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dore ’. Alors que la route royale (§ IV) était tortueuse, cherchait à éviter les espaces incultes, la route de rinde est presque droite, coupe le steppe lycaonien et répond aux besoins de communications rapides de l’époque hellénislique -. Les villes principales qu’elle reliait sont Éphèse, Magnésie, Tralles, Nysa, Ântioche, Laodicée du Lycos, Apamée, Mélropolls, Pliilomélion,

Laodicée Katakékaumène, Coropasos, Garsaoura, Soan- dos, Mazaca". Ainsi fut substitué un itinéraire systé- matique et direct aux tracés longs et irréguliers, voies locales mises bout à bout, qui couraient en zigzag, avant la conquête d’Alexandre, le long de la bordure septentrionale du Taurus.

En Egypte, dans la vallée du iMl, les communications se faisaient par eau ; les villages se servaient aussi à cet ell’et des digues. Dans les régions désertiques, les pistes suffisaient. Pourtant, il existait une véritable route de Coptos à Bérénice sur la Mer Rouge, que Ptolé- mée Philadelphe, disait-on, avait fait construire par ses soldats. Pour parer au manciue d’eau, on y disposa de distance en dislance des aiguades et des écuries pour chameaux. Grâce à celle voie, toutes les marcliandises de l’Inde et de r.rabie, ainsi que celles des marcliés éthiopiens qu’on expédiait par le golfe arabique, étaient dirigées vers Coptos, qui en était devenu l’entrepôt. On évitait ainsi, par une route isthmique ’, les difiicultés de la navigation sur la Mer Houjje ’.

VllI. Ou a pu se faire une idée du Iracé des rues dans la Grèce préhellénique par l’exploration de la troisième ville de Pliylakopi ( fig. 7425) ". La régularité du plan est d’aulant plus surprenante qu’elle contraste avec le manque de symétrie des villes helléniques. La même remarque vaut pour Gournia, autre bourgade d’époque préhellénique, en Crète’. Les rues des villes grec- ques, sans excepter Athènes*, étaient en efl’et étroites et

I Slrab. X1V,2, 19. — 2Uadel, iit ivdic, p. 33. — 3 //, !(/. ii.Si. — ’Cf. Bùrard, Lei Phéniciens et l’Odyssée, I, p. 09. — ^ Strab. XVU, I, 45. — 6 Edgai-, ExcttiatiOHS at Phylakopi in Meios, !i ?04, pi. l et 2, et p. ot, iig. 4i (= notre fig. 74^5) ; R. Dussauil, tiviiisations préhistoriques^ -* éd. p. 105 : u Les rues se coupeut àangle droit et plusieurs portent eu leur milieu un petit égout, profond de uin. 3t>. Elles sont divisées en sections à peu prê^ horizontales, reliées les unes aux autres par des marches. » — 1 H. Boyd Hawes, Gournia, I90S, p. 21, 20 etplan .K.

— » Philostr. Vit. Apoll. Il, 23 («iv«aoi). Voir, sur les rues d’Athènes, tous les témoignages réunis par Judeich, Topogr. von Athen, p. 166 et suiv. — 9 L’étroi- lesse des rues dWrgos est attestée par l’histoire de la mort de t’yrrhus (Plut. Pyrrh. 34l. — "J Arist. Oecon. Il, 5. — " BoecWh et fraeukel, Staatshaushaltuni/, t. I, p. 256. Les ôSonoLfti ont sjus leurs ordres des ouvriers publics ; leur office consiste à tenir les rues en étal, tôî q&où ; l-icxf^tt^nv (Arist. Athen. resp. LIV, ij.

— 13 Herod. VI, 57. — " Athen. X, il. — 1» Aristopb. Vesp. 245 ; Thuc. II, 4.

