Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VIG - «<>^

fond el à gauche on pénétrait dans une suite de cham- bres dont quelques-unes appartenaient à un bain. On a relevé sur l’enduit qui couvrait les murs une série d’in- scriptions à la pointe, aussi nombreuses qu’instructives. Depuis l’époque de Claude une cohorte, sans doute urbaine, était chargée de veiller, en dehors de Home, sur la sécurité des magasins de Pouz- zoles el d’Oslie, dont l’importance était, on le sait, considérable pour l’alimentation de la ville de Rome’. La mesure ne fut pas maintenue pour Pouz- zoles- ; elle continua au contraire à être appliquée à Ostie ^. On y envoyait, au ii" et au m" siècle, période pour laquelle nous avons conservé de nombreux témoigna- ges épigraphiques, un détachement emprunté à tour de rôle à lune des sept

cohortes : il formait une vexillatio, sous un prae- poKÏIus, q u i itait générale- ment le tribun de la cohorte auquel le déta- chement était demandé ; ce- lui-ci compre- nait plus de la moitié de l’efTectif de la cohorte ’.

On a com- plètement dé- blayé la caser- ne des vigiles d’Ostie ; c’était primitivement une grande maison qui fut louée ou ache- tée par l’État, probablement au temps d’Hadrien, et appropriée aux besoins des nouveaux occupants. Septime Sévère y apporta de nouveaux changements : on boucha toutes les portes et toutes les boutiques qui donnaient sur la rue, pour ne laisser que trois entrées, une au milieu de la façade et une sur chacun des grands côtés,

1 Suet. Claud. 23 ; Tacit. Bist. I, 80 ; II, f.3. — 2 Cf. Corp. inacr. lat. X, p. ISS. — ’ Ibid. XIV, p. ’J. — » Lanciaiii, iVotizie degli tcavi, 1889, p. 3T sq. ÏJ sq. ; Dessau, Eph. epigr. VII. o" 1194 sq. cl Corp. inacr. lat. XIV, p. 9 ; Vaglieri, Xotizie degli >eavi, 1911, p. 366 sq. p. 405 et 450 ; Hîrscli- feld, Verwaltungsbeamt. p. 24s, noie 4. — 5 ^’oticia degli scavi^ IS88, p. 741 ; 1S69, p. 19, 37, 72 ; Mélangea de l’École de Rome, 1889, p. 174 ; 1907, p. 22s ; Paschclto, Oatia colonia romana, p. 285. — 6 Vaglieri, Notizie degli acavi, 1912, p. 164 et fig. 5 (= noire lig. 7480) ; Otlia, cenni atorici e guida, p. 59. — ’ Cf. Cagnat, De municipalibus et provincialibua militiis in imperio romano, p. 7 sq. — • Voir Hirscbfelil, Der praefectua vigilum in Semausiu und die Feuerwehr in dtn rùnt. Lund^twUen [KUinc Schriften,

’ Z 4 9 — tr m I corp’i de

VIG

à droite et à gauche, à la façon d’un camp. La caserne se composait d’une vaste cour entourée d’une colon- nade ; là s’ouvraient une série de chambres et d’escaliers qui conduisaient à l’étage supérieur. Dans l’atrium, en avant des colonnes, s’élevaient les statues des empe- reurs ; au fond était aménagé un sanctuaire [Augits- leiim), destiné à la célébration du culte impérial ; on y avait placé les images des différents princes du ii« et du lu^siècle^.Leplan complet de la ca- serne a été donné par M. Vaglieri "^ (fig. 7-480).

Il semble qu’il ait existé dans les municipalités, 1 ’

aussi bien en |

Orient qu’en Oc- cident, un service pour l’extinction des incendies cl la police de nuit^ ; mais ceux qui en étaient chargés ne portaient pas, pour l’ordinaire, le nom de vigiles ; ce sont les collèges de FABRi el de CEN- , ^ , ■ n ,■

Fig. 7480, — taserne des vigiles a Ostie.

TONARii qui assu- maient cette mission ’. On ne rencontre le terme qu’à Nîmes et peut-être à Lyon^ A Nîmes, où l’inlluence alexandrine a laissé, on le sait, plus d’une trace ’", le chef du corps se nommait praefcctus vigiUtm^^ et, d’une façon plus complète, priiefeclus vigilum et (iniioruin ’^ ; mais on n’a jamais trouvé mention d’un vigile simple soldat. On a donc pu conclure, à bon droit, que, là comme ailleurs, ce commandant avait recours aux membres d’un collège local. R. Cagnat.

ViGILIAE. — Gardes de nuit, par opposition à EXCLBiAE, gardes de jour. Chaque poste se composait de quatre hommes ’ et, comme la nuit était divisée en quatre vigiliae ^ chaque homme était de service pendant trois heures en moyenne, pendant que ses camarades se reposaient. De plus, quatre cavaliers inspectaient chaque poste à chaque veille nouvelle ^ Polybe a donné tout au long les règles suivies pour les gardes nocturnes ; on y voit quelles précautions les Romains avaient prises pour assurer la permanence du service*. « Le moment arrivé, le cavalier à qui est échue la première veille fait sa ronde, accompagné de quelques amis comme témoins. S’il trouve le premier poste éveillé, il reçoit de lui une tessère ; s’il le trouve endormi ou si quelqu’un a quitté sa place, il prend à témoin ceux qui l’accom-

p. 96 sq.). — 9 Corp. inacr. lat. XIII, 1745. — ’» llirsclifeld, loc. cit. p. 97. — Il Corp. inacr. lat. XII, 3160, 3212. — 12 /bid. 3002, 3210, 322a, 3228, elc. — Bibi.iockaphie. Kellerraaun, Vigilum romanorum lalercula duo Coehmonlana, Rome, 1835 ; Zander, De vigilibua romanis, Hambourg, 1843 ; Marquardt, Organisation militaire, p. 210 sq. ; Hirsclifeirt, Die kaiaerliclien Verwallunijabeamten bis auf Diocletian, p. 252 sq ; Lovalelli, Hcritti vari, p. 189 sq. ; El. De Magistris, La militia vigilum délia Roma impériale, i’ éd. Rome, 1898 ; V. Weroer, De incendiis urbia Romae aetate imperalorum, Leipzig, 1906, p. 51 sq.

VIGILIAE. — I Polyb. VI, 33 : Acta apoat. 12, 4. — 2 Hieranym. /./’■ I HS » i Veget. III, 8.-3 l’olyb. VI, 33. — * /bId. 36 el 37.