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mis ; on les enlorrail avec le maiire ’, on les figurait sur saslèle(fig. 3967)-, on leur élevail des nionuinenls particuliers ’.

Dans les chasses aux hèles féroces, onmunissail sou- vent les chiens d’une longe-poitrail ou d’une sous-ven- trière (cTiXuovi’at) *, hérissées d’aiguillons (èyxevTii’Seci comme lescolliers.Onconduisailleschiens jusqu’au ter- rain de chasse tenus en laisse (lorim % i[Aiç’, x.moU’ui.T,, xjvoCi/oç) ’ et, parfois, accouplés par paires *. Des piqueurs (ca/îMWi magister, xwxyiayjç) ’ en avaient par- ticulièrement la charge. Dans la quête [vestiyatio, ï/vEuciç, cTtêi’a), on distinguait les accessus ’", eùvjttot /yr,^ traces delà bêle gagnant lentement son gite avant la chasse, et les abilus, osouarx r/yr, traces de la bêle fuyant son gite en hàle après avoir été relancée. Le terme technique pour désigner le gîte était cubile ’-, EÙvvi ’^, expression qui se retrouve dans notre locution de vénerie : <v au lit, chiens », ordre qu’on jette aux chiens pour les faire quêler. Il est possible qu’on se servit de cors el de Irompeltes pour exciter ou diriger les chiens, comme dans la vénerie moderne ".

CuiiVAix DE CHASSE. — La cliasse à courre est encore inconnue de Xénophnn ’ ', bien qu’elle fût probable- mont dès lors pratiquée dans les plaines de Thessa- lie. Mais, par les populations scytho-perses d’une part, par les peuplades libyennes de l’autre, qui, de toute antiquité, ont vécu à cheval, son usage est devenu général sous l’Empire. Aussi Arrien, Oppien et Gratlius ne manquent pas de donner des prescriptions sur le choix d’un cheval de chasse [voir eql’is, eqii-

TATIO].

Les chevaux niimutcs passaient pour les meilleurs ; aussi sobres qu’infatigables, ils avaient une telle réputa- tion d’agilité qu’on les appréciait seulement s’ils pou- vaient atteindre les onagres, les plus rapides des qua- drupèdes ". Les chevaux snjthes et parthes ", illyriens " et thraces -" étaient encore recommandés pour les pays de plaine el les régions désertiques. Pour

