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’ ?• "585. - l.a xysl,, relevée ])ar derrière.

sorte de livrée classique des cochers grecs, conlrasle avec la tunique courte des cavaliers (lig. 771). C’est le costume du célèbre « Aurige » de Delphes (fig. G621), et c’est aussi celui de nombreuses figures peintes sur les vases à figures noires (fig. 2219, 384.J, 7o8i) et à ligures rouges (fig. i8G6) du vi’ et du V siècle i.

Ce qui prouve que cet habillement avait en même temps un caractère d’apparat et de cérémonie, qui ressort du texte d’Aristophane et des commentaires apportés parlesscholiasles, c’est qu’il n’était pas absolument pra- tique et que, pour rendre au conducteur la liberté indis- pensable à ses mouvements, on relevait les plis, avant la course, au moyen de bretelles et de liens, de façon à raccourcir la longueur de l’étolTe, à empêcher les pieds de s’y embarrasser, à dégager les bras de la longueur des manches. Tous ces détails sont très visibles sur le bronze de Delphes et sur une terre cuite du Louvre, où Ton voit les plis du vêtement tirés dans le dos et ras- semblés en un gros nœud fortement lié (fig. 758.- ;)-.

On peut donc penser (|ur les com- mentateurs du texte des iXiiécs ont plutôt obscurci qu’éclairé la nature de la ;u5Ti’ ;. Suidas, Hésychius, Plio- tius ont répété à peu près dans les mêmes termes les scliolies d’Aristophane ^ Ilarpocration et Suidas écrivent’ : î ::7f.xov ’ivSufxa, ce qui est une équi- voque de plus, carrien ne serait plus incommode que de monter à cheval avec cette ample tunique ; mais cette glose signifie simplement qu’il s’agit d’un costume se rapportant aux courses de chevaux, puisque Suidas se réfère au texte cité sur Mégaclès conduisant triompha- lement son char.

Si notre supposition est exacte et si, débarrassé de commentaires parasites, le passage d’Aristophane est expliqué par les monuments de sculpture et de peinture, on comprendbien qu’un tel ajustement ait désigné aussi une longue tunique portée par les femmes (x^rô^v 7 :ooripT,ç yuv7. !X£ !o ;) En effet, d’autres textes d’Aristophane et de Théocrite * attestent que la çuart’ ; faisait partie de la toilette féminine ; mais Théocrite parait la décrire comme vêtement de dessus, plutôt que comme tunique : dans la Magicienne la Euctiç est drapée par-dessus une belle tunique de byssos. Sans doute nous savons que l’on

i.Nolrelig.-.iSi, ilaprcs (Jorhar.l. Aiisi-rl. Vast-nbUder, IV, pi. ccxi.ix. Oulie les ligures cilécs. voir encore S. KeiaacU, Jlfperl . des vases, I. p. ) 71, n» 1 ; l» ;i, n» 3 ; SiT, n" ïcl 3 ; U, p. 3i,n» I ; 3i. noi ; 57, n» I ; Cl , n°4 : 6C..uo| : Ci. n» 3 ; 70, n" 1 ; 75,0» 6 : lia, n" SetU. — a Voir l’art. deJl. (lomolle dans les J/oiiiim. Piot, IV. 1898,p. 18i-18fl. .Nolref.g. 7bS5r= lAid. p. IS6, (ig. 0. _ : ! Suid. Ilesycli. F’hot. 5. r. — iSiiid. Harpocrit. 5. c. — ’Suid. Hesycli. s. i. La confusion bizarre (f’ol- lui. X. 16,6îienlrelenomdece vêtement et celui du slngile peut tenir à une simple omission de lettre : lx,,tii pour b»,jU = ^Uyfi ; (voir le commentaire du Thésau- rus d’Estienne. s. r.). Toutefois il faut remarquer iju’on latin le root slriglis, appa- renté à slriyilis, désigne les cannelures des colonnes et que Vilruvc considérait cet ornementd’architecture comme une imitation des plis cannelés d’une robe de femme STKiGLis, p. 153*}. La structure de la xystis ne serait donc pas sans rapport avec la forme creuse du strigile. — 6 Aristoph. Lysislrat. 1188 ; Tbeocril. Idyll. Il, 70. — ’ C’était l’idée qui avait guidé Bôttiger dans sa reconstitution de la systis, op. I. pi. 5, sorte de kandys courte avec bretelles. — 8 Pollui, VU, 49. — 9 Ibid. X, 8, 42. — ’" l’Iutarch. Alcib. iî ; cf. Suid. et Harpocrat. s. v. Bekker, Anecd. p. J84. — Il Athen. XII, p. S35 E : Theopomp. ap. I.ongin. De subi. 43, 2.

— 12 Flutarch. De orac. Pylh. p. 406 D ; Hesycli. Suid. Phol. ». b.

X YSTOS. XYSTUS. — 1 On trouve aussi les formes neutres : îustov dans Hesv- cliiiis et Pholius. ifx. s. V. ; jysta (au pluriel) dans Vitruve, V, H, J.ï et 28.

— 2 De ;6i,y, racler. — 3 Leipression complète Eur :-. ; SpôfLo ; (= pisie raclée) se trouve dans le tragique Arislias. nié par l’oilui, IX. 43 = Naucl., Iraiji.t.

