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(fig. 930), sans doute pour permclire de le tenir plus solidement en arrêt. La coutume primitive de rendre les armes plus meurtrières, en enduisant leur pointe de poison, a été moins en honneur chez les Grecs et les Itomains que chez les barbares ’.

Pour recevoir la bête de près ou pour l’achever, les anciens se servaient d’un couteau de chasse, citller venatorius- les quelques monuments où il est figuré le montrent identique au nôtre ^ et nous devons seule- ment ajouter à ce qui est dit à l’art, ci’lter que les meil- leures lames étaient déjà censées venir de Tolède {culler Tote/antis)*. Il était encore recommandé au. chasseurs d’emporter des faucilles, serpettes ou cognées ^ pour faire (les piquets, des treillages ou des claies et pour se défendre de près comme avec le couteau de chasse ; une provision de pieux et de piquets^ souvent ferrés ’ ; des baguettes d’osier’ ; enfin des sacs en peau de chien ou de veau’, pour serrer et transporter les dilférents instruments de chasse. Dans les chasses contre les grands fauves, les veneurs se protégaient derrière de longs boucliers ovales ’".

Transport des en ;/i ?is de c/iasse ei du (/iliier. — Tant pour apporter que pour remporter les engins de chasse, les chasseurs qu’on voit, par couples, portant filets et pieux (fig. oi)30)", ne suffisaient pas toujours. On avait recours à des chariots rustiques, dans lesquels, au retour de la chasse, on entassait le gibier tué ’- (fig. 7355). En l’ab- sence d’un chariot ou d’un mulet ’^ on se servait, pour les grandes pièces, d’un brancard feretrcmJ, sur lequel on les posait ", ou d’une perche [pkrtic.v], à laquelle on atta- chait la bêle par les jambes ’^ ; il est rare qu’un seul chasseur porte un cerf et un sanglier pendus aux extré- mités d’une même perche (fig. .5()’i3) " ; mais ce procédé est constant pour le petit gibier, lièvres et même

1 Pour les Indiens. Aciian. De nat. an. Xl, 11 ; pour les Gaulois, les Lexles soûl réunis dans mon arl. La Flèche en Gaule^ ses poisons, dans L’Anthropotor/ie, 1909. — 2 Marlial. XIV, 31 ; 67 dejecta gemes tont/o venabnia rostro. Hic brevis in grandem cominus iàit aprum : Tac. Ann. III. 43 ; cum venaàiiUs et eultris, quaeque alia venantibus teta sunt ; Peiron. Sat. XI, 5 : Suet. Aug. 19 ; Claud. 13. Prudence parait désigner sous le nom de venabulum le coutelas des tauroboles, Peristeph. X, p. 1011, lOiT. Les tirées emploient

Aû/ï
^a comme mot tecliniijue, Oppiau. Cyn. 1, 154 : Pliilost. Jun. Im. 15.

— SGcrliani, Etrusk, Yasenb. Il, pi. x ; Apul. Xasenb. pi. ix ; Museo Borb. VU, pi. II. — * Gralt. Cyn. 3H. Si^nèquc vanle la machaera Hispana, De lieiief. V, 24. Les cultrt sont mentionnés parmi les armes de cl>assc, C. t. /. Xill, 570S. — 3 Gralt. Cyn. 343 ; Oppian. I, 9i (Sjfsi.r.v Ju ; |, !,ji»i

i.r. ;)
Xcn. Cyn. Il, 10 ; Poil. X, 141. — 6 Fustis, pertica, .«ii.-, Oppian.

I, 153. — ^ Isid. Or. XVIII. 6 : Trtides amitcs (perches d’oiseleur, Hor. Epod.

