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Ici point de corps central ; mais seulement deux ailes se joignant à angle droit et, à l’une des extrémités, une grande pièce carrée, sans doute un Iriclinium, sur- montée d"une balustrade ; puis, tout autour, six pavil- lons, ’^de dimensions variées, avec colonnes et frontons. A l’horizon on aperçoit deux collines ; entre ces collines et la maison se dressent des cimes d’arbres, parmi les- quels on reconnaît des pins parasols, des cyprès et des

Fig. 7* !>*. - Villa de Voconius PoUio à Tusculuni.

lauriers. Les villas représentées sur les mosaïques de l’Afrique sont, comme on pourrait s’y attendre, beau- coup plus simples ; elles participent davantage de la ferme ; la maison du mailre est avant tout un centre d’exploitation agricole ; pourtant les portiques, les colonnes et les tourelles n’y manquent pas non plus (cf. fig. 2750, 2751, 7483, 7i86). Une mosaïque décou- verte à l’Oued Almenia près de Constantine (Algérie), dans les bains de Pompeianus (fig. 7491)’ nous montre que les gens d’esprit délicat avaient soin, jusque dans les provinces lointaines, de se réserver cliez eux une place pour l’étude des lettres et les entretiens savants. Au milieu d’un verger une dame, maniant un éventail, est assise, au pied d’un palmier, sur une cliaise à dossier ; un jeune liomme, debout à ses côtés, l’abrite sous une ombrelle et tient en laisse son petit

• l’oulle, Plan» et mot. det bains de Pompeianus (I1S80I, pi. v ; Tissol, Géoijr. de la prov. rom. d’Afrii/iie. I. pi. m (= noire lig. 7i9l) ; Boissier, Afrique roin. p. 160 ; de Caclilèro, JmnI. des mos. del’Alqrrie, ii. J6i. — a Filosofits doil <lic entendu dans le sens Ht. savant, bel esprit. Boissier, f. c. — 3 Ovcrlieck-Mau, Pompeii, p. 370 ; Mail, Pompeii in Leben unil KuntI, i’ éd. (1908), p.370 ; Gus. nian, Pampéi (IS’Jïlj, p. 333 ; ihiilenal, Pompéi (1900), lie pruiie, p. |."ii.

chien ; l’endroit s’appelle, dit l’inscription, /ilosnfi <lo>locus-.

Les ruines. — Cependant entre les cabanes, où les petites gens de la ville allaient prendre leurs ébats les jours de fête, et les villas impériales, il y avait bien des degrés dans l’importance et le luxe des constructions. Les ruines que l’on a étudiées jusqu’ici nous olTrent dos exemples très variés de ce que les anciens savaient faire en ce genre. On peut citer en premier lieu la villa dite deDiomède dans les faubourgs de Pompéi, sur la route d'Herculanum > oortus, fig. 3898] ’ ; demeure d’une famille aisée, mais qui, ne pouvant s’éloigner beaucoup de la ville, avait choisi son terrain sur une voie toute bordée de tombeaux. Beaucoup plus importante est la villa des Pisons, exhumée près d’Herculanum ; on y a trouvé des œuvres d’art, notamment des bronzes d’une grande valeur, et 350 rouleaux de papyrus rangés dans la bibliothèque. A l’extrémité s’étendait un vaste jardin tout entouré de portiques (long. 95 m. X larg. 32 m.), avec une pièce d’eau au milieu ’. Les villas privées des envi- rons de Home n’ont jamais été l’objet de recherches méthodiques ; il faut faire une exception pour celle qu’un personnage nommé P. Voconius PoUio, contemporain des Antonins, à ce qu’il semble, possédait sur le terri- toire de Tusculum (fig. 7492)". Construite, comme beau- coup d’autres dans la même région, à flanc de coteau, elle donne, au nord, sur trois terrasses de niveaux diffé- rents, dont la plus élevée est consolidée par de gros murs de soutènement. Des eaux fraîches et abondantes, recueillies dans unepiscine, étaient amenées par un canal jusqu’à la maison, dont des thermes très confortables occupaient une grande partie. Cette belle demeure est conforme au type ordinaire des hôtels privés ^domus]. On y rencontre successivement, à partir de l’entrée, vesti- bule, atrium, lahlinum, triclinium, puis, à l’extrémité, toute une série de chambres à coucher ; mais pas trace d’escaliers ; l’édifice dans toute son étendue ne compor- tait qu’un rez-de-chaussée. En avant, la première terrasse (long. 74 m. ; larg. 108 m.) était entourée sur trois côtés par un portique orné de colonnes. Des statues, dont quelques-unes plus grandes que nature, entraient dans ta décoration des principales pièces ; elles se déta- chaient sur des murs couverts de stucs et de peintures du meilleur goût. La villa de Chiragan près Martres- Tolosanes (Haute-Garonne), fouillée à diverses reprises depuis le xviie siècle, et en dernier lieu en 1897-1899

fig. 7493) % couvrait une superficie (2 hectares et demi)

encore plus vaste que la précédente. Malheureusement nous ignorons quels en furent les propriétaires et il est même difficile de déterminer, dans cette masse énorme de bâtiments, l’afTectation de chaque pièce. Cependant on y distingue d’abord un groupe dont l’ensemble, à en juger par la décoration, constituait la riila urbana ; puis, dans ce groupe, plusieurs séries d’appartements distincts, qui ne sont probablement pas de la même époque et dont chacun a pu servir à une famille ; car il semble que les mêmes services se répèlent de distance en dislance. Nous voyons à l’extrémité ouest une cour

— * OoinparcUi cl do l’clra. Villa Krcolanese dei Pisotii (1883) ; .Mau, Pompeii m Leben u. Kunst, p. 545. — ^ Au-dessous de (Jroltaferrata, le long du clicmin de Ter de Uomeà Marino ; l.aiiciani, iiull.comun. di Roma, Xll(lS84],p. Ul et pi. xi a su (= notre lig. ’t9i. d’aprispl, xv, i). La villa n’a pas été coniplàlemcul rouillre dans toutes ses parties. — *> Joulin, dans les Mém. prés, par rfir. suv. à l’.^ead. d. inscr. XI (l’JOll, p. : ;is îi ill avec XXV planches. Notre fig. 7193 d’après la pi. 1