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l’Aurès de Lambaesis à Bescera et d’Ad Majores à Thé- vesle ’ ou qui le traversaient par le défilé de Tiram- mine-. Comme en Proconsulaire, les découvertes archéo- logiques permettent de corriger et de compléter les indications de V Itinéraire d’Antonin et de la Table de Peulinger.

Dans la Maurétanie Césarienne^ la voie du littoral se poursuivait depuis l’embouchure de TAmpsaga jus- qu’aux Portus Divini (Oran et Mers-el-Kébir) *. Mais elle était beaucoup moins importante et moins fré- quentée que la grande route est-ouest, création d’Ha- drien, qui traversait toute la province de Cuicul aux environs de Siga, par Sitilis, Auzia, Oppidum Novum et Mina». Celle-ci, entre Sitifis et Auzia, présentait un double tracé : le plus ancien décrivait un long circuit vers le Sud pour contourner le massif des Zibans, le plus récent passait, en ligne à peu près directe, par la montagne ’. D’autre part, à l’ouest elle était doublée par une autre route du m* siècle, qui la quittait à Mina pour gagner la Tingitane par Altava et Pomaria^ Plusieurs voies sud-nord mettaient Cuicul en relations avec Choba’ et avec Igilgilis’, Sitilis avec Igilgilis’" et avec Saldae, par Ad Sava" et par Tubusuptu ^ Saldae avec Rusuc- curu", Sufasar avec Caesarea".

En Tingitane ’Ua route littorale de terre n’existait pas. L’Itinéraire d’Antonin déclare expressément que de Tingis aux Portus Divini le trajet se faisait par mer". Dans l’intérieur l’Itinéraire ne signale que deux routes, la première suivant la côte de l’Océan Atlantique de Tingis à la station d’Ad Mercurios, au sud de Sala, la seconde se détachant de la précédente en une localité appelée aussi Ad Mercurios, près de Zilis, et passant par Oppidum novum et Volubilis pour se terminer à Tocolosida ". Le parcours de l’une et de l’autre a pu être à peu près complètement déterminé sur le terrain, mais elles n’ont encore fourni aucun milliaire. Un cer- tain nombre de villes ou de villages cités par le géo- graphe anonyme de Ravenne et non encore identitiés paraissent être les stations d’une route qui continuait

• Tab. Peut. : Corp. inscr. lat. VIU, p. 885 et 2135. — 2 Ibid. p. 8S5.

— 3 Ed. Cat, Essai sur la prov. rom. de Maurétanie Césarienne, Paris, ISyi, p. 26i ; St. Gsell, Bel’, archéot. et Atlas archéol. de l’Alqérie. Voir les milliaires, classés par régions, dans le Corp. inscr. lat. VUI, p. S^iô, UOô, ÎUi.

— » Itm. Anton, p. 13 sq. ; TaO. Peut. ^ » Itin. Anton, p. Ï9 su. ; Tab. Peut. Sur les routes des environs de Sililis, cf. A. Jacquet, dans le Hec. de la Soc. archéot. de Constantine, 1907, p. 33, — 6 Tab. Peut. ; Corp. inscr. lat. VUl.n" 10 431 sq. — ■ Jbid. a’ 10 401,etc, —S Tab. Peut. — ^ Ibid. —10 Itin. Anton, p. +0, — " Ibid. p. 39 ; Tab. Peut. — 12 Itin. Anton, p. 31. — 13 Ibid. p, 39. — 1* Ibid. p, 31, — 13 Ch, Tissot, Rech. sur la gêog. comparée de la Mau- rétanie Tingitane, dans les AJém. prés, à l’Acad. des Inscr. 1" série, IX, 1S78, p, 139 ; M. Besnier, dans les Arch. maroc. I, 1904, p, 35S, — 16 Jtin. Anton, p. ’J.

— " Ibid. p. 4, — I» Ibid. p. i3. Sur ces deux roules, cf, W. li. Ilarris, dans le Geogr. joum. X, 1897, p. 300, — 19 Geogr, Ravenn. III, 9. — 20 R. Gagnât, Op. cit. p, 607, avec carte, — BiBMoGBiPHiE, 11. Roue et Occident humain. — .Nicolas Bergler, Histoire des grands chemins de VEmpire romain, Haris, {6ti ; réédilion plus coDiplèle, Bruiellcs. 1728 et 1T3S ; Iraducliou laliuc dans le Thésaurus de Graevius, X ; II, Gautier, Traité de ta construction des chemins, tant de ceux des Bomains fue des modernes, Paris, 1715 ; Eier, Ûlto, Oe tutela viarum, Ulreclil, 1731 ; J, Beckmann, Beitrai/e :ur Geschichte der Erfinduwjen, Leipzig, 1783-1S03, 11, p, 333-364 ; A, Niljby. Délie vie degli antichi, dans sa réédilion de la Rr.ma de Nardini, Rome, t8S0, IV, p, l.|40 ; Scliloll, Dissert, ùber rom. B eerstrassen, dans la Wiener Zeitschr. fur Kunst und litteratur, 1817, il" 101-103 ; L. Fnedlânder. Sittengesch. Boms (1" éd, 186i) 8- éd, 1910, II, p, C : de llatly de l.alour, Voies romaines, système de construction et d’entretien (élude particulière de la voie de Besançon à I.angres, comparaison avec les autres voies de la Gaule ; conclusions générales), mémoire manuscrit en sept v.ilumes in-folio, 1805, déposé à la Bibliollièque de lluslilut do France ; A. Maury, Les voies romaines en Italie et en Gaule, dans la Bit. des Deux Mondes, I" juillet 1806, p. 181-210 ; M, Voigl, Cel,er dus rom. .Sgstem der Wege tm allen Italien, dans les Ber. der sSchs. Gesellsch. der V :issensch. I87i, p, 2» sq, ; 1873, p. J3 sq, ; A. Léger, Les travaux publics, tes mines et la