II, 33) sunt cum tunato ferro, guae Graeci aplustria f ?J dicunt. Trudes autem dicnntur abeo quod trudunt et detrudunt. Virgilius : Ferratasque trudes (Aen. V, 208 ; ms. sudt-s). — » Oppian. I, loi. — 9 Kuvoûjpq ; (loa/îts :, Xen. Cyn. 11. Cf. Poil. X. 141. Sur kunouchos dans un autre sens voir p. 68S, n. 7. — >0 En dehors de la peinture et des deux mosaï<|ues citées aux notes, voir de Pacbtére, Jnv. des mos. de C.ifr. III, 450 ; Espéraodieu, Jiecued^ I. ii ; iG’ (chasse au sanglier) ; 531 (i<,n/.) : V, 3676 (lion) ; S. Rcinach, Jlép. Itcliefs, II, p. 134 (lion).

— Il En dehors du sarcophage de beie fig. 5930 (= S.Reinach, op. ci7. III, p. 194), voir un autre sarcophage figuré, ibid. III, p. 116. Ailleurs, ibid. III, p. 419, un seul chasseur porte un filet plus petit sur son épaule, tandis f|u’il tient de la droite un bâton o-j la laisse dcson chieu. — 1^ .Noire lig. 7355 est un relief repr. par Cumout, Catalogue tnp. du M usée du Cinquantenuii-e (1913), no 61 (il viendrait dcModèuc ; peut-être idenlir)ue à Hartoti, .Adni. Jlom. aut. f» îô) : c’est un char à deux roues pleines cl ridelles, Iraîné par deux bœufs. Cf. S. Reinach, Hép. /teliefs,il, p. 146 (Éphèse) : III, p. lU(Pise) ;p.306(Rome) ;Espérandieu, Itecueil, V, 367C.— >3|lor. Episl., 18,40. Cf. la mosaïqucde Tunis repr. ./o/ir6.rf.yn5<. Arch.Anz. 1909. p. 194.

— Il L’n brancard se voit sur le sarcophage des pleureuses, (i Sidon, S. Reinach, llip. Ih’.iefs. Il, p. 407. — lô 1^ perche cstcmplojéo ainsi, S. Rcinach, op. cil. II. p. 481 : III. p. 00 ; Espérandicu, Itecueil, II, 1704 ; .Millin, Peint, de vases, I, pi. 18. On doit peut-être reconnaître déjà ce procédé dans une peinture mycénienne, Tsountas-ManatI, The myeenaean âge, p. 301. Pour l’Élrurie, cf. Mariha, L’Art étrusque, fig. 275, — 16 Celle fig. reproduit une mélope de Thermos iPerrol, fiist. dti fart, IX, pi. XIV) où l’on a sans doute voulu représenter Hercule. Les Centaures sont figurés portant un arbre enlier chargé de gibier, Stackelherg, Graeber der

renards ’" ; la bête est parfois portée à même sur l’épaule d’un valet ’** ; plus fréquemment on voit le chas- seur revenant, un lié vre sur l’épaule, des oiseaux à la cein- ture". Enfin, la gibecière n’était pas inconnue ipera’-".

— Transport du i

Chiens de chasse. — Les noms mêmes que les Grecs donnaient àlachasse (’/ :uv-r,v£(7. ;a, xuvfji’a) elaux chasseurs (x’jv/)V£-a !. x.jvr^yoi) témoignent qu’elle était déjà pralifiuée avec des chiens à l’époque où leur langue s’est for- mée-’ ; pourtant Homère n’emploie qu’une fois y.-jv-f,YÉ-ii ? -’-. Si Oppien prête à Pollux l’invention de la cliasseauxaboisetsi Pindare montre.chillc l’ignorant encore, les poèmes homériques attestent qu’on se ser- vait déjà du chien contre le lion -’, la panthère ^», le sanglier^^.lecerf -’, la chèvre sauvage -’,1e lié vre enfin-’. La description du chien de chasse d’Ulysse, Arf/os, est fameuse et les anciens avaient aussi chanté Aura, la chienne d’.Vtalante ’°. Les monuments mycéniens con- firment ces témoignages ^’ et rien n’empêche de croire que le dressage du chien à lâchasse^- ait été chose faite

