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saillie sur les anses ’, tous ces détails donnent aux vases lucaniens une physionomie particulière et très recon- naissable. Les représentations mythologiques remontent à des sujets anciens (Hercule et centaure, Hercule et le taureau, lo et Argos, Paris et Hélène)- ; les scènes funéraires sont fréquentes comme en Apulie et intro- duisent même des figures mythologiques comme Electre et Oresle ^ On y trouve aussi des reproductions de tragédies (Folie de Lycur- gue, Hécube et Polymnes- tor) *. La tendance géné- rale estérudileetlilléraire, plus que réaliste. Les fabri- ques principales seraient telles d’Anzi, Armenlo et Paeslum ; la chronologie placerait le début de la production dans la seconde moitié du v" siècle, et la fin au iii« siècle ’■'.]

[Fabrication rlrnsqiic. — Pendant que fleurissent et prospèrent les ateliers ïig. i3ii. — Vaso .le suiu (iius.inc. gi’ccs de l’Italie méridio- nale, on peut juger d(> l’abandon auquel est réduite celle qui avait été durant le vi« et le v« siècle la cliente assidue des Atliques, en voyant les vases dont l’Êtrurie est obligée de se con tenter au iv« et au m’ siècle. Privée des arrivages régu- liers, recevant lentement par la région de Bologne quel- ques produits atliques, elle s’elTorce de se créer une céramique peinte, à l’imitation des modèles grecs. Mais comme c’est un art que ses potiers, si longtemps familiers avec la technique du bucchero noir (ci-dessus, p. tiit) , n’ont jamais pratiqué, ces essais sont pitoyables et aboutissent à des œuvres d’un caractère tout à fait barbare et négligé.

La couleur noire y est terne, la terre pâle, salie et jaunie, le dessin grossier et incorrect. Aux sujets grecs, Admèle et Alceste, le suicide d’Ajax, Actéon, etc., le déco- rateur mêle des figures de divinités indigènes, comme le Ctiaron étrusque armé de son marteau (fig. 7322]°. Des inscriptions étrusques précisent parfois le caractère local de ces peintures. Les formes principales de vases sont le cratère stamnos, l’amphore et une œnochoé à bec taillé en biseau. On attribue aussi à l’Êtrurie des pein- tures d’un style fort négligé, où les figures et ornements sont peints en couleur rouge par-dessus le mauvais vernis noir ; les détails intérieurs sont incisés’. On semble retourner aux plus anciens procédés de la pein- ture (le vases.]

F. Époque ukllé.mstkhe et éi-ooie ko.mai.ne. — .Nous revenons en Grèce. A l’époque hellénistique l’indus- trie céramique change complètement de caractère. Le

[I s. Rciii.tch-.Villin. Il, pi. ,n’i lil.-Millingcn, pi. A, n> 8 ; pi. C, n" 5. Pour les spL>(^inieii9 locaux anciens voir l.ciiornianl, Gaz. arch. lo81-Si, p. lOT ; de l.altordc, ’as. de Lamberij^ II, pi. 47 ; Jalirb. Inst. IS’.'O, Anz. p. 15 ; Itdm. Mitt. IS’J7, p. m si| — ! s. Rcinacli-Millin, 1, pi. ù ; Furlwaeiiglcr, Vai-emammL Utrlin. n" 3145, 3IC, 3I8S. — ’ rurlHaenglcr, Oiit. a" 315.,, SIOS, 3170 sq. : Inghiranil, Vat. fitl. Il, pi. 137 : S. Kciiia, :li-Millingeii, pi. 14. — V H„d. dilâlou. Oreeli traytii/t p. 74, 9U ; S. Uciuacli-^Iillingea, pi. I. — ^ Daprùs Macchioro. Hom. AJitt. ’ii, p. 34 cl iSS. — <> ItayclCollignoii, lig. lii ; Moniimenli Inst. Il, pL. 8 cl 9 ; XI. pi. 4 cl 9 ; Wallcrs-Bircli. Il, p. 310. Noire fig. T3ii d’après Uuruy, Util. d. /tomaint, V, p. 771. — 7 Kurhvaeugler, Vaten-

