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Chypre, est peu t-è Ire di"i à rinfliienco d’idées l’gypUennes’. HaHe, Étrurie. — Kn llalio la période orienlalisanle esl surtout représentée par les produits étrusques en pâte céramique noire, dite 6«t’c//(’/'o nero (fig. ^827 etsulv.)^. Ce n’est pas, comme on l’a cru longtemps, une invention étrusque, mais plutôt une technique importée des pays grecs orientaux’ ; car ce système n’est pas très ancien

l-’i,s.7ail.— Œnochoé de Cliyiirc, type de la verseuse.

en Ktrurie et succède à la poterie de pâte rougeàtre ou brune {hnpas(o) des premières périodes. Cette vaisselle est encore rare dans les lombes à fosse * ; elle foisonne surtout dans les tombes à chambre des virelvi" siècles ; elle se prolonge pendant le ’ ». L’influence du métal est très manifeste et l’on peut croire que ce vase noir était surtout destiné à remplacer dans les maisons modestes le vase de bronze. Il faut y distinguer deux procédés de décoration : la gravure et le relief. La pre- mière est exécutée au burin ou avec une petite roulette dentée qui ponctuait l’ornement (fig. ’liH^l)’^. Le second comporte des impressions au cylindre (fig. 427, 2829) ou des appliques en reliefs détachés (fig. 2830, 2831), ou des découpages à l’emporte-pièce (voir plus loin, ’i" Les vases à reliefs). Dans les deux séries les types sont empruntés à des modèles grecs ou orientaux : palmettes en éventail, animaux (sphinx, griffons, lions passants, bouquetins, chevaux, oiseaux), personnages (chasses, banquets, gorgones, centaures, divinités orientales, masques)’. Quand les formes ne sont pas copiées sur des exemplaires grecs, elles gardent dans leur bizarrerie un caractère de complication qui est un trait indigène (cratères et réchauds portés sur de hauts supports (fig 2828), coupes à caryatides, combinaisons hétéroclites, tète humaine sur une jambe, corps de poisson muni d’un masque d’homme, etc.) *. On aurait tort de croire que le bucchero nero s’est toujours présenté sous cet aspect tristeel uniforme ; certains rehauts de couleurs très vives, en blanc, jaune, bleu, rouge, donnent à penser que ces vases étaient peints en tons friables qui ont disparu ". Les grands plais et vases de Caeré, avec zones estam- pées au cylindre ou application de petits sujets, consti- tuent une autre catégorie locale, appartenant à la caté-

1 Heuzcy, Gaz. arch. 18» ;i, p. 1 ; llcrrniann, Griïbcrfeld ion Marion iS" Berlin. Winckelmannspiof/r.], p. 40 ; De Hiddep, Calai, de la collect. Ile Clercq, V, p. 338 ; noliolig 7311 d’après Pcrrol, III, p. C’J8, fig. 500. — [2Siir celle calégorie, cf. Marllia, Art èlritsqitet p. 40i ; Potlier, Catalog. p. 30Î*, avec la bibliographie citée ; Wallcis-Bircli, II, p. 301. — ■> l’oUier, iliid. p. 321-325. — 4 Ibid. p. 307. — S Ibid. p. 3t ) sq. — Ibid. p. 315 ; Yaaes anliq. du /.ouvre. pi. it. — 7 Vases antii]. du Lourrc, pi. 25 à 28. — f Catalotive, p. 352. — 9 Ibid. p. 319, 347. — 10 Ibid. p. 381 !.r|. —Il Ibid. p. 377 sq. ; Wallcrsliircli, 11, p. 293. _ liJbid.j,. 378 ; Wallcrs. Il, p. 297 ; Journ.hell. alud. 1894, pi, 6 à 8. —fJJahrb. Insl. 1900, p. 155 sq. — t« Voir les arlicIcK du I’. nelallrc,’_ipar« dans plusieurs

