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Page:Dictionnaire des Apocryphes collections de tous les livres apocryphes de l’Ancien et du Nouveau Testament tome 1 1856.djvu/396

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M

MACHABÉES.




PRÉFACE SUR LE III LIVRE DES MACHABÉES.




L’auteur de ce livre est absolument inconnu, et le surnom de IIIe livre des Machabées, qu’on a donné à son ouvrage, ne lui convient point, puisqu’il n’y est pas dit un seul mot de ces illustres et vaillants protecteurs des lois de Dieu et de celles de leur nation ; que les faits qui y sont décrits ne conviennent point au temps où ils ont vécu, et qu’ils regardent uniquement les circonstances de la délivrance miraculeuse des Juifs captifs et prisonniers sous le règne d’un des Ptolémées.

À l’égard de la vérité de l’histoire qui fait le sujet de ce livre, on n’en peut pas douter, puisqu’elle est rapportée par Josèphe, liv. Contre Appion, p. 1064, in-folio, gree et latin, édition de Genève, 1634 ; mais avec cette différence que l’auteur de ce livre dit qu’elle s’est passée sous Ptolémée Philométor, ou, selon la version syriaque, Philopator, lorsqu’après avoir remporté la victoire sur Antiochus, roi de Syrie, il vint voir par curiosité le temple et la ville de Jérusalem, et que l’entrée du sanctuaire lui ayant été refusée, il prit la résolution de se venger de cet affront sur tous ceux de cette nation qui demeuraient dans son royaume. Josèphe, au contraire, dit : Que ce fut sous Ptolémée Phiscon, après la mort de Ptolémée Philométor, son frère, et à l’occasion de la guerre que le grand prêtre Onias entreprit contre ce prince au sujet de Cléopâtre, qu’il voulait chasser de son trône aussi bien que ses enfants. Ces deux auteurs ne s’accordent point dans ces circonstances, non plus que dans quelques autres ; mais cependant ils parlent également du miracle de la délivrance des Juifs ; le dernier même s’en est servi contre Appion pour lui prouver que, dans cette guerre contre Phiscon, les Juifs n’avaient rien fait contre la fidélité qu’ils devaient aux princes leurs alliés, puisque Dieu même, en prenant leur défense, les avait miraculeusement justifiés.

Ce livre est écrit en grec par un Juif helléniste, d’un style assez élégant ; il est imprimé dans plusieurs éditions, et surtout dans les Polyglottes, où l’on a même ajouté une version syriaque fidèlement traduite, à quelques différences près, sur le même grec ; et comme cet ouvrage ne contient rien que de très-édifiant, qu’il a même été inséré entre les livres canoniques par le 84 ou le dernier des canons vulgairement appelés des Apôtres, que l’auteur de la Synopse ou de l’Abrégé des Écritures, attribués à saint Athanase, l’a compris au nombre des livres de l’Ancien Testament, dont l’autorité est