’i07) ’. On est amené par là à supposer que, lorsque, au vnr s., Achéens et Doriens ont colonisé la Grande Grèce, ils y ont apporté huir système pondéral et monétaire, dont l’unité était un obélos, le principal sous-multiple un obé- tXÇ’^ ^°r liskos ou hémi-obolos, les multiples

! y le /riôbolon,e pcmpdbolon ou ï/icxô- 

holon [cf. OBOLUs]. Des colonies de Grande Grèce, ce système aurait passé aux Étrusques, puis en Ibérie, en Gaule et, peut-être même, en Grande- Bretagne -.

U. — Le veriitiun est une arme de jet ilaliote, que les anciens ont con- venu, nous ne savons pourquoi, de considérer comme identique à celle que les Grecs appelaient uauviov. L’équivalence des deux termes est établie par des gloses" et par cer- tains textes historiques’". Le satin ion est qualifié par les lexicographes de « javelot barbare », et Strabon en parle comme d’un javelot des cava- liers perses" et des Brahmanes de l’Inde. Mais il y a lieu de croire arme était bien connue en Grèce dès la lîn du v- s., d’iibord à raison de l’emploi qu’en fait Cra- tinus’, puis parce qu’on voit les Dix-Mille se servir comme saunia, en les munissant d’un umnientuni, des (lèches de plus de deux coudées que leur lancent les Cardouques*. Les écrivains grecs parlent aussi des saunia des Celtibères et ils avaient imaginé de dériver de ce terme le nom des Samnites ou des Sabel- liens ’°. U est certain que ces peuples ont connu une arme semblable à celle, que les Grecs nommaient sriunion. Virgile parle des Volsci veruli " et du veni Sabellum ’- ; on voit en 336 un ceriitum entre les mains d’un Lucanien ’^ ; dans l’organisation Servienne, l’infanterie légère portait un ccrulum et une hasla^’ et elle en fait encore usage à La Trébie ; au iv= s. ap.

< La fig. "107 reproduit un eicmplairc en lironzc, il’Antouc, (lojini d’apl’i's Cajlus (necueU, pi. xi.iiil par Déchciclle, op. cit. p. U. Tour Icx. de Houcii cf. ibiii. p. 15. — 2 Ce seraient les taleae ferreae ad certum pondus cxajni- naiae do César, DM. gull. V, 12, 4. Cf. Déclicielle, op. cit. p. 30. — 3 Fcslus, p 320 M : verutum ijcnus kastae quod oaay.’a appellant ( ;ra’ :ci ; f’aul. biac, : porro Samnites nomen aecepcre olim ab haslis i/uas ferre sotebant, quastiiic Graeci oauvi’i appellanl (voir les restitutions de Tliewrek de l’onor, p. K*l, et de Schneider, l)e censione hactaria, p. 22). Des gloses du Corpus ijloss. (II, 20G, «9, 506, 333) donnent vericulum = ««^’.'"1 ; " s’agit li du verriculum, seine, filet de p6clic Irainanl, avec lecpiel on balaie {vcrrere) le fond des caus >F,TE, p. Sii2]. Dans les mômes i ;loscs ou trouve veruta transcrit t4 ftj.iBia, ce qui atteste l’adoption du lernie latin dans l’Orient grec. — » Voir par ex. les textes de Tile-I,ive et de Denys d llalic. cil«s n. li. — 5 Strab. XV, 3, IN. Cf. Diod. XVII, 20 (il s’agit du javelot lanc(’ : au Graniquc par Spitbrobalès contre Alexandre, javelot appelé ailleurs ni/.TOv). — » Strab. XV, 1, CC. Uiodorc, I, 8f>, .ippelle aussi saunin les piques des Égyptiens. — 1 En le (|ua- lifiant de iyt^tiij V-^ ?^°i ?""> Hésycliius, s. v. et l’ollux, X, H3, en donnent, en cITct, deux exemples, l’un de Ménaniire, où ^«u.i’ov est pris an sens propre ic ! ,o3 Siv.To ;, l’autre de Cratinus, où il est pris liguralivcment l«i «3 4»Sfi ;..a a’iinin’j (cf. ;i'='>; pris obscoeno sensu dans Anth. l’ai. IX, 3G1). — SU est vrai que. si Diodore, MV, 27, parle de »<ni. ;a, Xénopbon, Anab. IV, 2, 28, emploie le terme d’i.t.i.’oi. — « Voir note 19. — ’o Voir Us ttilrs cités note 3, el Stralion, V, 383. l’our s’expliquer celte élymologie, il faut se rappeler que, dans la langue des indigènes, Samnium parail s’élre ilil Safnim. — n Virg. Ccnrt/. Il,