gorie des vases à reliefs, dont nous parlerons plus bas ; elle est également imitée des produits grecs, où dominent les influences orientales ’". Mais nous devons faire place ici à des poteries peintes qui continuent, à cette époque, la tradition des vases de style géométrique, en grandissant l’importance des vases à décorer, en les ornant de figures d’animaux imitées des spécimens rhodiens ou ioniens, en composant des scènes à person- nages (chasse au lion, combat naval) et même des tableaux mythologiques (chasse de Calydon, naissance de Minerve) ; la technique, encore inexpérimentée, con- siste en dessins au trait blanc sur une surface rou- geàtre". La catégorie dite de Polledrara use d’une poly- cliromie plus riche en tons rouges, bleus, blancs et jaunes (exploits de Thésée) ’- ; mais, comme dans le bucchero., ciïs rehauts peu solides se conservent mal.

Dans tous ces produits italiotes, quelle qu’en soit la nature, on sent l’imitation des modèles grecs avec prédi- lection pour le style orientalisant. Dans les tombes on les trouve mêlés à des vases grecs ’^ L’art pourtant n’en est pas banal ; il garde une saveur un peu rude de terroir ut dans sa barbarie il ne manque pas de beauti^ Certains prod uits du 6MC’7ti ?7’0 très soigné, poli etlustré(dilso/^//), peuvent rivaliser avec d’excellentes œuvres helléniques. !

[Afrit/ue punif/ue. — Les Phéniciens d’Asie ne parais- sent pas avoir pratiqué l’industrie du vase peint. Mais les Pliéniciens d’.Mrique, sans doute sous l’influence des populations grecques méditerranéennes, ont décoré leur poterie commune de quelques ornements en cou- leur". Leur répertoire est fort pauvre ; ce sont surtout des bandes et des filets de couleur brune sur une argile blanche ; plus rarement quelques motifs géométriques ou végétaux. Les formes sont plus spéciales et caractéris- tiques : à côté des amphores ou des œnochoés ordinaires prennent place des urnes cylindriques, des vases à lon- gue queue qu’on enfonçait en terre, des assiettes creuses. Ces poteries se trouvent dans les tombes du w siècle, mêlées aux poteries importées de Corinthe, d’Ionie, d’.l- tique. On les rencontre, exportées en Sardaigne, dans des tombes du v= siècle ’ Elles persistent jusqu’au iV et au 111 siècle sous des formes très semblables aux spécimens delà décadence italiote ; elle ne doivent cesser qu’avec la destruclion de Carthage (146)].

D. — CÉHAMIOLE ATTIOl’E DES V ET IV’ SIÈCLES "’ . — Le

v’ siècle est le grand siècle de la céramique atlique ; il l’est par la perfection de la technique, la beauté de la forme, la variété du décor, l’intensité de la production. A la fin du vi" siècle, nous l’avons vu, l’emploi de la figure rouge se substitue à peu près complètement à celui de la figure noire, et ce nouveau procédé a l’avan- tage de rendre possible, à l’intérieur des figures, une notation des détails au pinceau plus fine et plus nuancée que ne le permettait l’incision. C’est aussi le moment où la science de la forme atteint son apogée ; toutes les espèces de vases sortent, également achevées, du Céra-

revucs, cnlrc aulres : Us lombeaics puniques de Carthage (1890), ligures, p. 27, 38, 47 ; Carlhaije, La nécropole de Doiiimés (1897). lig. 2t. 21. 43 ; Carthage, Découvertes de tombes puniques (IS98), p. 4 el planche ; Carthage, Nécropole voisine de :>ainte .Vonique (3« mois de fouillcsi, hg. C cl 7 : ia nécropole des /labs (2* annôc), lig. 6 ; id. (3’ année), fig. 28, 4t, etc. Cf. aussi Haulecnnir, Supplément auCatalogue du Musée Ataoai. — l’^Jahrb. Inst. 1913, Arch. .u : y. 1711, lig. 27 ; Mon. antichi Lincei, XXI, 1912, p. 45 sq.] — ’« Sur Icn- semble de la question cf. Pollier. CataL des vases du Louvre, III, p. 817 ; Wallers-Birch, I, p. 400 ; KurUviinglcr-Keichhold, Griech. Vusenmalerei ; l’i'rrol, Hist. de l’Art, X, p. 3.-)3 sij.