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toires ; et Périclès fit dresser sur l’acropole dix Victoires d’or, une par tribu ’. Bacchylide nous montre dans l’Olympe « Nikè debout à côté de Zeus « ^ ; les ChtraUers d’Aristophane, invoquant Athèna Poliade, ajoutent : « prends avec toi Nikè » ’. Dans les cultes grecs, c’est surtout à Zeus et à Athèna, principales divinités de la vic- toire, que Nikè demeure unie. Un oracle de Rakis, rela- tif à la bataille de Salamine, rapprochait le Ivronidès et Potnia Nikè ’. « Zeus et Nikè ! » est un cri de ralliement aux armées A Olympie, Zeus Katharsios et Nikè pos- sèdent un autel commun = ; les monnaies d’Élis, qui portent à la fois l’effigie de la Victoire et celle de Zeus, ou le foudre, ou l’aigle, témoignent également d’un culte commun (fig. 4-224). Nous trouvons dans Athènes une Nikè Olympia, dont l’épithète indique le rapport avec Zeus’* ; mais peut-être n’y fut-elle intro- duite que par Hadrien, en même temps que les Jeux Olympiques. Les deux divinités figurent ensemble dans un décret des habitants d’Ilion, rendu en faveur d’. tiochus I" Sù- ter’, et dans un décret des habitants de Cos ’°, ordonnant des sacrifices après une défaite des Gaulois repous-

l’iî. 7 UT. — Nikc’ lie ^ ’^

Samoihraco. sés de Dclphcs (279). Elles sont asso-

ciées sur les monnaies et sans doute aussi dans les cultes d’Agrigente, de Syracuse, de Ta- rente ", de cités lucaniennes ’- et campaniennes ’^ A Tarente, Nikè tient le foudre de Zeus ; dans une ville de Lydie, elle est posée sur l’aigle de Zeus ’*. D’autre part, l’association d’Athèna et de la déesse Nikè, se substi- tuant au culte d’une Athëna-Nikè, se manifeste nettement àpartirdu iv« siècle. Alexandre, au cours de ses expédi- tions, avait coutume d’élever des autels.à Athèna et à Nikè ; en Sogdiane il institue des Nikaia, ou fêles de la Vie" toire, comportant des sacrifices en l’honneur d’Athèna’". Démétrius Poliorcète, sur ses monnaies, réunit Athèna Promacbosàla Nikè deSamothrace(fig. 7’ii7)’*.Pergame fait place à Nikè auprès de son Atiièna Nikèphoros, pour commémorer la grande victoire d’Eumène I" sur Anlio- chus*’. AErythraed’Ionie, vers le même temps, une dédi- cace aux principales divinités de la ville rapproche Nikè d’Athèna". La numismatique nous révèle qu’elles

< oucail, Les Vict. en oi- de C Acropole, dans Bull. corr. licU. .I (ISSS), p. 283 s(]. Le poids moyen de chacune d’elles tlail de deux talents, co rjui représente pour l’ensemble un poids tolal de 524 kiiogr. d’or. — 2 Baccliylid. Carm. éd. Blass, X (éd. Kenyon, XI) 5 : :■, , :o-,.^/sJ„,, 5"0’Aini», iîr.v’, rajia- t« ;iiv«. — 3 Arisloph. Eqitil. 585. — 4 Herodot. Vlll, 77. — 5 Xcnoph. Anab. 1.6, 10 ; E’iul. Uemetr. 33 : cf. Roscher daus Jahrb. f. Philol. 1879, p. 346 sq. Leurs noms sont également rapprochés dans des formules de serment ; cf. Wuensch dans Jihein. Muséum, LV, 1900, p. 70. — C Faus. V, 14, 8.

— 1 Cf. t’crrot, Mist. de l’art ant. IX, p. 140 et pi. iv, 1 ; Hcad, p. 420.