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celle de la Césarienne orientale et qui se dirigeait de la Malva vers Volubilis, probablement par le col de Taza". D’après les recherches de M. de la Martinière, en arrière de la route d’Oppidum novum et de Volubilis, une autre, qui lui était parallèle, passait par Babba et Prisciona et aboutissait dans la région de Vez, et une dernière, de Sala à la région de Fez, reliait de l’Ouest à l’Est tous les fortins du limes méridional-". Maurice Besnier.

L’Orient gréco-romain (fig. 7439). — Ce qui a été dit de l’Occident latin, au point de vue de l’établissement des routes et de leur régime administratif, n’est pas moins vrai des pays de langue grecque à la même époque. Nous n’avons donc plus à nous occuper que du réseau. On a vu que les faibles renseignements recueillis sur les voies grecques antérieures à la conquête romaine sont tirés exclusivement des sources litlôraires et que les observa- tions sur le terrain y ajoutent fort peu de chose. Il n’en va plus de même pour la période que nous avons main- tenant à étudier ; l’exploration des voyageurs modernes, surtout dans ces dernières années, est plus instructive que les auteurs anciens ; même quand le tracé exact d’une route ne se reconnaît plus sur place, les milliaires, par leurs notations précises, permettent en quelques cas de le définir à peu près. Sans doute, les reconstitu- tions qu’on nous offre demeurent, à grande échelle, pour une bonne part conjecturales^’ ; mais les incer- titudes ne sont que dans le détail, et l’essentiel seul nous importe ici.

Deux nécessités primordiales : le commerce et les transports de guerre ont favorisé le développement du réseau routier -- ; il est donc particulièrement serré aux frontières de l’Empire et dans les régions de grande activité économique. Il a dû se réduire à rien dans la Grèce d’Europe, dont la situation était, à cet égard, des plus médiocres, notamment par suite du brigandage. Hadrien seul entreprit de transformer en une route caros- sable, au moyen de digues puissantes jetées dans la mer, le chemin important, mais très court, qui condui- sait de Corinthe à Mégare par la gorge difficile des

métallurgie aux temps des Bomains, Pari», 1875, p. 143-250 ; H. Nissen, Pom- peianische Studien, Leipzig, 1877, p, 516 sq, ; Th. Mommsen, Zum rôm. Stras- senwesen. dans VHermes, 1877, p, 480-491 (= Gesammelte Schriften, Berlin. V, 1908, p. 03-08) ; i"’. Berger, Ueber die Heerstrassen des rom. Beiches, Progr. der Luisenstadt-Gewerbschule, Berlin, 1S82 ; E, Gulil el W, Koner, I.a vie anti- que, trad, franc, Paris, 1884, 11, p, 09 sq, ; Th. Mommsen, Le droit public romain, trad. franc. IV, p. 3S0et V, p, 3S2, Paris, 1894-1896 ; C, Merliel, Aie Ingenieurtechnik im Altcrtum, Berlin, 1899, p. 226-263 ; C, Jullian, Boutes romaines et chemins de France, dans la Bévue de Paris, i" février 1900, p. 559-578 ; W. Kubitschek, Eine rôm. Strassenkarte, dans les Jnhreshefte des oesterreich. Instituts, 1902, p, 20-96 ; A, von Domaszewski, Die Bene/iciarerposten und die rôm. Strassen- netze, dans la Westdeutsche Zeitschr. 1902, p, 158-271 ; 0, Hirschfcld, Die rôm. KaiserocrwaUungsbeamlen bis auf Diocletian, 2’ éd. Berlin, 1905 ; et Die rom. Meiiensteine, dans les Sitzungsber. der Akad. der Wissensch. zu Iterlin, 1907, p, 165-201 (= A7einc Schriften, Berlin, 1913, p, 703-741) ; C. llauptmann, Die Erhaltung der Bômerslrassen, Bonn, 1912 ; M, tfat et J, Bayet, Les curatores viarum, dans la Bev. épigr. Il, 1914, p. 46 sq, — 21 La preuve la plus frappante de ce fait est dans les divergences si notables que prcscnlent, en ce qui concerne l’Asie Mineure et la Syrie-Palestine, les cartes, de dates assez voisines, dressées par R. Kiepert, pour le dernier supplé- ment du Corp. inscr. lat. III (1902), où sont portées les tiiae certae ou incertae, avec l’emplacement des milliaires retrouvés, et pour les Formae orhis antiqui : Vlll, Asia Minor imperatons Trajani tempore (1909.10) et VI, Palaeslina (19(0). Notre carte (fig, 7439) a tenu complc, aulant que possible, des proba- bilités quand il y avait doute, et des travaux les plus réccnls. Toutes nos citations du Corp. inscr. lat. se réfèrent au tome III. — -- Mommsen ajoule (flis(. rom. trad. Cagnat et Toutain, Paris, X (1888), p, 139-140) que, dans les contrées dépourvues de fortes garnisons, . on ne s’occupa guère des ponts et rhaussées ; ce fut sans doule la faute du gouvernement sénatorial, qui manquait d’énergie », Pratiquement celte dielinction est sans intérêt, car l’autorité impériale suppléait celle du Sénat, là où défaut.

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