Heltenen., pi. xi.i ; PoUier. VajMrfu Louvre,G 186. — 17 Voiries vases des vii»-vi«s. énumérés p. 692, n. 19. Le plus ancien est le vase Chigi, .4»^. Denkm. d. Inst. II, pi. 45. — ts On voit porté de même, sur une épaule, un sanglier (Espérandieu, Recueil, i, 268) et uu cerf, S. Reinach, op. cit. , p. 40S (sarcophage de Sidon). Sur le socle du • sarcophage des Pleureuses » on voit des exemples de tous les modes de transporl décrits ci-dessus, Ilamdy-Bey et Th. Reinach, Les Sarcophages de Sidon, pi. X : ta position classique de l’Hermès Kriophore, portant la béte sur les deux épaules, se retrouve pour un chasseur sur uu bronze Cretois, S. lleinacli, op. cit. Il, p. 289. — 19 J/««eo Borbonico, VII, pi. x dd’. — 20 La -liia men- tionnée Anth. Pal. VI, 176-7 est certainement une gibecière : de môme peut- être la --,>.i ;;*r..o ; c«,vr. d’Oppicu, Cyn. 1, 157. Ailleurs (Babr. Fab. 43, IS) ««yv’. désigne plulot un lilet (ou (7i ;r,vo6i<.o,-, Anth. Pal. VI, 167). H y a eu des confusions entre aa-^it-n et uuS/.-.iq, qui désigne tout sac en peau de porc (cf. SYDilNit). Peut-être faut-il reconnaître une grande gibecière sur la coupe de Pcrm (S. Rcinach, /k’p. Reliefs, 111, p. 490). — 2i il en est de mèincdu mol anglais pour la chasse /(unf : sou corrcspondaul allemand ânnt/ signifie chien. — ~~0d. IX, tiO. Le mot a encore son sens spécial de piqueur, sens pour lequel on trouve aussi employé U«.- :r.B, OJ. XIX, 435 (= ; .iia ; inà ;»»). Horaèrc parle surloul de «r, !, cl de (r, ?r.T»,5. — 23 Pind. iVcm. III, 79. Sur Pollux invcnlcur de la chasse au chien voir p. 681, n. t4, et p. 687. n. 34. — 24 7i. XI, 136. — 20 /J. XXI, 573. — 26//. XI, 292, 414 ; XII, 41, 147 ; (Jd. XIX, 433. — 27 //. XVII, 725 : XXII, 189. — 28 Od. XVII. 290. — 29 Od. XVI, 1, 292 ; //. X, 360. — 30 poil. V, 45. — 31 Sur la boucle du manicau d’Ulysseon voyait un chien assaillant une biche. Nom. Od. XIX, ’235 ; cf. PoUier, AJélanges "Weil, p. 385. Parmi les monuments mycéniens assez nombreux «pii se rapportent à la chasse, je n’en trouve que cinq où d< s chiens sont figurés : une gemme rcproduile dans Inihoof-Blumer cl Kcllcr {Thicrdarstellunytn auf Mùnzen, pi. xv, n. 35) ; un des bijoux du trésor d’Égine, Tscuntas-Manatt, The mycmnean âge, fig. 166 (on y voit deux babouins et deux chiens ; la présence de ces singes éthiopiens et le type assyrien dos chicus permcllcnl, d’ailleurs, de croire ipie ce pendentif est phénicien ou chypriote) ; un ivoire de Spata et un de Menidi, l’crrot, Uist. de lurt. VI, lig. 405 et 410 ; enfin une fresque dcTirynllie. G. Itodcnwaldt. Tiryns, II, pi. xiii.Surlastèlede Mycènes, Pcrrol, Uist. Je l’art. VI, p. 770. c’est uu lion, non un chien, qui poursuit l’antilope. — 32 Sur les restes de chiens ((u’on a recueillis dans les sLaLions lacustres (canif palustris}, voir l’art Hund de Orlh ap. Pauly-Wissowa, JiealEncyclopaedie, col. 2542. On admet aujourd’hui qu’il y a eu cinq espèces originelles do chiens : le spitz et le chien des vjttcs dérivant du cluical. le létricr issu du loup abyssin, le dogue, du loup du Tliiliel, cl te chien do berger, d’uu chien des Alpes.