I On a les i :-pil.ipl]C5 de dciis Thcssalicns cntciTC5 avec Icui- cheval el leur rliicn (Coll. Y, 4Tct . lU.la. Vll,30i). I,c roi Sliatoudc Sidon paiailsOlrcraileuteiicr avec SCS sept chiens. Itcv.arch. 150.H, 11, p. i". — 2 Voir par ex. S. Heinach, /(<■ ;). de Ileliefs, II, p. 293, 3SI, 2cl +, 3i’0(= noire (Ig. 3 !)G7) ; chiens seuls Mon. Piot, 1912, pi. xu ; déjà sur la stcie de Clirysaplia on voit le mort avec son chien et son cheval, iltid. p. 37V, 3 ; il en était de même dins le monument ({u’accotupagnail lépigramme A nlh. Pal. Vil, 30i. Cf. |). 893, n. i i. — 3 Sinionide a fait une cpiiTramme pour le nioniinicnt funéraire de la chienne Ujkas (l’oll. V, 48) el llarlial pour la chienne Lydia (XI, 69) ; on a retrouve à Pcrgame la slcle du chien Philokijnégos, Kaibel, Ji/iigr. gr. 332 ; Kitrem, Griech. Iteliefs in Kristiùnia. (1909), n. 7. On cîte à Kome deu« épitaplies de chiens, lune en disti(|ue grec (Kaibcl, Op. l. G26). l’autre ainsi conettc : liromo et fjijlaci canili. vcnaticis bonis (Orelli, 4730) ; ’aiipcndij : CgncgcUcorum contitut Vepitaphium canis laialricis. Cf. p. 095, n. 13. — i .cn. Ctjn. VI, 1. Poilus a consacriS un S, V, 50, G, au «i^i» !; du chien. — SGralt. Cijii. 213 : flin. Nut. hist. VIII, 40. — 6Xcn. Cyn. VI. —’• Poil. V, 3, 19 ; Xcn. Cjn. Il, 9. Des exemples de laisse sont réunis par Stcphani, Compte rendu, 1809, p. 149 ; lS70,p. 198. Les cliicns assyriens et égyptiens repr. par Kellcr, op. eit. en fournissent de plus précis. — * l,a courroie d’accouple- ment est dite f.orui.A iHg. 1934) ; Ûv. AJet.ll, 70 ; Trist. V,9, 28 ; Corn. Nep. Dat.X — 9Xen. IX. Qualités dn bon canum magialer, Gralt. Cijn. 330. On voit déjà les chiens tonus en laisse sur un vase aussi archaïque que lo vase Cliigi, Denkm. d. /nst. Il, pi. 43 ; cf. noire fig.7334. — 10 Gralt. Cyn. 242 ; Plin. ;Vo/. Aïs/. XVIII, 311 {necesBus cl abitus). — " Xeo. Cyn. V, 7. - laphaedr. Fal ;. III, 2, 1 1 ; Luc. Pliars IV, 450 ; Sil. II. /’lin. X, 82 ; Ncmesian. 243. Sur la manœuvre des chiens voir aussi Apul. Met. VIII, p. 239 B ; en particulier pour le lâcher on esl renseigné par des sarciphaites, cf. Lasinio.pl. 73, 109, 135. — t :i Ey.i, s’emploie même dans le «CDsde bauge pour le sanglier, Oppian. III, 36.i, ou l’ours, IV,3C5. Homère dit également li,/, pour le repaire du lion {11. XI, 113). mais li/j^r. pour la bauge du sanglier (Orf. XIX. 419). — llG’cslce qu’on pourrait conclure de l’étymologie inac- ceptable do canij donnée pur Varron, De ling. lai. V, 99 : ut tuba ac cornu, aliqiiod tignum cum item, cancre dicuntur, cl du relief dont une partie esl repro- duilc dans la fig. "352. — ti Du moins pour la Grèce même et le sanglier excepté. Voir p. 697. n : ;i ; .lilf. r. iils monuments i|ui alleslclil qu’elle élail connue

les pays de montagnes, on prônait les chevaux de Sicile ’" et de Galice -^. En général, pour la chasse à courre, épreuve de fond, il fallait éviter l’emploi des chevaux de course proprement dits, trop fougueux, et prendre des chevaux capables de fournir de longues étapes à bonne allure comme ceux des postes ; le nom de ceux-ci, vc- redi, a été par- fois appliqué aux chevaux de chasse -^

Les PRiiNCii’AUx

genres DE eu ASSE.

— Nous parle- rons d’abord des fauves qui ne se trouvent ni en (irèce ni en Italie,

puis do ceux qui pig. 7350.- Lue chasse de lempcreur ILulricn.

s’y rencontrent,

ensuite du gros el du petit gibier poil, ciilin du giiiier

plume.

Lion. — L’///arfe connaît déjà la chasse au lion-* ; mais c’est plutôt pour défendre contre lui les troupeaux que pour l’atlaiiuer qu’on emploie, afin de le mettre en fuite, les chiens, les lances elles flammes, qui doivent surtout l’effrayer- ; pourtant, sur le fameux poignard de Mycè- neSjOn voit Lrois lions attaqués par cinq hommes, archers et piquiers ’^. Au temps de Xénophon, on semble encore l’avoir chassé, avec le léopard, la panthère, le lynx et l’ours, dans le Pindc, le Kissos et le Pangée-’. Mais il fallut qu".lexandreconquiir.sie — où il chassa lui-même le lion on Syrie -* el en Baclriane -’ — pour que les Grecs reprissent contact avec le roi des animaux, llsnel’avaienl point fait disparaître à Cyrène’" el c’est l’Afrique qui, sous l’Empire, resta, par excellence, la terre de la chasse au lion^’. Plusieurs empereurs eurent la passion de ce sport (fig. 7336)^^ ; jusqu’à un édil de 41 i, il fut réservé aux