— s C. i. ait. III, 243. — 9 C. inscr. ijr. Il, 3395, I. 27, avec Apollon ; Uilttn- bcrger, Or. gr. inscr. 219 ; Bouché-Leclcrcq, Bist. des Séteucides, p. 4G’J. — ’0 C. r. Acad. inscr. 1904, p. 158 ; Jisv. et. gr. 1906, p. 48. — " Head, p. 121 (v" s.) ; 186 (iii’-M< s.) ; 09 (ui«s ). — )2 Head, p. 70 ; au droit, tète de Nikè avec Piuscrip- tion M K A ; au revers, Zeus avec le foudre. — ’3 Head, p. 3 1 (Calatia), 35 (Capouc).

— IV A’umism. Zeitschr. XX, pi. i. 17 ; Head, p. 630 (icaea Cilbiauorum).

— lâ Curt. Vlll, 41 : n Minervae Victoriaeque » ; cf. Arr. IV, 30, 4 : ■ ;; viao ; «jt.-., et IV, 22, 6. Athèna et .’Nikè sur ses monnaies : Head, p. 226. — 16 Hcad, p. 229. Notre Cg. 7447 d’après Duruy, Uist. des Grecs, III, p. 387. — n Nikè de Nikératos, tenant un trophée et s’elanoant d’un globe ; cf. . Heinach, dans Rev. et. gr. 1913, p. 391 ; voir ci-dessous la Vict. dans l’art. Sur les rap- ports de l’Apollon delphique et de la Victoire, cf. Plut. Timol. 9. Les fouilles de Pergame ont fourni les fragments d’au moins quatre iNikès, dont une tropaeo- phore ; Ath. i/itteil. 1910, p. 324 et pi. xiui. — 18 Dittcnberger, Sylloi,e, 2" éd. 600 ; Wien. Jahreshefte, XIII, 1910, Beibt. p. 33 ; époque d’Anliochiis I" ou d’Aoliocbus ill. — 19 Head, p. 579 (Héraclée du Latmos), 626 (Tabac en Carie) ; p. 187 (Syracuse) ; p. 31, 35 (Cales, Capouc en Campauie) ; 46, 4’J (Caclia,

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sont associées aussi, aux m’ et 11° siècles, dans d’autres cités d’Asie Mineure et dans plusieurs villes de Sicile et de la Grande Grèce *^ Dans la Grèce propre, à Delphes, une statue archaïque de Nikè provient du temple d’Athèna Pronaia-" ; mais il s’agit probablement d’un simple motif de décoration. A Olympie, Pausanias a noté que la Vic- toire aptère de Calamis, ex-voto des Mantinéens, se dres- sait tout à côté d’une Athèna-’. A Élis, César signale dans le temple de Minerve, et devant la statue même de la déesse, une statue de la Victoire ; au lieu de faire face à l’entrée du sanctuaire, elle était tournée vers Minerve ^■^. Après Zeus et Athèna, Nikè fut surtout mise en relations avec Apollon, considéré soit comme Poliade, soit comme Archêgos, soit comme dieu agonistique. Une Nikè ar- chaïque provient delà décoration du temple de Delphes au vi« siècle^^ On dédie des images de Nikè k l’Apollon de Délos^*. Des Victoires en or et en argent furent consacrées dans le temple d’Apollon Prostates, à Olbia, pour le salut de la ville et des donateurs-". Apol- lon et Nikè figurent ensemble dans des formules de ser- ment", dans les dé- crets déjà cités de Cos et d’Ilion, da- tant du iii« siècle,

