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Fig.

Verge à flageller.

une virga que tient à la main le cavalier représenté sur une stèle funéraire de Thespies [flagellum, fig. 3079]. La canne ou baguette, désignée par le mot virga, emprunta, dans la vie privée et dans la vie publique, un caractère particulier à diverses circonstances spé- ciales dans lesquelles elle était utilisée : elle fut, par exemple, dans les palestres grecques [gymnasium, fig. 3679 à 3682 ; lucta, fig. 4619, 4620] et dans les écoles de gla- diature, Finsigne en même temps que l’instrument d’action des chefs d’équipe [gladiator, fig. 3oSl, 3.593 ; LUCTA, fig. 4624, 4629] ’ ; en ce sens virga est synonyme de ^i,8Soi ; et de rudis "-. Elle fut la canne avec laquelle les licteurs, qui précédaient les magistrats romains, frappaient à la porte des maisons où les magistrats se préparaient à entrer ^ Elle fut l’insigne des praecones attachéssoit aux prêtres, soit au. magistrats*. Elle jouait un rôle dans les cérémonies d’affran- chissement sous le nom de fistuca ou vin- dicta [cf. aussi mam- Missio]. Elle fut la ba- guette des magiciens et des magiciennes’ ; enfin le nom de virga fut parfois donné au caducée de Mercure ’. La virga ne fut pas toujours employée isolément par les anciens. Plusieurs virgae groupées ensemble for- maient un faisceau, dont les usages furent très divers, depuis la plus humble destination domestique jusqu’au rôle le plus élevé dans l’État. Ovide emploie le mot virga dans le sens de balai, bien qu’il use du singulier :

Unda prias spargat, virgaque verrat humum ; on doit entendre ici la partie pour le tout : virga désigne un balai, fait de plusieurs virgae [scûpa, p. 1122]. On con- naît mieux, et les auteurs anciens mentionnent plus sou- vent, les verges comme un instrument de punition pour les enfants et les esclaves. Les verges faisaient partie du mo- bilier scolaire, aussi bien que la férule ’Ferula] et le fouet [flagellum, lorum, scutica’ ; c’est avec des verges qu’est châtié l’élève représenté dans la fresque souvent citée d’Herculanum [ludus, p. 1382, fig. 4647]. Prudence et Au- sone attestent que la fustigation par les verges était l’un des châtiments en honneur dans les écoles du iv’ siècle, et que le sang coulait en abondance du dos des mallieureux enfants brutalement fouettés ’.On choisissait de préférence des badines flexibles et cinglantes, par exemple des bran- ches de saule, pour en composer les verges ’.Dans les erj/as- tula les esclaves étaient aussi fouettés avec des verges ’", bien qu’on leur infligeât plus souvent la peine du fouet [flagellum, p. 1134 sq.j. Dans les flagellations rituelles il

I Serr. ad Aen. IV, 242. — 2 Cf. art. bbabdophoboi, rcois. — 3 t. Liv. VI, 34, 0. — ’ Arl. PBAEco, t. IV, p. 609-610. —5 Art. higu, t. III, p. 1516. — 6Art. MEBCoaios, t. 111, p. 1807 sq. et 1812. —Tai<. IV, 736. — 8 Prudent. Perisl. X, 696 5q. ;Au- son. IV, 24 sq. — « Prudent, loc. cit. — 10 Plaut. piusim. — " HesTchius, ». v. ixo^’.Tïov. parle de fouets d’écorce tressée dont les assistants se frappaient les uns les aulres dansune fête de Démêler ’demetria]. — 12 Notre fig. 7517 d’après Memorie R. Acead. di arch. di Sapoli, III, 1913, pi. iv (article sur Dionysos Jlystés de G. E. Riizo). - 13 T. Liv. II, 5 ; cf. XXVIII, 29, 1 1 ; XXIX, 9, 4. — l* Cicer. De suppU. 44, 54, 62, 63. — 13 Digest. XLVUI, 9, 9. — le Cicer. De supplie. 6*. — 17 Flm. iVa(. hist. VII, 43. — 18 Plaut. Asinar. II, 2, 74 ; III,

est possible aussi qu’on se soit servi de baguettes comme de fouets [flagellum, p. 1135 sq.] ". Une curieuse pein- ture de Pompéi, dont le sujet reste énigmatique et que l’on a voulu rapporter à un rite de ce genre, représente une femme ailée brandissant une baguette, qui est un spécimen typique delà»’ (’rg’a ainsi employée l^fig. 7517) .

