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VIT

bole’ ; de même, dans certains rites do purification (xiôïotjioi), on employait des laines couleur de feu -. Aux bandelettes uniformément blanches ou rouges il faut ajouter les combinaisons et alternances des deux couleurs ^ surtout dans les vittae en torsade * ou quand la vitta s’unit à Vinfula ; ce sont en général des nœuds rouges qui serrent la bandelette blanche pour former les bourrelets que nous avons signalés". En

n-iv

VIV

Fig. 755S. — Banderole de bateau.

outre, les peintures de Pompéi nous montrent des ban- delettes bleues ^, jaunes " et vertes *.

Deux statuettes en marbre, dont Tune fut découverte au Pirée (fig. 7357) et dont l’autre appartient au musée de Xevers, représentent un enfant aux épaules surchar- gées de bandelettes ^ S’agit-il d’un adolescent à qui l’on confiait le soin d’apporter et de garder, pendant les concours éphébiques, la collection des bandelettes desti- nées aux vainqueurs’" ? Serait-ce un petit marchand ambulant ? La bandelette jouait un rùle si considérable dans la vie privée et publique des Grecs qu’elle donnait lieu à un commerce spécial. Dans la comédie attique du v« siècle et dans Démosthène il est question de femmes exerçant cette profession ".

Vitla navalis. — On désignait en grec sous le nomde Ta ;v ;ai, en latin sous le nom de vittae, les banderoles ou flammes dont s’ornaient les navires : 1° flamme de la stylis, sorte de pavillon arboré au sommet d’une iiampe

pi. is ii et p. 57. Dans les myslères de Samolliraco, Lande de pourpre que les mystes gardaient sur le corps et qui leur servait de talisman contre les nauTrages : Schol. Apoll. Rh. I, 917 ; Crusius, Kabiren.p. 23 ; Welcker dans Arch. Zeitung, I, lsi3,col. 186 ; Glotz, op. (ri(. p. 1 18 ; l’raier, Pausonins, III, p. 21 sq. ; tiruppe, op. cit. p. 229, n. 3, et p. 1349 lil explique écrite parle failquc le coquillage de la pourpre était consacre à .phrodite-Astarté). — ’ Cf. Uruppe, »p. cit. p. 891, n. 3. — 2 Clem. Aleiandr. Strom. VII, 4, 843 : Tôt. «ujji. — 3 Stat. Tlieb. Il, 737 : « purpureas niveo discrimine vitlas n ; cf. Desvergers, VÉlrurie et les Étnttquei, III, pi. n ; de Ridder, op. cil. n’ 977, fig. 138, bandelettes rouges à cordons blancs. — * Cf. Vinfula lorlilis de albo et cocco ; Isidor. Orig. XIX, 30, 4. — s Voir la fij^ure donnée par Wolters et signalée supra., p. 950, n. 3. — 6 Roui- Barré, op. cit. III, pi. vu ; cf. Gusman, Vi7/.i d’Badrien. p. 224. fig ! 324.

— 7 Roui-Barré, op. cit. I. pi. i.vui. — » Jbid. Il, pi jxxi (tliyrse) ; IV, pl. cm ; V, pl. III. — 9 S. Reinach, Répert. stat. Il, p. 537 o" 4 (= notre fig. 7357 d’après Ath. Uittheil. 1894. p. 137) et 5. Les deui statuettes tiennent de la main gauche un alabastron ; de plus, celle du F’irée tient dans la main droite un paquet de rou* leaui (livres d’après Zielien dans Ath. Mittheil. loc. cit. ou bandes roulées ?|.

— lOZicben, loc. cit. ; S. Reinach : «distributeur de bandelettes ? ... — H Tatvtt ;c™"*.i ;, dans Eupolis (= Athen. VII, p. 326 a) et Demoslh. Confr. Eubul. p. 1309, i = Or. LVII, 34 — 12 Dio Chrvs. Or. 74, t. Il, p. 397 : .1 ,4, S.„.f.„ ,,.aa-.oi,»a. T« :v :a-.. — 13 Plin. Xat. h. Vil, 31, 1 ; cf. les nivires enguirlandés dans Virg Aen. IV, 41S. — " .Votre Og. 755>> d’après Furtwaengler, Griech. Yasenmal. 1, pl. 24 (Clysscet les Sirènes). — ’5 Bull. corn, di Roma. 1893, pl. ii-jii. — 16 T. Liv. XXX, 36, 5. — BiuLioGHAPHiE. Pauly-Teuffel, Real-Encyclopaedie, article Yitta (Stuttgart, 1852) ; Uossbach, C’ntersuchungen ueber die roemische Ehe (1833), p. 28C-288 ; Boetticber, Der BaumkuUut der Bellenen (Berlin, 1«36) :

