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àtoaTco ;’ ; la roule Iraversière qui abrège le raccourci (coinpeiidiaria j se dit è-i’to,uo ; -.

hh où une roule s’élargit pour faire place à un évite- raonl ou à une halte, il y a sxTpoTtv- {diverliculuin)^. Les lieux de repos, avec petits abris ou sièges [deversoria, mansiones), s’appellent àvi^rau/at, àva :ta’jijci ;, àvaTCï’jc- TTÎpta ; les sièges sont dits ôSixc. àa-aj(7Tï|Dioi ’. Le mot Ixxpo-ri peut aussi désigner un sentier latéral ■"’.

La rue se dit âvuii, ôpôaos, fû ;jLT, ’ ),ajpa et aussi oSo ;; une rue très large s’appelle tCm-Ht. (ôBd ;) ; une rue très étroite est dite cteviottoç, Qtu.aooo ; ou à|ji-io3&v.

Dans les villes helléniques à l’époque romaine, l’in- specLeur des rues et ruelles s’appelle puaàpyv-, ; ’ ou CTEvioTripyo ; ’".

IL Sur des tracés déterminés par le relief du terrain, la végétation et les points d’eau, le passage fréquent d’hommes ou d’animaux de bat donne naissance à des pistes ; ces pistes ne deviennent des 7-oules que lorsque le travail des mains s’ajoute à celui des pieds pour les régulariser, en rendre le sol plus résistant, faciliter l’écoulement latéral des eaux de pluie, le passage des torrents, adoucir les montées et les descentes trop rapides. Il y a donc beaucoup de types intermédiaires entre la route proprement dite, telle que l’ont construite les Romains, et la piste plus ou moins aménagée. Longtemps avant la domination romaine, il a existé des voies de communication répondant à des nécessités militaires, religieuses ou commerciales : mais la supé- riorité des Romains, en celte matière, a été nettement

Fig. I *^J.. — oiu cL mur dv &uuii ;ueiiii ;ul a iroie.

marquée par Slrabon " : « Tandis que les Grecs, qui semblaient avoir réalisé pour leurs villes les meil- leures conditions d’existence, n’avaient jamais visé qu’à la beauté du site, à la force de la position, au voisinage des ports.... les Romains se sont surtout appliqués à faire ri’ i/uc les Grecs avaient ne’(//ige, c’est-à-dire à construire des chaussées, des aqueducs et des égoùts... Ils ne se sont pas bornés à prolonger ces chaussées dans la campagne environnante, mais ils ont percé les

1 l.itt^ralcnicnl : chemin où un char ne peut pas lournor (x«t4 Ti «tv^Tata tIv ^t ;’/< !-v, Paus. X, 3^, li). — a l’ ;iu&. U, 15, ::. Il s’agil d’un chemin lion sur- tout pour des piùlons (l.içis» i>;,^.>. ;|. — 3 Eust. ad OtI. p. 173$, V.i. Une route sanâ tKTs&rr, (ou lâ^.^ic) est dite vt^s^ô ; ou à-^fr.i’.6i ; clic s’oppose à la grande route, ’ai^sô^^ ; (Hcrodian. Vlll, 5, li). ’.AT^aKo ; désigne aussi, par exten- sion, la roule plus directe et plus courte (Anth, Pat, VI, il7, 4 ; Aristoph. Xub, 73 ; Jtan. Ii3). — » Aristoph. flan. 113 ; l’Iat. Leg. I. ùii li ; llerod. I, 181 ; Asa- tliias. JlUI. Il, il. p. un. — s Diod. III. U. — ° Dans la liràce hell(nisli>|ue cl romaine. — 7 Honi. f)d. XXII, Ii7 ; l’iud. Pi/lh. Vlll, MO. — 8 Judeicli, î’o/ioyr. l’on Xthm. p. lOC. — 9 Aon. TacU 3. — i» Dio C«ss, I,V, 8, — " Slrab. V,

collines et comblé les vallées, pour que les plus lourds chariots puissent venir jusqu’au bord de la mer prendre la cargaison des navires » ’-.

III. .ux époques dites minoenue et mycénienne (2’)OÛ-1000 av. J.-C), il existait déjà, en Grèce, des tronçons de roules et des rues pavées, .insi une roule pavée, bordée de magasins, conduisait au palais de Gnossos et aboutissait à une place carrée, garnie de sièges sur deux côtés ; le palais lui-même formait un

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’^iZ. — Voie conduisant à l’ciiceinle de Troif

carré avec une grande cour pavée au centre ’^ ; il y avait aussi une route pavée conduisant vers l’ouest au petit palais". D’autres routes minoennes ont été relevées aux environs de la forteresse de Goulas, en Crète. Une rampe large de huit mètres, soutenue par un puissant mur de soutènement (fig. 7i53), pavée de grandes dalles irrégulières, subsiste au sud-ouest de l’enceinte de Troie ’■'^ (fig. 7423). StefTen, en dressant la carte de YKx- golide, y a reconnu l’existence de routes datant de l’époque mycénienne : entre Ivharvati et l’acropole de Mycènes, on rencontre une chaussée « cyclopéenne » percée de drains "* ; à Mycènes même, en face de la Porte des Lions, une belle rampe pavée marque la voie royale desciiars, allant de la porle au grand palais ". Dans l’ile de Scyros, des routes » cyclopéennes » facililaienl les communications entre les ports et les vallées cultivées ’*. On a même signalé des restes de ponts « cyclopéens », notamment près de la route de .Nauplie à Épidaure ^poxs, p. o61 . l’époque homérique, les textes sont muets, bien qu’il soit question d’une route carrossable, au.a ;!T6 ;, conduisant aux sources du Seamandre". Voya- geurs et commerçants usaient de pistes, dont rien ne dit qu’elles fussent aménagées avec quelque soin ; le fait que les voyageurs devaient recourir à l’hospilalité. qu’il n’est jamais question d’auberges, témoigne de la nature rudimentaire des relations commerciales, car « dès qu’une route est sillonnée par des caravanes, l’iiôtelier remplace l’hotc » ’-".

1’. On peut se dispenser de croire, avec Diodore’-', que Sémiramis ait fait construire des roules dans son empire, niveler des montagnes et élever des digues

3, S. — *2 Slrabon ne fait môme pas allusion à une tradition sans autorité (Serv. ai Aeu. I, ^li : Isid. 0’°>r/. XV, in /in.), suivant laquelle les Carthaginois auraient été les premiers à construire des routes pavées. — *3 Evans, art. Crcte dans rfi’ncy/. Brrtann. 10» éd. p. «4. — u fleo. arck. 1913, 11, p. 40î. — 15$. Keinacii, C/iron. iOrienl. II. p. 463 (Goulas) ; l’errot et ilhipicz, Bist. de l’art, t. VI, p. IH3, (ig. 4i cl p. 1S.1, fig. 43 (Troie), d’où sont Urées nos fig. 74i !i et 74Î3.

— 16 Fougères. Guide Joannc. Grèce^, p. 4ul ; StetTen. KartenvoH .VyAtrM«i, Berlin, 1881. — n Ibid. p. 407. — i» S. Kcinach, Citron. d’OrienI, II, p. 104.

— 19 ilom. //. XXII, 146 (cscmplo unii|no). — iO Hadet, La Lydie, p. ^9,

— V Diod. XI. p. 101,