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quadrige qui entraîne Héraclès vers l’Olympe (fig. 3778)’ ; elle lui offre des insignes de victoire et des libations dès son arrivée chez les dieux = ; elle participe aux noces d’Héraclès et d’Hèbè^ Mais elle accompagne aussi Diony- sos (fig. 703= 2i29)*, se tient auprès d’Apollon cilharède etd’Artémis ’, offre une libation à Poséidon ^ assiste à la délivrance d’Hèra par IIèphaistos procède à la toilette d’Apiirodite ’, veille sur Jason aux prises avec le taureau de Colchide ((ig. 4143), sur Thésée combatlantleMinotaure^. cou- ronne [icllérophon vainqueur de laChimère"’.Dans son rôle allégorique auprès des hom- mes, la Victoire reçoitdesattri- butions diverses, mais ne reste jamais inactive. Tantôt elle as- siste aux préparatifs du futur vainqueur (fig. 1370)", lui présente le casque ’^, lui tend lalyre(tig. 7’(5"2)’^ ; tantôt elle préside au concours, siégeant avec les arbitres ’* ou juchée sur une colonne pour dominer le combat (fig. 7464)’" ; tantôt elle participe en personne à la lutte, monte auprès de l’aurige pour l’aider à conduire son char ’° ou s’envole derrière l’élu des dieux " ; tantôt enfin elle remet au vainqueur les insignes et les prix de la victoire (vixYiTvîpia), la palme ", la bandelette " (fig. 1074, 432n et 6979), la couronne (fig. 1570). =°, le bonnet (cf. fig. 1335)-’, la coupe ^■-, l’amphore panathénaïque -’, une oie -’. D’autres fois elle se substitue à l’éphèbe vic- torieux et prend en main les rênes du char (fig. 7463), ou la lyre des concours choragiques’^", ou les flambeaux de la lampadédromie" (fig. 4328 à 4330). On la voit même récompenser les travaux d’un atelier de potiers ( fig. 3041). Très souvent elle accomplit à la place du vainqueur les actes qui doivent suivre la victoire : elle dresse le trophée votif, y cloue des pièces d’armures, y dépose des couron- nes ^’ ; elle tient l’apluslre que l’on offre aux dieux en ex- voto après un succès naval-’ ; elle érige ou décore le tré-

1 Gerhard, Anlike Bildw. 31 = Bauraeister, ùenkni. 1, lig. 322, p. 307 ; S. Reinach./Jc/jert.uasespein/s, l,p.48l ; De Riddcr, Vases p. Bibliotli. na(. p. 661, ’n» U09. Sur les vases altiques à ligures noires, Hèralilcs monic dans le char d’Athèiia ; PolUer, Vases antiques du Lomre, II, F 294. — 2 S. Reinach, op. cit. II, p. 75 et 204 ; cf. I, p. 76 ; Jahrbuch d. Inst. 1912, p. 205, n» 1 et p. 299, n° 24 ; voir supra, p. 8J4, n. 10. — 3 S. Reinach, op. cit. II, p. 214 et 226, 1 ; cf. un relief attique, Arch. Zeitung, 1869, p 1. 24, 1.

— *D’Hancarville, Vases d’Hamiltou, II, pi. xxxvii ; S. Reinach, op. cil. 1, p. 492 A (Nikè brûle de Icnccns sur un Ihymiatt-rion) ; 11, p. 198 (elle tient le vase et la corbeille), p. 287 (Dionysos, près de qui vole une petite N.) ; Wien. Jahreshcfle, 1899, p. 209 ; voir supra, p. 834, n. 5. — s Élite céramogr. II, 85 ; S. Reinach, op. cit. I, p. 253 (vase et caducée), 360 ; cf. Knapp, op. cit. p. 43.

