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couleur plus lerne de la surface, l’absence de toute inscription désignant les figures, le goût pour la suite, un peu monotone, de femmes se tenant par la main. — Mais, en même temps, d’autres ateliers continuaient à appliquer les procédés oricntalisanls et fabriquaient les vases dits de Fikellura ou samiensK Ces vases, com- parés aux vases clazoméniens, font figure d’archaïsanls ; ils sont toujours recouverts d’un engobe blanc ; on y rejette tout emploi de l’incision, préférant s’astreindre à un travail long et minutieux pour réserver les traits ; le lotus et l’oie restent très en faveur ; la chasse au lièvre y figure comme chez les Corinthiens (tig. 7303). Sans doute la composition devient beaucoup plus libre et, quelquefois, on représente une file de petits person- nages dansant (fig 730i)’, mais cela n’altère pas le carac- tère de l’ornementation, qui reste essentiellement déco- ratif. Les deux séries rivales ont, d’ailleurs, quelques motifs communs, en particulier la suite de croissants ; les zones d’animaux, principalement d’oiseaux, les scènes de kômos, sont également en usage dans toutes deux, mais les uns (Clazomène) leur donnent une vie et un naturel ignorés des autres ; la représentation des coqs surtout y est surprenante. Nous avons peu de vases clazo- méniens entiers ; plusieurs de ceux que nous possédons portent, sur l’anse, une petite tète de femme en relief ; dans la céramique dite samienne les formes préférées

paraissent être l’œnochoé et l’amphore, avec une variété d’amphorisque mince et allongée ^

Vases clazoméniens et vases samiens semblent appar- tenir au début du vi« siècle. Il est probable que la méthode attique ne tarda pas à l’emporter en lonie, car tous les vases qui paraissent représenter, au vi’ siècle, la production de l’archaïsme ionien avancé, nous en montrent le triomphe incontesté. Pourtant le décor garde un caractère particulier qui le fait reconnaître pour ionien ; l’importance conservée aux motifs floraux et, dans certaines séries, aux frises d’animaux, le goût pour une polychromie plus vive, la conception plus libre et la nature moins strictement narrative même des scènes mythologiques, dont témoigne l’absence d’in- scriptions, tous ces traits sont Fliérilage laissé aux céramistes à figures noires par les potiers ioniens orien- talisants. — La provenance et les rapports des diverses séries de cette époque sont encore mal établis ; il suffit de citer les principales ; elles paraissent toutes origi- naires d’ionie, sans qu’il semble exister d’arguments sérieux en faveur d’une ville particulière.

On donne le nom d’/ii/dries de Caere à un groupe de vases très nettement déterminé. Le type de la décoration est à peu près le même dans tous les exemplaires : sur

1 Bolilau, Ans ionisch. ttnd italisch. Nekropolen, p. 52 ; Prinz. Fiinde^ p. 3 !i ; Wallcrs-Bircli, l,p. 333. — ! La fig. 7303 li’aprJs l’crrot. op. l. IX, p. 130, fig. 218. La fig. 730t = i4id. fig. 219.— 3 Exemples dans Jahrb.lnst. l.sSIÎ, p. 1 12. — tPoUicr, Dull. corr. hell. 1892, p. 253 ; Calalog. t’a»., p. 53* ; Eiidt, neilriïijf ziir ionisch. Yasenmal. p. 1 ; Wintor, Arch. Jalirb. 1000, p. 83 ; Pcrrol, IX, p. 517. - t. Kurl- wônglcr-Rciclihold, Gr. Vasenmal. I, pi. 51 ; Pcrrol, IX, pi. 21. — (• Uiininilpr, /Ilim. Mill. 1S87, p. 171 : Kndl. flfiVr. ;i/i- ionisch. Vasenninl. p. r, !l. _7 |.a

la panse, une zone à personnages ; au-dessous, une large bande de palmeltes et de lotus rehaussés de rouge et de blanc ; sur l’épaule, une guirlande de lierre ou une branche de feuillage ; des godrons rouges ou blancs, cernés de noir, ornent souvent l’intérieur de l’embou- chure et l’attache des anses horizontales (lig. 39ii). Le style des scènes est libre ; la composition généralement animée, souvent pleine de mouvement et de vie ; cer- tains vases, tels que Thydrie d’Héraclès chez Busiris (fig. 37tJS) •’, Héraclès ramenant Cerbère des Enfers fig. 3771 le petit Hermès dérobant les bœufs d’.Xpolion

Kij,’. 7305. — l’einlurc cHrusco -t-icct

(fig. ’< !)3Î)), etc., révèlent une recherche évidente du pit- toresque. — La série mal nommée pontique^, et plutôt étrusco-grec<iite, comprend surtout des amphores el des œnochoés. Elles sont généralement ornées, sur l’épaule, d’une scène à personnages, le plus souvent mythologique (fig. 4943, le jugement des trois déesses ; fig. 730."), Foly- xène poursuivie par Achille) ’, et, sur la panse, d’une et souvent de deux zones d’animaux ; le type des animaux est ordinairement stylisé, mais l’attitude naturelle ; le même animal se répète rarement deux fois dans la même frise ; les espèces favorites sont le cerf et le grifTon. Parmi les combinaisons linéaires, le motif pré- féré est le méandre entremêlé de rosaces ;lig. 7306), tel qu’on le trouve souvent sur les sarcophages de Clazo- mène. — Les amphores dites de slyle affecté ’ sont remarquables, d’une part, par la parfaite correction du dessin et le soin minutieux avec lequel les détails sont exécutés, de l’autre, par la pau- vreté des sujets et des types, la raideur et la monotonie des figures. Une double série d’arê- tes rayonnantes entoure tou- jours le bas du vase ; les scènes figurées sont peintes sur la panse, soit dans des tableaux réservés, soit dans une frise. Le col est souvent orné de figures. Le plus bel exemplaire de celte série, qui se ratta- che à la vieille tendance purement décorative, est l’am- phore de Northampton ’.

Les coupes à yeux ’" forment une classe importante dans les monuments ioniens. Elles sont caractérisées par les grands yeux peintsà l’extérieur ; laressemblanceavec un visage humain est souvent complétée par l’addition du nez el des oreilles. La forme est celle de la coupe

fig. 7305 d’après Duruy, IJist. d. Orecs, 1, p. OS". La fig. 7306 d’apiùs Ppnol, op. l. IX, p. 53V, fig. 2i’.0. — 8 Karo, Journ. hell. stici. lS ;i ;i, p. lU ; Eildt, Beilr. :ur ionisch. Vasenmal. p. 21 ; Ilackl, Atilnchen. arch. StnU. p. 86 (qui les attribue à lAltiiiiio). — 9Gerliard. Auserles.griech. Vascn«>iMer, IV. pi. 317-8. — ’0 Bolilau, Ath. Min. 1900, p. 10 (clude approfondie) ; Sievekiog-Hackl, Kgl. Yasensamml.

ii .UiincAen,l.p.i !3.Lcs coupes de Siana (C. Smith, Jovrn. hell.stud. 1884, p. 220)

paraiïfsent apparcnli^cs à coIIp spric.

11).-. T.ti’i.. Aiuphoi utrusco-grecque.