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passage qu’aux personnes : fermée en avant par la galerie de façade, la cour devenait inaccessible aux charrois, aux bêles de somme et au bétail ; elle ne ser- vait plus que de centre àliiabitalion. Quoi qu’en disent les archéologues qui, en Allemagne, se sont récemment occupés des villac ruslicae une telle cour ressemble singulièrement à un atrium [atrium] ; comme un atrium, elle est souvent pavée ou dallée. La plupart du temps elle semble avoir été entourée d’une galerie à jour for- mant portique ; les poteaux de bois qui la soutenaient n’ont laissé aucune trace, mais on trouve parfois les soubassements en maçonnerie qui les portaient. Enfin il arrive qu’un bassin occupe le centre de la cour, de même que V impluvium, au milieu de Valrium, était disposé pour recevoir l’eau des toitures. Dans ce bassin M. Kropatscheck croit pouvoir reconnaître une fosse à purin = ; l’emplacement serait étrangement choisi pour un réservoir de celte nature. Du reste, dans la plupart des petites constructions dont le plan nous occupe, aucun local ne semble avoir été réservé aux étables ; elles apparaissent comme de simples habi- tations sises à la campagne ; leur aménagement rappelle celui d’une maison urbaine bien plus que les dispositions des fermes de type gréco-latin.

Fermes à double cour. — Lorsque les étables, les granges, les remises étaient comprises dans le bâtiment principal, elles devaient, de loule nécessité, ouvrir non

sur la cour inté- rieure, mais sur les côtés extérieurs de la ferme ; la véri- table cour rustique devait donc être reportée au dehors. C’est là d’ailleurs une particularité qui n’était pas in- connue en Halle : pour les exploita- lions de quelque étendue Varron recommande en efTet d’aménager deux cours, l’une à l’intérieur des bàlimenls, l’autre au dehors’. A l’est de la ferme de Boscoreale (fig. 748 :2), un petit mur circonscrit, en avant de la grange, une cour rustique spécialement réservée, semble-t~il, aux charrois. L’entrée monumentale aménagée sur le côté sud delà villa de Synislor (fig. 748-4) devait aussi s’ouvrir sur une cour extérieure. De même, sur la mosaïque de Tabarka (fig. 7483), nous apercevons, en avant de la ferme, de nombreuses volailles : un canard qui se désaltère à une mare, des oies, des poules, des pintades ; ce ne sont pas là de simples motifs de remplissage : la basse-cour, évidemment close, devait se trouver hors des bâtiments de la ferme. A plus forte raison, lorsque la cour intérieure tendait à se transformer en atrium, l’existence d’une seconde cour extérieure s’imposait-elle nécessaire- ment. Plusieurs fermes gallo-romaines en présentent des exemples. Telle est celle de Frccourt, dans les environs

’ Kropatscheck, VJ Oeriefitrôm. germ, Kom. l9-i, p. jîiq. — i Jbid. p. 73, â propos do la villa de HUsdcrf ; cr. uncdispoatlîon aDolo^uc (iaoR la villa de Valkenburg ^Hollande), Holnerda, IlOm. germ.Kom. 1906-T, p. Ii7. — 3 Varr. lier, riist. lit. I, 13,3. — *II.Wellerelllcppc,Aiin.«oc.c/’/iu/.e/dorc/i./orr. (Melz), 1900. p. 413 sq., pi. XVI (= notre fisr. "i’ijt. — û A. Grenier, tinhitations gantoises et villiis Intinrs iiant ta cité des Mt-diomtttriceSt Taris, lyot», p. 70 sq. ; plan 3. — «i V. Kropal-

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74S.Ï. — Ferme ffallo-romaine.

dCiMetz’ (fig.7’»85). On reconnait aisément, dans les bâti- ments, un plan analogue à celui de la villa de Bilsdorf ; mais en avani de la galerie de façade se trouve une cour extérieure (a), largemenlouvertesur le côté ouest, quoi- que assez étroite. A Sorbey, dans la même région", les bâtiments n’occupaient que la moitié nord-ouest d’une vaste enceinte rectangulaire : le reste de l’espace cir- conscrit constituait, sur le flanc de l’habitation, une ou même deux cours ; c’est là, et non à l’intérieur de la ferme, que devaient s’accomplir les travaux rustiques. Il arrive même que, ne rendant plus grand service, la cour intérieure disparaisse entièremenl ; l’emplacement en demeure sans doute aisément reconnaissable au centre de l’habilalion, mais il est lui-même occupé par des bàlimenls ’"'.

Fermes à hf’ilimeiils dispersés à l’intérieur d’une

Fig. 74^6, — Écuries et granges.

enceinte. — Réduits presque exclusivement aux appar- tements d’habitation, des bâtiments de ce type ne sau- raient suffire à constituer une ferme. Aussi ne sont-ils pas généralement isolés ; ils ne représentent qu’une partie de la villa rustica ; à côté d’eux se rencontrent les traces d’autres constructions. Il en était ainsi à proximité de la plupart des fermes que nous venons de mentionner. A Frécourl, par exemple, à une cinquantaine de mètres en avant du bâtiment principal, se reneonlrent les fon- dations d’un petit local de forme carrée, mesurant envi- ron 4 mètres de côté et, quinze mètres plus loin, des substructions beaucoup plus vastes de communs, granges, écuries ", elc. Autour de la petite ferme de Stockbronner Hof on a relevé de même les traces de trois bàlimenls accessoires ’. Ces différentes parties d’un même établissement devaient êlre, sans aucun doute, entourées d’une clûlurc ; si les fouilles, bien sou- vent, ne rencontrent aucune trace d’un mur d’enceinte, c’est que vraisemblablement une palissade, une haie ou une simple levée de terre plantée d’arbres en tenait lieu. Au lieu de se grouper sur les côtés d’une cour centrale. les bâtiments indispensables à toute exploilalion agri- cole se dispersent donc autour de la maison d’habita- tion. Nous retrouvons là l’application du précepte de Yilruve, qui conseille, en vue de diminuer les chances

sclieclc, Bericlil nnn. germ. Kom. I9I0-M, p. 57, fig. 2, n. 7 ; p. 75. Cf. dans le môme genre E. krVigeT.Jahresberichl rf. GeseUschaft f. naizliche Forscliungen zu Trier, 1900-1906, p. 31 sq. ; t,. de Vesly. Les vitlae gallo-romaines du plateau de Woos, Uullel. de la soe. des amis des moniim. rouennais, 1907 ; cf. Ballet, arcli. du ComilA des Irai : liislor. 190S, p. XCV ; 1910, p i79 s<|. — ’ Annuaire soe.liist etarcli. torr. (Meli). 1900, p.4i3, pi xvi —S Wesld. Ai/scAr. l>9C,p. 3.