— 13 paus. I, 20, 1. — t€ Sur l’hygiène de ces villes nouvelles, voir Oribase, éd. KuSMinakei-Darcnihcrg, t. Il, p. 31«. — r. Arist. Pol. II, 5, 1 ; "I^-iSiiiio ;...

sinueuses ’. Ilippias frappa d’une taxe les propriétaires des maisons dont les étages supérieurs faisaient saillie sur la voie publique [maenianu.m] ’". Après l’expul- sion des Tyrans, la surveillance des rues incomba à l’Aréopage, aux cinq astynomes et aux cinq ôBo^oioî". A Sparte, les voies publiques étaient sous le contrôle des rois’- ; à Thèbes, elles concernaient probablement le télrarque, mais la ville n’en était pas moins très mal- propre, avec des rues obstruées par des tas de fumier ’^ .V -Vlhènes comme à Platées, au v" siècle, on pataugeait dans la boue ". 11 y avait pourtant des rues plus larges et mieux tenues que les autres : c’étaient celles qui ser- vaient à des processions, comme la rue des Trépieds ù Athènes . Le protecteur des rues était Apollon à’/uteûç ; la protectrice des rues et surtout des carrefours était Hécate. Des termes de ces divinités, ou des chapelles sous leur vocable, étaient souvent placés devant les maisons. Hippodamos de Milel fut le premier à introduire l’idée de la symétrie et de l’hygiène dans la construction des villes"^ ; il montra ses talents d’ingénieur-architecte au Pirée (vers 4.")0) ’ à Thourioi ’" et peut-être à Rhodes ". Dinocratès s’inspira de ces principes nouveaux-" dans la construction d’Alexandrie. Cette ville, ainsi que d’autres cités hellénis- tiques comme Priène, Nicée, .Vntioche sur rOronte, la nouvelle Séli- monte (fig. 7426)-’, avait de larges rues se coupant à angle droit et des places nombreuses. Une rue d’.- 1 e X a n d r i e , longue de trente stades sur cent pieds

nie, d après le sjslénu

d’ilippodauios

de large, courait de la porte de l’est à celle de l’ouest. Mais dans les petites villes et les villages d’Egypte, les rues (f.û,u.5(i) étaient fort étroites. Comme à .Mhènes et ailleurs--, elles portaient souvent des noms de corps de métiers ou de commerçants : ainsi il y avait,àArsinoé, des rues dites des marchands de sel, des pêcheurs, des marchands de lentilles, etc. ^’. S. Reinach.

Rome. — Terminologie. Les Romains avaient à leur disposition de nombreux mots pour dt’signer, en

’04 z’vi ntipaiÉu *«T£t£[jiev ; cf. Lex. Bekk. : ^v.-j.iivkvixiu tfl ; «ôasu ; ta ; ôSoû ;. Hippo- damos dessina (coupa) les quartiers et les rues du Pirée ; ou a retrouvé les traces de ces rues se coupant à angle droit, tant au Pirée que dans la presqu’île d’Akté el à Munychie. Cf. Erdinanu, PkUol. S.IU, p. 193 et l’art. Hippodamos dans la Reai-Eneycl. de Pauly- Wissowa. — "» tJiod. Xll, 10, 7. — l’J Strab. XIV, 2,

9. _ 20 Ka,i -}. ; .,i, ;-îjo. %i -.hi ’l7tBoSi ;iî.ov ToO-’.v (Arist. Pol. VU, 11, 4).

— 21 Hulot et Fougères, Sélinonte (voir le plan restitué à la p. 169, dont notre fig. 7426 reproduit une partie) ; Wiegand et Schrader, Priene, 1902.

— 22 Rues des hermoglyplies et des fabricants de coffres (x. ?.,-t<iii«ii ;) à Athènes (Plut. Gen. Socr. 10). D’autres rues dfvaienl leur nom à leur direction, à une divinité, elc. Voir Judeich, Up. l. [Supra, note S). — 23 Wilcken, Griechische Oslraka, 1, p. 331. — Biuliock»piéib. E. Curtius, Ziir Geschichte des Wegebaues bei den Griechen (Acad. de Berlin, 1S55) ; llermanu et bllimner, Griechische Primtalterthûmer, p. 480 ; Oardner et Jevons, Manual o( Greek antiquities, p. 338 ; Judeich, Topographie ron Athen, p. Ifi5.176 ; llavcriiel.l, Anciei,l toirn planning, Oxford, 1914.