— 6 S. Reinach, op. ciMI,p. 87 = Gerhard, Auserl. Vaseubilder, 175. — 7 8. Rei- nach, op. cit. I, p. 14 ; Jahrbuch d. Inst. 1912, p. 293, fig. 20 a : Nikè tient une longue palme. — » S. Reinach, op. cit. Il, p. 290, ). — s Nicole, Vases p. musre nat. d’Athènes, suppl. n» 1 102. — "> S. Reinach, op. cil. I, p. 108 cl 195. — » /6irf. I, p. 444, 2, coupe de Douris. — ’2 Jbid. l, p. 322 (serment civique de l’éphèbe.’) ; II, p. 279. — <3 Jbid. Il, p. 310. — 1* Potticr, Vases anligues du Lomre, II, F 106 et 109 ; S. Reinach, o/). ci(. I, p. 212, boxeurs lultant entre l’iSphé- dros et Nikè debout avec la palme, sur une amphore datée de 336. — lii Uardncr, Greek vases in Ihe Ashmolean Muséum, pi. xiv, n" 288 (= notre lig. 7464) ; Slud- nicika, (oc. C !(. pi. ix, 43 ; Itoschcr, III, col. 307, fig. I ; cf. une autre Victoire assise. Gazette archèol. 1878, pi. xxxii (aryhalle). — ifi Monuments grecs, 187G, pi. m ; S. Reinach, op. cil. Il, p. 4, 2. — 17 Ibid. Il, |i. 274, 9, concours musical.

— 18 Jbid. II, p. 187 ; cf. I, p. 212. — 19 /bid. I, p. 45, 49, 62 ; II, p. 262, 4 A ; p. 320, 2 ; p. 325, 2. — 20 Jbid. I, p. 378, 2 et 3 ; II, p. 291, 2 ; p. 292, î. — SI Jbid. II. p. 230 ; cf. I, p. 4S. — 22 Jbid. I, p. 49, 1. — 23 Ibid. Il, p, 298, 5. — 2( Jbid. II, p. 216 ; Nikè cal assise sur une colonne ioni(|ue.

— iiJbid. Il, p. 215. — 2» Jbid. I, p. 254, cf. 340. - ViJ’CUte céramogr. I, 94 ;

Victoire portant un trophée.

pied choragique (fig. 703 = -2i29)ou le pose sur une colon- nette prèsde l’autel du sacrifice(fig. 1331 ; cf. 1422) -«.C’est surlout comme sacrificatrice que son rôle est important (fig. 337, 703, 6000), puisqu’il convient avant tout de sa- crifier aux dieux dispensateurs delà victoire. Elle apporte la torche pour allumer le feu, le thymiatèrion où brûle l’encens (cf. fig. 3638), les vases sacrés pour les libations’" ; elle-même, debout près de l’autel ou survolant l’autel, répand le liquide de l’oenochoè (fig. 6000) et présente en offrande à la divinité la bandelette ou la couronne du vain- queur (fig. 7465)  ; elle amène le taureau ou le bélier destiné au sacrifice (fig. 703 =2429), elle l’enguirlande, elle le couronne, elle lui verse à boire, elle le tue (lig. 3344) •’-. Nikè figure aussi sur des vases funéraires, où l’on a supposé qu’elle symbolisait le triomphe de la mort ’•' ; la iVikè funèbre est surtout fréquente dans la céramique italiote ".

Les attributs de Mkè, par suite, sont nombreux. Le caducée (fig. 3166 = 3363), l’un des plus an ciens, disparait après période du style sévère. La patère, le vase, la cor- beille, le thymiatèrion, le fiambeau la caractéri- sent dans ses fonctions de prêtresse. Comme insigne de victoire, la bandelette [taenia, vitta] est beaucoup plus fréquente que la couronne, du moins au v" siècle’* ; la couronne est parfois remplacée par une guirlande (fig. 537,3041)" ou par un thyrse ; la palme (fig. 303 !t) n’apparaît pas, ce semble, avant la fin du v" siècle.