Dans la vie publique, les verges furent un instru- ment de supplice. Des textes très nombreux nous montrent que l’exécution d’un condamné à mort com- portait deux phases : la flagellation par les verges, puis la décapitation par la hache. Dans sa description du sup- plice des fils de Brutus, Tite-Live écrit : missique licto- res ad sumendutn supplicium nudalos virgis caedunt securique feriunt’^. Le supplice des verges est un de ceux que Verres se plaisait à infliger aux Siciliens qu’il voulait dépouiller". Pour la flagellation des parricides, on se servait des branches d’un cornouiller de couleur rouge, appelé sanguineus frulex, et dont le nom popu- laire, aujourd’hui encore, est le sanguin ’^ Les verges et la hache, les deux instruments du supplice des condam- nés à mort, formaient les faisceaux des licteurs attachés à la personne des magistrats qui pouvaient prononcer des condamnations capitales [lictor, fig. 4482, ■ii83, 7306].

Les verges seules figuraientdansles faisceaux, lorsque les magistrats ne pouvaient pas prononcer sans appel de telles condamnations. En 193 av. J.-C. la lex Porcia, proposée par Galon l’Ancien, défendit de faire subir aux citoyens romains le supplice des verges [lex, p. 1160]. Le jus virgarum ne put donc plus légale- ment s’exercer contre un citoyen romain. On sait avec quelle indignation Cicéron a reproché à Verres d’avoir fait administrer les verges à un citoyen romain en Sicile ’^ Pline rapporte que, des doutes s’étant élevés sur la qualité de citoyen romain de L. Cornélius Balbus Major, qui fut consul en 40 av. J.-C, on discuta de jure virgarum in eum ’^ Les virgae en vinrent donc à sym- boliser matériellement l’autorité judiciaire et adminis- trative que les magistrats romains, pourvus du droit de justice, pouvaient exercer sur les non-citoyens.

D’après Piaule, les verges qui composaient les faisceaux des licteurs étaient des branches d’orme, ulmeae virgae’^ ; d’après Pline, on choisissait de préfé- rence des branches de bouleau, beluUa’^. i. Toutain-

VIRGO VESTALIS [vESTALIs].

VIRIA, diminutif ririola. — Ce terme féminin, qui signifie « bracelet, anneau «, peut être considéré comme le synonyme à’armilla [armilla] .Cependant il parait avoir désigné plus spécialement les bracelets portés par les hommes, comme récompense militaire, à la suite des ba- tailles ’ . Ils étaient en toute espèce de métal, avec ou sans ornements. Le soldat lionoré d’un bracelet à titre de décoration est dit viriatus. Le nom du clief lusitanien Vi- riale a peut-être la même origine^. Le diminutif î ;i>(o/a avait le sens de notre mot « virole ». E. Babelom.

VIRIDABIUM’. — Jardin. On donne ce nom par

2, 28. — 19 Plin. Xat.hist. XVI, 18, 75 : betulla..., terribilia magistraluum virgis.

■VIRIA. — 1 Ulp. Dig. XVIll, 1, 14 ; Tertull. De pallia. 4 ; Isid. Hispal. Orig. XIX, 31, 16. — 2 C’est de lui rju’il est question dans Lucil. Hal. XXVI, 61G Marx, parfois interprété autrement.

VIRIDABIUM. — 1 Cic. Ad Alt. II, 3, 2 ; Petron. .Salijr. 9 ; Plin. Nat. hist. XVIll, 7 ; Suet. Tib. 60 : Ulp. Dig. VII, I, 13 ; Javolen. Ibid. XXXIII, 7, 26 ; Veg. IV, 7 ; Corp. inser. lai. VI, 17073, 23808, 25658 ; XIV, 3733 ; Bull. d. commiss. arch. municip. di Borna, I, p. 271. Verger Tient de viridarium ; mais le- mol latin De semble pas avoir eu un lens aussi spécial.