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Fis. 7317. —

jaunes, par le style des personnages à visage un peu gros et aux traits peu réguliers, par le dessin des dra- peries fait de petits traits courts, brisés, souvent curvi- lignes, par les essais de perspective et de relief au moyen de tons colorés (fig. 11 i, 66o, 1308). Les Apuliens affec- tionnent les vases de grandes dimensions, le cratère à large embouchure et à anses avec mascarons débordants, déjà créé par les Atliqucs, mais de forme plus mas- sive, avec tètes de cygnes au-dessous des anses (fig. 7817)’, les grandes am- phores à col mince et à zones superposées -, li’s œnoclioés en forme d’ai- guière allongée", etc.

général, les formes déri- vent des types altiques, mais transformées, agran- dies, allongées ou épais- sies. Le noir est assezbeau, bien lustré, sans égaler celui des Grecs. L’aspect du vase est riche et impo- sant ; mais il n’a ni la so- briété, ni la finesse, ni le fini consciencieux des Attiques. On note de curieux retours à l’archaïsme ancien ; des divisions en registres superposés, des ornements en postes, en crochets, des zones de poissons, de coquillages et de poulpes, qui rappellent les antiques produits mycéniens ^ Les sujets de la vie familière sont assez rares (banquets, scènes d’athlètes, bains de femmes) ° ; ce sont surtout des com- positions mythologiques (lig. 114, (i(jo, 4146), ou même historiques (lig. 792, les Perses) ; les scènes bachiques, les réunions monotones de Ménades et de Satyres y jouent un rôle prépondérant ; le cycle d’Aphrodite et d’Éros vient ensuite ^

Trois catégories spéciales sont représentées : 1° par les vases funéraires (caractérisés par la présence de la stèle ou du tombeau en ôdicule, avec le mort héroisé et entouré de ses proches qui lui font des oflrandes) (fig. 63-27)*, où Ton distingue comme sous-groupe les grands vases avec représentations des Enfers^ (fig. 907, 40.j1, 4’uo2’I ;2par les vases à scènes de théâtre (^fig. 3335, 4877) (tragédies souvent inspirées de pièces d’Eschyle, de Sophocle (fig. 7318) ou d’Euripide’" et importantes pour la reconstitution des pièces perdues) ; 3° par les vases à sujets héroïques et épiques (armement d’Achille, enterrement de Palrocle,elc.)". Les signatures d’artisles sont très rares (fig. 3335) ; on connaît le nom de Lasimos’-.J [On peut rattaclier peut-être à la fabrication apulienne du IV® siècle deux autres catégories dont la production

[1 Ravel- CoUignon, fig. IIG. Noire fig. 7317 d’après Duniy, tlisl. d. Jtomains, V, p. 730. ’_ i/bid. pi. XII. — 3 s. Ucinach-Milliii, I, pi. t, a’ l. — 1 Jloiiii-Jcan, /.e Dessin des animaux en Grèce, p. ïio. — » S. Itciiiach-Millin, I, pi. 38, 5’J ; 11, pi. 9, 45, 58. — 6 /liid. I, pi. 7, Ï8, 36, M, 57, 00, 67 ; 11, 17, 36, «, 48, 62. — 7 S. Heinach- Uillin, Peint, vas. I, pi. C5 ; Leiiormanl et do Willc, Élite céramograph. IV, pi. 6.-8 Fr. Vanacorc, / losi con heroon {Accad. di Napoli, lO.iS) ; cf. HoKvcrda, Die attisch. Ornber. p. 53 si]. ; Waizingcr, op. t. — 9 Kaycl-Collignon, lig. 116 cl p. 306 ; Wiukicr, Die Darstell. der l’nleruieti, 1888 ; Fuihvaeiigler- Kcicliliold, pi. 10. — 10 Waizingcr. op. l. p. 33 n. ; Vogcl, Scenen euripideischen rrai/ncdien, 1886 ; lludlilslon, Ureek Traijedy, 1888 ; noire fig. 731 s d’après Duniy, Grecs, il, p. S80 (Anligone amenée dovanl Union). Cf pour les origines alliquos, Belhc, dons Jahrf). Intl. 1S96, p. 292, pi. 2. — " Ingliirarai, Pill. vas. I, pi. 51 ; Furtnaenglcr-Reiclihold, pi. 89. — Il Klein, Meitiersign. p. 310 ; Kayel-Colligiion,

n’a pas encore été localisée avec précision : 1° les as- siettes à poissons ou à grandes tètes de femmes " ; 2° les lécythes et autres vases à parfums qui conservent encore la technique à figures noires ", par une survi- vance dont les ampliores panathénaïques d’Athènes, les vases béotiens du Kabirion, les hydries alexandrines