des Ioniens dès le vue s. (sarcophages <le (ilazomênes, vases peints . Pour l’Êlrurie, la tomba dci cacciatori montre (|uc la chasse à courre y était pratiquée au v« s. (Marlha, L’Art étrusque, (ig. 270). — ’" Arrian. Cyn. XXIV ; Oppian. I, 170 ; Gralt. Cyn. 518. Les cheaux de Sycne, lirait. Cyn. 501, sont sans doute une variété des barbes de Numidie. Ces chevaux noussont bien connus parles mosa’r<[nes d’Afrique, voir Berlrand, Hall. arch. du Comité, 1900. — H Oppian. 1, 171 ; Arrian. I el XXIll.

— IS Oppian. I, 278 ; Gralt. Cyu.bn :. — " Arrian. XXIll. — ’J" Oppian. I, l72 ;Gra’t. Cyn. 323. Ces chevaux thraces viendraient des sources du Slrymon ; c’est le pays de Khèsos et des héros cavaliers toujours représeulés en chasse, qu’ils soient on non suivis de chiens qui assaillent nu sanglier. Cf. p. 081, u. 21. — ’i' Oppian. I, 170 et 272 ; Gratl. Cyn. 525. Ce dernier parle de la répulatinu des chevaux d’Agrigenle pour la chasse au daim. On peut les reconnaître sur U-s mouhaies de Celle ville.

— -’-Gralt. Cyn. 514. Ces Gatlaeci sont sans iloulc de petits chevaux du genre de nosTarbais. Martial vante aussi le cheval des Asturies, XIV, 199. — 2’ ! Martial, XII, 14, blâme un ami de s’épuiser à chasser le lièvre achevai. Sur les chevaux de chasse, en Afrique et en Ganle, voir Pilloy, Jïu//. arch. du Comité, 1894, p. ISO, et Bernard, ibid. 1900, p. 11. — 2VLes principaux passages sont groupés par 0. Manns, Die Jofjd bciden 6Vifc/iin, I,p. 24. — 25 llom. //. l, StS ; XVII. 657. Cf. sur l’emploi du feu, Arislol. Uc 11/1. IX, 3 1 ; Plin. .Va(./ii’5(. Vlll, 19. Dans le mémo pass,igc Pline ajoute que le lion est elfrayé par le mouvcuienl d’une roue ou d’un char vide, par la crête cl par le chantducoq.Cf. Sen. ie ira, 11, 11,3 ; Aelian. A’a(. an. 111.31 ; VI, 2». — 2i’. perrolel Chipiez, Hist. (le l’Art, VI. pi. xviu. Je crois avoir démontré, contre Keller, la réa- lité de l’existence du lion en Grèce, même dans le Péloponnèse, à l’époque mycé- nienne ; au temps d’Hérodote (VU, 124-0) on le trouvai l encore dans la Grèce balka- nique entre l’Achéloos cl le N’eslos ; cf. L’Ethnographie, 1914, n» 5. 11 suffit de rappeler le poignard de la chasse au lion. — 2" Xcn. Cyn. XI, 1. On trouvait encore des lions au début du iv’ s. dansl’Olympc, Paus. VI, 3, 5. — S8 y. Curl. Vlll, 1, 15 ; Plin. A’n(./ii5(. VIII, 21. Voir plus I as p. C9,ï, n. 8 ; p. 696,n. 30 el 31. — 29y.Curl. Vlll, 1,14. — M Voir Sluilnicika, Kijrene (1898), p. 29, 42. — 31 Voir Tissot, Geo- graphic comparée de l’Afrique romaine, I, p. 378 ; Gsell, Histoire ancienne de l’Afrique du iord,l, p. III. — «2 La lig. 7336 reproduil une dis chasses d’Hadrien, qui oruent deux médaillons de l’arc de Constantin, à Koinc ; d’après Duruy, i/ist. des Ilomains, VII, p 8.ï. Voir plus bas p. 099, u. 15, cl Keller, op. cit. I, p. 43.