[STYLIS, NATO, fig. 5272, 5273] ; 2° banderoles hissées le long du mât et servant à indiquer la direction du vent ’^ sans doute aussi à faire des signaux (fig. 5290, 5293, 5294) ; 3° pavois de fête. Pour honorer Platon qui venait à Syracuse, Dcnys le tyran envoie à sa rencontre un vaisseau pavoisé (villata navis^^). Une peinture de vase grec (fig. 7558) ’* et une mosaïque de Palestrina’^ peu- vent donner une idée de ce décor. Mais quand les Car- thaginois expédient une ambassade à Scipion qui fait voile vers Carthage, en 5.52 = 202, c’est à la façon d’un suppliant que leur navire est paré d’infitlae ’^

[lE^RI Graillot. VITULA, VITULATIO. - Vilula qui, dans la langue commune, désigne une génisse, a eu par lui-même et par ses dérivés vitulari et vitulnlio, dans le vieux culte romain, une signification religieuse. Macrobe, sur la foi d’un témoignage ancien, nous apprend que Vitula est une divinité qui préside à la joie’ ; et les poètes de la première période, Naevius, Ennius, Piaule, font de vitu- lari et de vituhitio des synonymes de laetari avec une nuance de sens religieux ; Varron l’explique par le grec • :io(iavi$£tv -. A l’origine, en Ombrie, où cette coutume paraît avoir pris naissance, la vitulalio consistait à chasser devant soi un troupeau de veaux qui symbo- lisait une armée ennemie, à l’immoler ensuite soit comme une promesse, soit comme une célébration de victoire ’. C’est ainsi que Vitula personnifiée devint elle-même une divinité de la Victoire [victoria] ; par corruption elle se changea plus tard en Vitellia ou Vitelia, sous l’influence de la gens de ce nom, dont Suétone rattache les origines à Faunus et à Vitellia, divinités sabines transplantées à Rome ’. La plus ancienne célébration de la vitulatio est à chercher dans la fêle Poplifugia ou des Nones Caprotines, en l’hon- neur de Junon [jUNO, p. 685 ; poplifugia, p. 579].

J.-A. HiLD.

VIVARIUM (Ztoypetov, O’fjftoTpossîov). — Parc et toute espèce d’enclos où l’on entretient vivants des animaux sauvages. Jusqu’au temps des guerres Puniques les Romains ne connurent pas autre chose dans ce genre que la garenne, si bien que le mot leporariu.m resta encore en usage par la suite avec un sens beaucoup plus étendu, quand on eut enfermé avec les lièvres d’autres

Welcker, Aile Ûenkmaeler (1849-I8C4), III, p. 311 el toute la disserlation ; Slepliaui, dans les Comptes rendus de la Commiss. impériale archéologique de Saint-Pétersbourg, 1S72, p. 313-318 ; 1874, p. 129-170 et 208-219 ; 1875, p. 16-31 (sur les divers usages de la bandelette, cf. S. Reinach, nouv. éd. des Antiquités du Bosphore cimmérien, Paris, 1892, indei des Comptes rendus s. v. Bandes, Bandelettes, Ténia) ; Becker-Gôll, Charikles, 1878, III, p. 122, 1.Ï9-1C1, 373 ; Becker-Gôll, Gallus, 1881, II, p. 27-31 l,mtta matrona- rum) ; Hclbig, Ueber den Pileus der alten Italiker, dans Sitzungsberichte der Akademie der Wissenschaften :u Mûnchen, Philosoph. philolog. und histor. Classe, 1880, p. 504-510, 513-516, 519-321, 525-327, 532-533 ; Pottier, Étude sur les lécylhes Lianes attigues à représentations funéraires (Paris, 1883), p. 18 et 66 (bandelettes figurées sur les vases peints) ; Jiilhncr, Sieger- kranz und Siegerbinde, dans Jnhrcshefte des oesterr. arch. Instituts, Wien, F, 1898, p. 42-48 ; Gruppe, Griech. .Mythologie und Religionsgeschichte (1900), indes à la p. 1899, s. v. Binde ; i. PIcy, De lanae in antiquorum ritibus usu, dans Dieterich-Wiinsch, Religionsgeschichtliche Versuche und Vorarbeiten, XI, Giessen, 1911.

VITCLA, VITCLATIO. — 1 Macr. Sat. III, 2, 14 ; i«. 11 ; 1, 11, 36. —2 Jlacr. loc. cil. et Moramsen, Corp. inscr. lat. I, p. 26 ; Varr. ling. lat. VII, 107 ; .Nacv. ap. Non. Marc. p. 14 ; Plaut. Pers. Il, 3, 2 ; Enn. ap. Paul D. p. 369 : ts habet coronam vitulans Victoria. — 3 Buecbcler, Vmbrica, p. 114 ; cf. Mar- quardt-Mommsen, Handbuch, VI, p. 325. La seule fétc de la vitulatio qui ail survécu dans le calendrier romain est celle des Nones caprotines du 8 juillet. Cf. Wissowa, Religion und Kultus, p. 377, n. 10, et 443, n. 1. — 4 Suet. Vitell. I. Cf. Prcller-Jordan, Roem. Mythol. I, 407 et 267 ; Baudrillart, Divinités de la victoire, p. 44 sq.