sur un autel volifd’Olbia-’, sur des monnaies de Cydonia en Crète-’, de NicaeaCilbianorum en Lydie-", de Calane, Messine, Syracuse’", de cités du Brultium et de Cam- panie ". En général, dès le v^ siècle, l’art grec représente Nikè parmi les divinités familières du cycle d’Apollon ’- (fig. 2304, 5250). lînfin Nikè fut de même associée, pour des raisons diverses, à beaucoup d’autres divinités. Tels sont, parmi les dieux, Ares (rapports d’époque tardive, et qui se sont surtout développés à l’époque romaine, avec le Mars Victor)" ; Asclépios, à Épidaure’* et en Phénicie, où il s’identifie avec Eshmoun" ; Cabeiros à Thessalonique’* ; les Cabires de Samothrace, identi- fiés avec les Dioscures (Victoire de Samothrace, érigée dans le sanctuaire des Cabires ; sous le vocable de Ms-j-otÀo ! ©eot’, ils sont nommés entre Athèna et Nikè dans une dédicace d’Erythrae au in« siècle" et couronnés

Hubi en Apulie), toi (Athèna Soleira et Nilif ;i llip|iuiiiuMi). — ’ai C. r. Acivl. inscr. ISlî, p. 541 sq. et hgure. — 2’ l’aus. V, 20, 0. — 22 Uaes. Bell. ciii. Ill, 105. — 23 Bull. corr. hell. XXV, 1901, p. 480 ; C. r. Acad. inscr. 19I1S, p. 233, fig. 8 ; s. Reinach, Ilép. Statuaire, II, p. 390, 7 ; Pcrrot, Ilist. de l’art ant. Vlll, p. 370, 573 et fig. 287. — 24 Bull. corr. kell. VI, 1882, p. 29 et 122 ; bague avec cachet au type de Nikè, don de Stralonice. — 2£i C. inscr. gr. 2069, 2072-2074, époque romaine. — 2» Jihein. Muséum, LV, 1900, p. 76.

— 21 Jahrbuchd. Inat. 1909, Anzeig. 173, avec Arléniis, Poséidon et Dionysos.

— 28 Head, p. 404 {u." s.). Le héros fondateur Kydon passait pour être fils d’Apollon. — 2’J Hcid, p. 630, époque romaine. — 30 Hcad, p. 132-133 (v» s.), 130 (ni« s.), 186 (id.). — 31 Head, p. 92, 112 (Khegium, ii«-i"b.), 41 (Noia, m’ s.).

— 32 Cf. S. Reinach, Ilépert. rases peints, I, p. 14, 175, 263, 331, 300, 403, 406, 511 ; Répert. reliefs grecs et rom. II, p. 249 ; III, p. 131 (cf. Jahrbuch d. Insl. 1900, p. 78), 171. — 33 Head, p. 70 (Lucani, à l’époque de la guerre contre Pvrrbus ?), 92 (Bruttii, iii» s.), 156 (Messine, ni» s.) ; S. Reinach, Répert. reliefs, III, p. 99 : Vénus, Mars et Victoire, pied d’un trône trouvé à Sélinonte ; 202 {Bull, archeol. comun. di Roma, 1870, pi. 3-6) : Victoire sur un ex-voto à Jupiter 0. M., Mars et .Vémésis ; cf. l’épithète ao/.i’,»i)io xiSiiv», dans Nonnus, Dionijs. XX, 33. La légende de Nikè fille d’Ares, d’après les hymnes orphiques, 88, 4 (= Hom. Hymn. 8, 4), est tardive. Voir ci-dessous la Victoire dans la religion romaine.

— 34 Cavvadias, Fouilles d’Épidaure, pi. xi, 12 ; Collignon, Sist. sculpture gr. Il, p 199, fig. 94 : Nikè formant acrolère central de l’Asclépieion, iv» s. ;S. Reinach, „,,. cit. 11,323 : relief d’Épidaure avec Asclépios, llygic. Nikè et llèbè. — 35 Head, p. 792, monnaies d’Aradus et de Carné, ni"-ii’ s. avant notre ère. — 36 Gr. coins BritishMus., Maced. p. 122, u» 103 ; Head, p. 2W. — 37 Wien. ./ahresbefle, XIII, 1910, Beibl. p. 33.

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