Pour représenter Dea Vlct07’ia les Romains ont em- prunté quelques-uns des types les plus récents de la Nikè grecque. Déjà les Étrusques, dont on connaît la prédilec- tion pour les divinités ailées, avaient imité ou interprété certains types de Nikè, sans quel on puisseaflirmer qu’ils aient jamais adoré une déesse de la victoire ". .u iii^siècle avant’ notre ère, nous trouvons l’image de Victoria sur plusieurs cistes (fig. 4846) et miroirs de Prénesle, proba- blement fabriqués à Rome ; la déesse est accompagnée de son nom latin, mais figurée selon des modèles grecs ’".

s. Reinach, op. cil. Il, p. 326, 4 ; Calai, greek vases, III, p. 347, aryballe atli(|ue du IV" s. ; Colliguon-Couve, Vases p. musée nul. d’Athènes, n» 1858,pélike altiquc du IV" s. ; De Ridder, op. cit. p. CIO, u« 1040. — ’i» S. Reinach, op. cit. I, p. 21ii, 3 et 9. — 29 Ibid. I, p. 403, 1 ; p. 428, 3 ; Furtwaengler-Reichhold, Gr. Vasen- malerci, pi. c, 2 ; cf. dans la peinture mitrale, Helbig, ’^andgenUilde d. Stùdle Campaîiiens, n" 923. — 30 s. Reinach, op. cit. I, p. 57, 4, p. 366. p. 492, I ; II, p. 77, 9 ; Collignon, Vases p. .Soc. arch. Athhies, n" 396. — 3i Notre fig. 7463 d’après Dnruy, JJisl. d. Grecs, II, p. 351. S. Reinach, op. cil. I, p. 195 ; II, p, 80, 1 A ; .Jonumenti anl. d. Lincei, XVII, pi. i.i et iiv iGéla) ; Bcnndorf. Gr. u. sictl. Vasenbitder. pi. xix. — 32 S. Reinach, op. cit. I, 474. 3 ; II, p. 46, 5 et p. 206. 1 ; Jahrbuch d. Jnsl. 1912, p. 271, fig. 2 ; Furtwaengler, JJeschreiÙung d. Vasen- samml. im Antiguarium zu Berlin, n" 3860-61 ; De Ridder, op. cil. p, 663. „. 1217. _ 33 Orsi, dans jUoKumenfi «ii(. d. Lincei, XIX, 1908, col. 116 ; cf. un lécylhe d’Érélrie dans Jahrbuch d. Jnst. 1912, Anzeiger, 611, Nikè portant des oITraudes devant une stèle funéraire. — 3t Fiore, dans Hendic. d. Lincei, 1901, p, 364-367 : il cite le vase n" 869 du musée de Naples, avec Nikè assise sur inie stèle funéraire, et le lécylhe .S37, avec Nikè assise sur un luinulus. Une terre cuite figurant Nikè avec l’atlribnt de la grenade, à l'Antiquarium di> Munich, cf. Roscher, op. cit. III, col. 340, fig. 18, parait avoir le même caractère funéraire. _ 3S Cf. S. Reinach, op. cit. I, p. 57, 137, 158, 253, H7 (avec le nom de Nikè).

— 35 Juthner, Siegerkranz u. Sicgerbinde, dans Wien. Jahreshcfle, I, 189S, p. 42-48 ;cf. yn/ir6uc/i rf. /ii5(, 1912, p. 304 et fig. 19,20, 2.1, 27, vases de I-ucanic.

— 37 Cf. s. Reinach, op. cil. I, p. 3. — 38 Nicole, op. cil. n’ 106S ; cf. Jahr- buch d. Jusl. 1913, Anzeiger, 153, fig, 12 (autel en terre cuite de l’rénesie).

— ’39 Cf. supra sur les origines du culte à Rome. — i-» Monument i, VI-VII, pi. i.xi-i.xn ; IX, pi. xxiv-ixv et iviii-ux ; Gerhard, Ges. akad. Abhandiungen, pi. 1.VII ; C. iMscr. lat. XIV, 4103, 4105, 4106. Sur la ciste Ficoroni, où la Victoire est désignée par son nom grec île Nikè : .■ meil Itoniai fecid », llelhii :- Toulain, Guide, II, p. 307.