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l’une des sources les plus sûres dont nous disposions pour la connaissance du réseau routier (fig. 7436). On en possède actuellement près de 4.000, dont un tiers pour la seule Afrique du Nord et GOO environ pour l’Italie (400 dans l’Italie méridionale, 100 en Sardaigne, aucun en Corse ni en Sicile)’.

De bonne heure on avait centralisé tous les renseigne- ments relatifs à la viabilité du monde romain. Dès le prin- cipat d’Auguste la carte générale de l’Empire, dressée par les soins d’Agrippa et exposée sous le portique de Polla-, donnait l’image du par- cours des rou- tesprincipalos ; les légendes qui l’accompa- gnaient d le- vaient contenir des indications sur les distan- ces^ Pline a fait grand usa- ge de ce monu- ment dans les parties géographiques de son /iis/oire Aaturelle. Vlt’i- néraire dWntonin et la Table de Peutinr/er, que nous possédons, en dérivent indirectement. Vltitu’rairedWn- /o ;a’rt est un routier ou livret de poste, donnant pour toutes les provinces la liste des grandes voies, avec le nom des stations qu’on y rencontrait et les dislances calculées en milles — au total 372 voies sur un développement de 53.638 milles* ; il est complété ^ixr VIlinéraire mari- time qui décrit les côtes et les trajets de mer, et par V Iti- néraire de Boi’deaux à.Iérusnlem etd’Héraclée à Milan, par Aulona et Home, rédigé en 333 à l’usage des voya- geurs chrétiens qui se rendaient en pèlerinage au. Lieux Saints. Les erreurs, les répétitions et les omissions de Vltiw’raire d’Antonin font supposer à M. Kubitschek qu’il est, non pas, comme on le croit d’ordinaire, un docu- ment original et officiel, mais un remaniement tardif d’une œuvre plus ancienne, dont se sont inspirés égale- ment les auteurs de la Table de Peutinger et le Cosmo- graphe anonyme de Ravenne ; il serait fait d’après une carte analogue h celle du portique de Polla, qu’on aurait établie sur l’ordre d’un empereur . tonin, sans doute

f 0. Ilirschfeld, toc. cit. p. 163. — 2 Plin. Aat. hist. 111, 17. — 3 Voir sur celle question, en dernier lieu : D. Dctiefsen, i’rsprung, Einrichttinq und liedeutung 'ter Er>tkarte Agrippas, dans les Quetten und Forscliunyen de Sieglin. XIM, Berlin, 1901’, ; C. l’allii de LessoPt, Vaiwre géographique d’ Agrippait d’ Auguste, Annah’sMém. de la Soc. des Antiquaires de France,LX’i, 1908, p. 2l5-i98 (avec toute la bibliographie antérieure) ; M. Sclianz, Gescli. der rûm. Lilteratur, 3- <d. Il, 1, Munich, 1911, p. 438.460. — * Éditions de P. Wesscling, Vetera Jtomanorutn ilineraria, Amsterdam, 1735 ; l.opic et Kortia d’Lrban, llecueil des itinéraires anciens, Paris, 184.’. ; G. Parlhey et M. Pindcr, Itmerarium Antonini Augustiet Ilierosolgmitanum, Berlin, 1848. Voir en outre : 0. r.unlz, Beilriige zur Textkritik des Jtin. Anton, dans les Wiener Htudien, 1893, p. i60-298, et les arlicles de F. U.nrofalo iSnnmérés par A. Kugc dans les Petermanns Mitttteil. de 1904, Lileraturlicrichl, a" 573-5TS, 382, rpS4. — li Dans ’ Itinéraire de Jérusalem, les distances, pour la partie concernant la (jaule, sont indiquées en lieues. — o V. Kuliitsciiek, £’ine rûm. Strassenkarte, dans les Jahreshefle des œitcrr. Instituts. 19U2, p. 20-98. — ’A. Eller, Jtinerarstudien, Bonn, 1908. — >Eumiïae (Orat. pro restaur. schol. 20, p. 130 <id. Baelirens) parle d’une carte peinte du mdnic genre, (ju’on voyait de son temps à Aulun. — 9 Édition avec commentaire inachevé, par E. Desjardins, la Table de l’eulinger, Pari»,