■ Sujet lirii d’une Iragi-die sur

d’Hadra, offrent des exemples à la même époque.

Les centres de fabrication en Apulie ne sont pas encore établis avec sûreté. On a longtemps désigné Tarente comme le principal ’% ce qui est très contestable "". Les localités les plus productives semblent être Ruvo, Bari, Canosa . On a cherché dans les événements historiques dont le pays fut le théâtre une base clironologique, qui placeraitlodébutde la fabrication dansla seconde moitié du v’ siècle, la prospérité dans le iv«, la fin dans le in« ".

A côté des produits grecs ou imités des Grecs il y avait en Apulie une production assez importante de vases peints qu’on a appelés « céramiques rustiques », dont les origines étaient anciennes et qui (lorissaient déjà aux temps du style géométrique (ci-dessus p. 635). A partir du IV® siècle elles reviennent en honneur, surtout dans la région de Ruvo et de Canosa, dans la Daunie, et plus au sud, en Messapie. Certains spécimens avec inscriptions messapiques confirment le caractère local de ces poteries ’^ Les amphores à rotules, décorées de noir rougi sur fond clair (oiseaux, personnages, motifs Moraux), sont nombreuses ; ailleurs le décor est en blanc et jaune sur vernis noir -". La forme de l’askos est usitée et représentée par de beaux et grands exemplaires^’.]

[Fabrication caiii/ianieime. — Elle se rapproche dans l’ensemble de celle des Apuliens, mais elle présente des particularités qui lui sont propres : certaines formes de prédilection, comme l’amphore à anse de seau revenant par-dessus l’embouchure, l’amphore à anses cordées, l’hy- drie et le skyphos dérivés du type attique -^ ; des détails de technique, la polychromie en retouches rouges plus abondante et plus fréquente, parfois même un ton rouge déposé sur les figures, qui semble provenir d’une mau- vaise qualité du lustre avivant les parties réservées de l’argile ’^ ; l’argile analogue à celle des Apuliens, avec un ton souvent plus foncé ; des sujets empruntés aux scènes guerrières avec des costumes indigènes, de

p. :U3. — 15 Morin-Jean, Le Dessin dvs animaux, p. 221 sq. — 14 /4W. p. 229.

— is Kajel-Collignon, p. 302 ; Waizingcr, op. l. — '<> Palroni, La Ceramica aniica, p. IX cl p. 132. — 17 Macchioro, dans /lôm. Miith. 1912, p. 168. — ’» Ibid. p. 34 et 188 (où les dates sont indi<niécs avec imc pr'>cision un pou trop rigoureuse).

— 19 Cil. Picard, dans Bull. corr. hell. 1911, p. 211 (avec la bililiograpiiie citée) ; cf. l’ottier. Catalogue, p. 371 sq. ; Wallcrs-Bircli, Ane. Pott. Il, p. 323.

— -î» Picard, p. 212 ; l’ottier, p. 373. — 21 Ibid. ; cf. Jahrb. Inst 1907, p. 227 ; nom. Milth. 1908, p. 228. Pour les dates discutées, ibid. 1910, p. 168 sq.

— 22 Baumeister, Denkmûler, p. 20U7 (von Roh icn) ; Wallors-Bircli, I, p. 482 ; Reiiiach-Millin, Peint, vas. I, pi. i, u° 4 ; II, pi. i, u° 7. — ’23 Le même fait se remarque fréquemment sur les vases à ligures rouges d’époque décadente trouvés en Grèce, en particulier en Béolic ; cf, ’ l’ottier. Catalogue vas, p, 683.]