IX.

superposait parfois des tuniques de fin tissu [ïunu.a, p. 5321 ■" ; mais, d’autre part, ce détail confirme bien la définition de PoUux : vêtement qui est à la fois un TtEptSXvjjjLa et un /iTwv *. On ne s’étonnera pas non plus de voir le même terme appliqué à une couverture’, car toute draperie grecque, himation ou chiton, n’est qu’un morceau rectangulaire d’étofie, non taillée, qui, une fois déployée, peut s’étendre sur un lit ou sur un siège pour servir de couverture [vestis, p. 765]. 11 en est de même pour la toge romaine [toga, p 348j.

Il ne parait pas possible de voir une tunique dans la EuaTÎi ; TpaYixv], donnée aux acteurs de tragédies et insigne des rois [uisrRio, p. 218, 219] ; c’est un man- teau richement orné, retenu par des agrafes ’". C’est bien, en réalité, un manteau royal : Dcnys de Syracuse en por- tait un et l’on envoyait en présent aux rois de Perse des çuct(Seç de ce genre " ; la matière en était fine et douce ’^. E. PoTTiEB.

XYSTOS, XYSTUS (SuaTÔç) ’ . — I. D’unefacon générale, le xys’le est un terrain soigneusement aplani, désherbé et ratissé ^ ; mais on réservait ce nom aux larges pistes ofi s’exerçaient les athlètes (çuaTÔç oso[jlo ;) ^ Xyste et palestre constituaient les deux principaux éléments des plus anciens gymnases ’ [gvmnasium ^]. Un gymnase d’Élis, dont on faisait remonter la fondation aux temps mytliiques, portait ce nom de xyslos ; Hercule avait lui- même, disait-on, arraché les acanthes et ratissé le sol ^. l’our aménager un terrain de xyste, on commençait par l’ameublir ii l’aide d’une pioche, dite (rxacpeïov ou cTtKrxa- a,6T&v [sKAi’UEio.N, fig. U483] ; on l’aplanissait ensuite au moyen d’un rouleau, rpo^tAeia’ ;aprèsces deux opérations (Txâ<]/iç xai ou.7.Xt ;tç) ’, On le recouvrait de sable blanc ’". La longueur normale en était fixée à un stade olympique (192 mètres environ) ". l’rimitivement, cette piste ou arène se développait en plein air, dans les jardins qui entouraient la palestre ; des rangées d’arbres, surtout de platanes, ombrageaient athlètes et spectateurs. La tradition du xyste à ciel ouvert semble s’être perpétuée longtemps dans les gymnases de Sparte ’^ ; mais à Athènes, après les guerres médiques, quand se consti- tua un type organique t^t architectural du gymnase, approprié à sa double destination de lieu d’exercices physiques et de centre intellectuel, on prit le parti de couvrir les xysles, afin de pouvoir les utiliser par tous les temps. Il est probable que, tout d’abord, on se contenta de longs hangars en bois" : tels devaient être

traij. gr. i- éd. p. 727, fr. .i ; cf. l’ollux. 111, 148. — Vllcrodol. VI, 126, 4 ; Arislias. (oc. cit. : Euripid. Androm. liO’.i ; Plul. De San. tuend. 20. — ô Aux références données par l’oiigères dans l’article gvmhasilm, ajouter : Karl Schneider, Dit ; griech. Gymnasien iind Patnstren nncft ihrer gescfiichtlicfien Kntwicklnnii, dissert.de l’Univers, de Kribourg (Suisse), 1907 ; J. Oeliler. Z)a« /iumniiisïisc/i’- Gymnasium un klass. AUerlum, 1909 ; E. N. Ganliiier, Greek athlelic sports and /estivali, 1910 (chapitre XXII : The gymnasium and the palaeslraj : ]. Oehier, Gymnasium, dans Pauly-Wissowa, Jiealencyclop. Vil, 1912, col. 2004-20^0.

— 6 pausan. VI. 23, 1 : cf. Schneider, op. cit. p. 82-8d. — Sur ces opérations voir une inscription de Delphes, datée de l’an 258 av. J. C. et le commentaire d’HoroolIc dans Hull. corr. hell. XXIII, 1899, p. 565 sq. ; i«.îr»«..i«, ibid. p. 560, 1. 12 ; <7<a.îro. £’. ; ««V..mTMv, ibid. XIV, 1890, p. 397, I. 28 et p. 504, n. 6 (Délos).

— 8 Cf. BuU. corr. hell. XIV, 1890, p. 397, I. 26 (Délos) ; XXIII, 1899, p. 56a (Delphes). — ’ /bid : IK99, p. 366, 1. 5-7, 16 et 24. — ’« C’est à celle opération que fait allusion la fourniture de yf. /..uxti, dans l’inscr. de Delphes, 1. 7-U.

— Il Vitruï. V, H, 18. ADelphes. la longueur du lysle est de 180 mclres environ ; à Priène, elle est de 192 mètres ; ii Alexandrie, portiques de plus d’un stade : Strab. X VU, 1,10, p. 793. —12 Les gymnases de Sparle portaient les noms caractéristiques de Dromos el Plalanistas : Pausan. III, 14, CclS ; 1 une des constructions daDro- mos remonic seulement à Tépoque d’Auguste : Strab. VIII, p. 363 ; cf. Schneider, loc. ci<. p. 13-17. De même, en Crète, les gymnases portent le nom de Dromoi : Suid. ». >'. Sji^oi ;; Grieclt. Dial.-/nsclir. VJ91 ((.ortyne).— I3 l’our de plus amples détails, se

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