Caracalla’. M. Elter s’applique à disculper V Itinéraire d’Antonin des reproches d’insuffisance ou d’inexactitude que lui adresse M. Kubitschek et voit en lui, comme dans l’Itinéraire de Jérusalem et même dans la Table de Peutinger, un guide à l’usage des pèlerins du iV siècle ; il aurait été rédigé à Milan d’après un routier général plus ancien et un certain nombre d’itinéraires particuliers ; peut-être son auteur a-t-il utilisé aussi la Géographie de Plolémée La Table de Peutinger, ainsi

appelée du X-, nom de l’ar-

~’^'^*'^ chéologueCon- rad Peutinger d’Aiigsboiirg,à qui l’avait lé- guée Conrad Celtes qui l’a- vait découverte en 1507,eslau- jourd’hui con- s e r V é e à Vienne ; c’est moinsunecarte véritable, car elle ne tient pas compte des longitudes et latitudes, qu’une représentation piclurale " (lig. 7433) de l’Europe romaine, de l’Afrique septentrionale et de l’Asie antérieure jusqu’à la limite des conquêtes d .le.andre, destinée avant tout à renseigner les voya- geurs ; l’une des douze feuilles dont elle se composait, contenant l’extrémité occidentale du tableau, n’existe plus ^ Elle n’est qu’une copie, faite au wn" siècle, d’un original exécuté au iv (entre septembre 363 et mai 366, d’après K. Miller) ’" ; on admet d’ordinaire que cet original lui-même aurait eu pour base le routier officiel du temps des Antonins ; M. Cuntz ne le croit pas et le rattache plutôt aux cartes de Ptolémée". Afin d’expliquer les erreurs qu’on remarque dans la Table, M. Sciiweder s’est elforcé de démontrer que, sur les ori- ginaux dont elle dépend, on n’avait voulu marquer que la direction des voies, avec les noms des stations et les chiffres des distances, sans prétendre figurer leur par- cours exact’-. M. Gross la compare dans le détail à l’œuvre anonyme du Cosmographe de Ravenne et recherche dans quel rapport elle se trouve avec ses sources immédiates ou lointaines, en particulier avec la carte d’.grippa ’ '.

1809 ; fac-similé photographique : Peutinqeriana tabula itineraria, in-rolio, Vienne, 1888 ; reproduction réduite par K. Miller, Die Weltkarte des Castorius genannt die Peulingersclie Tafel. Uavensburg, 1S8S ; la partie relative à la Gaule a été rééditée en fac-similé par C. Jullian, Ilev. des Études anciennes, 1912, pi. i- viii. Voir en outre : F. Philippi, De Tabula Peutingeriana, Bonn, 1876 ; K. Miller, /ur Gescbicbte der Tabula Peutingeriana. dans la Feslschrift des deutselien Campo Sanio, Fribourg en Brisgau, 1897, p. 213-220 ; M. Schani, loc. cit. p. 400- 404. avec toute la bibliographie récente. Notre fig. 7435, qui reproduit le réseau des routes autour de Rome, est faite d’après l’édition K. Millier, sections V et VI. — 10 Elle indique les distances en lieues pour la Gaule, en scliœnos pour l’Egypte, en milles pour le reste du monde romain et la Mésopotamie, en parasanges pour la Perse, en mesures do deux milles et demi pour l’Arméme. — H 0. Cuntz, Die Gruniilagen der Peutingerschen Tafel, dans l’ fermes, 1894, p. 586-390 ; contesté par K. Miller, Die angebtichen Meridianc der Tab. Peuting. dans les Xeue Jalirb. 1896, p. 141-144. — - E. Schweder, Ueber den L’rsprung und die ursprùngliclie Destimtnung des sogenannten Strassennetzes der Peutingerschen Tafel, dans le Philologus. 1903, p. 337.387. — " II. Gross, Zur Entstebun,/s- Geschichte der Tabula. Peutingeriuna (disscri. inaug. de Berlin), llonn, 1913,