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Page:Dictionnaire des Apocryphes collections de tous les livres apocryphes de l’Ancien et du Nouveau Testament tome 1 1856.djvu/357

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PART. I. — TEXTES DE L’ANCIEN TESTAMENT. — ESDRAS IV.

35. Mais pour lui, il se tiendra sur le haut de la montagne de Sion[1].

36. La ville de Sion paraîtra tout d’un coup dans sa gloire, et tous la verront bâtie et parée, semblable à la montagne que tu as vue se former sans qu’on y eut touché.

37. Alors, mon fils[2] jugera les crimes et les impiétés des nations, qui dans l’égarement de leurs pensées se sont jetées elles-mêmes dans la tempête et dans les supplices dont elles commenceront alors à être tourmentées.

38. Les flammes[3] serviront sa colère, et il se vengera par une loi[4] qui, comme un feu[5] dévorant, les consumera sans peine.

39. Quant à cette autre multitude d’hommes paisibles qu’il a rassemblés autour de lui,

40. Ce sont les dix tribus que Salmanasar, roi d’Assyrie, réduisit en captivité sous le règne d’Osée[6], et qu’il transporta au delà du fleuve, dans une terre étrangère.

41. Mais pour eux[7], ils prirent tous la résolution d’abandonner la multitude des nations[8], et de s’avancer plus avant dans le pays, en une contrée que les hommes n’avaient jamais habitée avant eux[9].

42. Et d’y observer les saintes lois qu’ils avaient violées dans leur propre pays.

43. Ils y pénétrèrent enfin par les sentiers étroits de l’Euphrate.

44. Le Seigneur fit alors des prodiges en leur faveur, et il arrêta le cours du fleuve jusqu’à ce qu’ils fussent passés[10].

45. Car il fallait marcher pendant un an et demi pour arriver dans cette contrée, et elle s’appelait Arsareth[11].

46. Ils l’habiteront jusqu’à la fin des temps, et quand ils se disposeront à revenir,

47. Le Très-Haut arrêtera de nouveau les courants du fleuve, afin qu’ils puissent avoir un chemin libre[12], et c’est pour cela que tu as vu cette multitude dans une profonde paix[13].

48. C’est dans ce lieu qu’il règne sur ceux de ton peuple qui s’y sont retirés[14].

49. Et quand il s’armera pour détruire cette assemblée innombrable de toutes les nations, alors il épargnera ce peuple qui a été mis en réserve[15].

50. Et il fera plusieurs prodiges en sa faveur.

51. Et je lui dis : Seigneur, souverain dominateur, découvrez-moi ce que signifie cet homme que j’ai vu sortir du milieu de la mer, et il me répondit :

52. De même que tu ne peux sonder ni connaître les choses qui sont dans ce vaste et profond abîme[16], de même aucun homme vivant ne pourra voir mon fils, ni ceux qui sont avec lui, que la fin des temps ne soit arrivée.

53. Voilà ce que signifie la vision que tu as eue, et tu es le seul qui en ait reçu l’intelligence.

54. Car tu as abandonné ta loi pour t’attacher à la mienne, et la méditer sans cesse.

55. Tu as marché dans les voies de la sagesse, et tu as aimé l’intelligence comme ta propre mère.

56. C’est pourquoi je t’ai fait voir les récompenses que le Très-Haut te réservait ; et quand il se sera passé encore trois jours, je te découvrirai de nouveaux mystères, et je t’apprendrai des choses importantes et merveilleuses.

57. Alors je me mis en chemin, et je m’avançai dans la campagne, glorifiant et louant le Très-Haut des merveilles qu’il me faisait voir de temps en temps,

58. Parce que c’est lui qui gouverne le temps, et toutes les choses qui sont entraînées dans son cours : et m’étant arrêté dans un endroit, j’y restai assis durant trois jours.

    par sa résurrection. Voy. le vers. 6 ci-dessus. Dans la version, on s’est conformé à ce que dit le même auteur au vers. 51 ci-après.

  1. C’est la montagne que l’auteur dit, au vers. 6 ci-dessus, qu’il s’était taillée de ses mains, et au verset suivant, dont on ne voyait sur la terre aucune trace d’où elle eût été tirée.
  2. Jésus-Christ, le Verbe incarné, le Fils de Dieu.
  3. Litt, Ce seront des tourments semblables aux flammes.
  4. Autr. : Par la parole.
  5. Litt. : Que j’ai comparée aux flammes. Voy. le vers. 10 ci-dessus.
  6. Roi de ces dix tribus d’Israël, l’an du monde 3283.
  7. C’est-à-dire de quelques-uns d’entre eux qui s’échappèrent des mains de ceux qui les voulaient conduire à Babylone.
  8. Qui aimèrent mieux aller librement habiter des pays plus éloignés que de vivre comme des esclaves chez les Chaldéens.
  9. Qu’aucun de leurs frères n’avaient habitée ou fréquentée avant eux, et même dans des lieux absolument déserts et inhabités.
  10. Ce miracle et les autres circonstances de l’histoire de la retraite de ces Israélites ne se trouvent rapportés en aucun endroit de l’Écriture ; peut-être, l’auteur n’a-t-il voulu décrire sous ces figures que le soin qu’eut la Providence de les protéger, sous laquelle il figure aussi la protection qu’elle doit donner à ses saints jusqu’à la consommation des siècles. — Voy. le v. 46 et suiv., qui ne peuvent avoir que ce dernier sens.
  11. Le mot hébreu signifie la terre de leur sortie, de leur exil et de leur bannissement ; ainsi, ce n’est point proprement le nom d’un lieu particulier. Quelques interprètes prétendent qu’il s’est glissé une erreur de copiste, et qu’il faut lire Ararath, c’est-à-dire l’Arménie, qui est située bien au-delà de Babylone.
  12. Sous ce sens figuré, l’auteur veut uniquement marquer que Dieu aplanira à ses saints toutes les voies et toutes les difficultés pour leur retour et pour les conduire au salut. — Voy. le vers. 49 ci-après.
  13. Se consolant sur les promesses et la protection de Dieu.
  14. Litt. : Mais ceux qui demeurent ici sont ceux qui sont restés d’entre ceux de ton peuple.
  15. Les mêmes dont il vient de parler av verset précédent.
  16. Litt. : De la mer.