décordes vases se modifie profondément* ; aux scènes à personnages, qui deviennent rares, se substitue une ornementation purement décorative à base de bandelettes et de guirlandes ; de plus les vases à reliefs et les vases métalliques prennent une importance croissante, qui res- treint celle des vases peints. D’autre part il se produit dans les conditions de production un phénomène inverse à celui que nous avons vu se réaliser précédemment ; Athènes cesse d’être presque la seule productrice et, comme à l’époque archaïque, les ateliers provinciaux reprennent leur activité ; mais alors qu’autrefois chaque région avait son style propre, les styles semblent main- tenant communs à tout le monde grec et, sauf quelques groupes bien particuliers, il est difficile de déterminer des fabriques locales.

On distingue deux grandes classes de vases peints liellénistiqiies : les vases à fond clair et les vases à fond sombre.

l’aaes à fond clair. — On doit envisager ici deux groupes principaux : les vases à décor polychrome et ceux à décor monochrome. Le premier groupe " est constitué par des vases que recouvre une fine couche de lait de chaux. Les contours du dessin sont peints en brun ; les couleurs usitées sont le blanc, le rouge, le violet, le vert( ?). Les motifs sont des bandelettes, des guirlandes, des pièces d’ornement (boucliers, cuirasses, épées), des vases, des tètes de Méduse, quelquefois, mais très rarement, des scènes à personnages. Bien que la série ne soit pas très nombreuse, les vases de ce genre semblent avoir été en usage dans tous les pays grecs ; une série importante provient des nécropoles d’.Mexandrie. Ils paraissent appartenir au m’ siècle.

Les vases à décor monochrome comprennent, d’une part, les hydries d’.Mexandrie, de l’autre, les lagynoi. Les hydries funéraires d’ Alexandrie ’" représenteut la fin de la céramique à figures noires. Ces poteries, décou- vertes dans les nécropoles de la grande ville hellénis- tique et par conséquent postérieures à la lin du ’ siècle, portent sur un fond clair, généralement donné par la surface même de l’argile, un décor peint en noir. L’ornementation est répartie dans des zones disposées sur le haut de la panse, sur l’épaule et sur le col. La zone de la panse, qui se trouve à la hauteur des anses, est fréquemment coupée en deux parties par d’étroites bandes verticales, souvent quadrillées, pla- cées de côté et d’autre de ciiaque anse. Les motifs consistent principalement en points, spirales, palmettes, rosaces, tiges feuillues, rameaux de lierre et de vigne ; quelquefois, plus rarement, apparaissent des scènes figurées : un groupe de dauphins, une suite d’oiseaux, un cheval ailé, un combat singulier, un profil de tète humaine. Plusieurs de ces hydries portent le nom du mort, dont elles conservaient les cendres, et la date des funérailles ; ces inscriptions, qui s’étendent de 284 à 249 ", permettent d’attribuer la série, avec certi-

samml. Berlin, il" Ï980 sq.) — » Potlier, .Mon. Piot, XX (1913), p. 164. — a Picard, Butt. con : hell. 1911, p. iOO ; Edgar, Catal. rfii miisOe du Caire, Greek jases, " ÎOiôi-îiiiSS ; Bicccia, Calai, i/ii musée d’Alexanilrie, la necro- puli di Sciatbi, p. 25, siSiic ;, cl u"50-CV. — 10 Pagciislcclicr, Amer, journ. of arch. 1909, p. S87, cl Bull, de la Soc. arch. d’Alexandrie, iiour. sc^. 111 (I91i), p. 230 ; A. Rciiiacli, Mon. Piot, XVIll (1911). p. IJO ; Edgar, Catal. du musée du Caire, Greek rases, u" 26i24 21)251 ; Brcccia, Catal. du musre d’Alexandrie, Jscrizioni ureche e latine, p. X cl n" lS7-22(i. cl /.a necropoli di Scialtii, l. c. série S, n" ii5-86. — >' Breccia, Catal. du musée d’Alexandrie, Iserizion^ greche e latine, p. XVI.