.I.-C. le veriiUnn reparait avec le ^j)inthini dans les légions"^. Toutefois les Romains de l’Lmpire parais- sent avoir donné ce nom de préférence à des armes celti- ques. César parle des veruta des Nerviens" et Silius de ceux des Arbaci, peuplade celtibère" ; Diodore des saunia des mercenaires espagnols de Carthage ", de ceux des Lusitaniens et des (iaulois. Pour ceux des Lusitaniens, il les dit « tout en fer et pourvus d’un croc » -" ; ce tout en fer permet de retrouver la même arme dans la soliferrea qu’on donne aux Celtibères avec la f’alarica  ; pour les saunia des Gaulois, on apprend « qu’ils ont des pointes plus longues que leurs épées, bien que leurs cpées ne soient pas moins grandes que les saunia des autres nations ; de ces saunia, les uns ont des pointes forgées toutes droites, les autres ont un tranchant entièrement recourbé, de façon non seulement à percer en frappant, mais encore à déchirer les chairs et, une fois arrachés, à laisser des plaies béantes » ’-'-. Ce sont peut-être encore les Celtibères qui, assiégés, accablent les assiégeants de roues dont les moyeux étaient munis de veruta longs de deux pieds -’. l’our être efficaces, il faut que ces veriihi aicnl apparicnii à la catégorie des sditiiia recourbés. Les autres textes qui peuvent nous donner une idée de celle arme sont la définition de l’"i’slus, cerula jii/a diruntur (juml relut i renia liabent jirae/ixn’-, les épithètes de tenue’-', de brève et d’« ?i- (justum " qui lui sont appliquées, et deux gloses, donll’une parle d’un /t’/«m cunatum, in quo ferrum solidum est atque productutn - et une autre d’rt«- gulatuin et in extimo tenuatum... in foruKun subulae -’. A

Ces indications autorisent à dis- |.ig. nus. _ te tinguer deux espèces de javelots vcrutmn.

parmi ceux qu’on qualifiait de veruta ou de saunia :

l" Le premier type doit consister en fortes lames courbes, longues de Om. GO à m. 70, tranchantes à la face incurvée ; elles devaient ressembler à ces sabres ou cimeterres que les anciens nommaient copis, harpe on sica ; emmanchées sur des hampes, de pareilles lames

10». Dcnys.nialicarnassc parle des ^./^vla des Étruscpios, V, 2i, et IX, 19 (.binsleder- nier épisode Tile-Live parle de giiesa). — ’2 Virg. Aen. VII, Oli.ï. Il s’agit des Itu- tulesd’Aventinus, peuplade sabcllienne. Cf. A. Heinacli. Rcv. arch. 1907, l.p.tJC.

— in". I.iv. VIII, 24. — li T. Liv. 1,45 ; Dion. Hal. IV, 17. Denys rapproelic le pi/iim du ^«uv.’o. sabin. II, 43 ; V, 46. — 15 T. I.iv. XXI, .îS ; Ennins, ,tiiii. X , fragm. XIX L. Millier, en faitencorc menliondu temps de la guerre coulre Philippe. — isVcgcl. II, IS ; Sid. Apoll. Carm. V, 416. Le mol est resté en usage dans le langage poé- tique. Lucrèce, IV. 409, parle de montagnes hautes de cintj cents portées de trait {oeriiti). Tibullo I, 0, 49, monirc la prétresse de Bellone se perçant le liane d’un ,.«.„. _ Il Caes. Ucll. gall. V, 44. Cf. Vell. civ. 43. - 18 Sil. |tal. III, 163. ( f. VII, 363. — 19 Diod. XII, 57. — 20 Uiod. V, 34 : .auvio, ; lXoj.5 ;,çoi ; àT».».f.-,S<.T,.

— 21 T. Liv. XXXIV, 11(11 s’agit des Celtibères, en 194). .ulu Celle, X, 2,ï, nomme la soliferrea ainsi c|iio le veriitiim dans sa liste d’armes. — 22 Diod. V, 30 : ... t«  ,n’f. l3 ’ilOiJa ; »i/à)iinijTai, x»J’ UixonSij Si i’/.,o». Au c. 29, il parle des Gaulois (|ui lancent leurs saunia Ua.j-ni.'^'>,f !>) du haut de leur char. — 2J Sali. Hisl. III, ap. Non. ; nxibiis cminebant, in niodum ericii mililaris, vpritla biniim pedum. Cela rappelle les Sfiuavo tsiim’eana dos chars à faux perses (Diod. XVII, 53). Le passage est rapporté, dans leurs édit. de Sali., par Maurcnbrccher et Kriti au siège de Cyiique par Mithridatc, par Dietsch à celui de Calagurris pendant la guerre de .Serlorius. — ïi Festus, p. 326 M ; 4SI P. — 2.. Sil. liai. III, 363.

— 26 Nonius, p. 554 M. — 27 Coetz-tjundermann, Corpus gloss. V, p. 253.

— 28 Ibid. V, p. OkS. Le icrulum est donné dans cette glose comme l’arme des frcquenlarii. Il faut sans doute lire fercnlarii, corps d’infanterie légère, que Nouius mentionne aussitût avant le verutum.