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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/134

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CHA

Champagne (province de). Les gentilshommes de la province de Champagne sont en droit de porter les titres et les marques de leur condition originaire, quoique la misère les ait contraints de professer les arts mécaniques. (Mayner, page 25.) Voyez Anoblissement par le ventre de la mère, page 46, et le mot Dérogeance.

Champagne, subst. fém., pièce qui occupe au bas de l’écu, deux parties des huit de sa hauteur, ce qui la distingue de la Plaine, qui n’en occupe qu’une partie.

La Champagne et la plaine diffèrent de la terrasse et de la rivière, en ce que les premières ont le bord supérieur uni, et que les secondes ont des sinuosités arrondies ou aspérités.

d’Orgerolles de Saint-Polques en Bourbonnais : de gueules, à la champagne d’or ; au lion du même, naissant de la champagne.
de Brochant du Breuil et d’Orangis, en l’Isle de France : d’or, à l’olivier de sinople, accosté de deux croissants de gueules ; à la champagne d’azur, chargé d’un brochet d’argent.

Champart, subst. masc. droit que les seigneurs de fief avaient de prendre sur le champ, une certaine partie des blés ou fruits sur les terres qui étaient en leur censive, avant que ceux qui tenaient ces terres en Champart enlevassent ce qui en devait rester pour eux.

Champion, subst. masc., terme qui signifie proprement une personne qui entreprend un combat pour un autre, quoi qu’on applique aussi ce nom à celui qui combat pour sa propre cause.

Hottoman définit le Champion, Certator pro alio datus in duello, à campo dictus, qui circus erat decertantibus definitus : delà vient aussi le mot champ de bataille.

Du Cange observe que les champions, dans la signification propre, étaient ceux qui se battaient pour d’autres ; lesquels étant obligés selon la coutume d’accepter le duel, avaient pourtant une excuse légitime pour s’en dispenser, comme de caducité, de jeunesse ou d’infirmité. Il ajoute que c’étaient le plus souvent des mercenaires qu’on louait à prix d’argent, et qui dès lors passaient pour infâmes.

Quelquefois cependant le vassal, en vertu de son fief et des conditions de l’hommage, devenait Champion de son seigneur, dès que ce dernier le demandait.