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Page:Dictionnaire des parlementaires français (1789-1869), tome I, 1889.djvu/12

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V
AVANT-PROPOS

qui suivront ; les membres de l’Assemblée législative prêteront tous ensemble le serment de « vivre libres ou mourir », et individuellement, le serment de « maintenir la Constitution, et d’être en tout fidèles à la nation, à la loi et au roi ».

Les désignations actuelles des partis, en droite, centre, gauche, etc., ne datent que de la Restauration, qui inaugura en réalité le vrai régime parlementaire. Dans l’Assemblée législative de 1791, les groupes, en partant de ce que l’on nomme aujourd’hui l’Extrême-Droite, s’appelaient Aristocrates, Monarchiens, Constitutionnels, Démocrates, Hommes du 14 Juillet, Feuillants, Fayettistes, Orléanistes, Cordeliers, Jacobins.

Ce vocabulaire se conserva en partie, et s’enrichit aussi par la suite.


Cartes des membres de la Convention de 1792.

Un décret de l’Assemblée, rendu le 10 août 1792, prononça, en même temps que la suspension du roi, la formation d’une convention nationale ; trois décrets, en date des 10, 11 et 21 août, modifièrent la loi électorale -de la future assemblée, en abolissant toute condition de cens, et en appelant au vote, dans les assemblées primaires, tous les Français, citoyens actifs ou non, âgés de 21 ans, domiciliés depuis un an, et non en état de domesticité ; tout électeur du premier degré, âgé de 25 ans, devint éligible comme électeur ou comme député.

La convention nationale, composée légalement de 745 membres, en fait de 749, sans compter les 32 députés des colonies, et les 23 députés des départements du Mont-Blanc, des Alpes-Maritimes et de Jemmapes annexés en 1792 et 1793, s’ouvrit le 21 Septembre 1792. Avec les divisions des partis s’accentuaient leurs désignations ; aux groupes précédents s’ajoutèrent ceux des Chevaliers du poignard. Partisans de la liste civile, Ministériels, Hommes du 10 Août, Girondins, Brissotins, Fédéralistes, Hommes d’État, Modérés, Suspects, Membres de la plaine, Crapauds du marais, Montagnards ; à partir de 1794, la liste s’accrut des Avilisseurs, Alarmistes, Endormeurs, Émissaires de Pitt et Cobourg, Hébertistes, Maratistes, Terroristes, Habitants de la crète, Patriotes de 1789, Sans-culottes, Égorgeurs, Thermidoriens.

Une Constitution nouvelle, œuvre de la Convention, avait bien été promulguée le 27 janvier 1793 ; elle abolissait toutes les distinctions censitaires, ’accordait un député par 40,000 habitants, élu pour un an ; mais elle resta lettre morte, la Convention ayant décidé, le 10 octobre suivant, que le gouvernement serait révolutionnaire jusqu’à la paix.

Le 22 août 1795, la Convention promulgua une nouvelle Constitution, dite de l’an III, essentiellement différente de celle de 1793, Le cens était non seulement rétabli, mais relevé : les citoyens français, de 21 ans, ayant un an de domicile, et payant une contribution directe, foncière ou personnelle, choisissaient dans les assemblées primaires 1 électeur par 200 citoyens