Aller au contenu

Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DIA

Diadême, subst. masc., terme qui vient du grec : çà été dans les premiers temps la marque de la dignité royale, on s’en est servi dans presque toutes les anciennes monarchies. Mais avec quelques différences. C’était une bande de couleur blanche, que l’on ceignait autour de la tête ; ce qui n’empêchait pas que les souverains n’eussent une couronne avec le Diademe. On prétend que Bacchus ayant vaincu les Indiens, voulut revenir des Indes en triomphe, monté sur un éléphant ; et comme victorieux, qu’il fut le premier qui se servit du Diadême. Selon Pline et son Histoire, livre VII, les rois de Perse et d’Arménie joignaient cet ornement à leurs cydaris, à leurs tiares, coiffures de tête particulières aux souverains de ces contrées.

Le Diadême n’était pas toujours de couleur blanche ; mais quelquefois rouge ou bleu, cependant avec quelques filets de blanc. On voit que les Parthes, qui par vanité se disaient les rois des rois, se servaient d’un double Diadême, pour marquer leur double supériorité. Le Diadême de Darius était pourpre et blanc. Alexandre fut si glorieux d’avoir vaincu ce roi de Perse, qu’il voulut orner sa tête du Diadême de ce prince. Tous les successeurs d’Alexandre ne manquèrent pas, en qualité de rois, de se servir du même ornement avec lequel on les voit gravés sur leurs médailles. Aussitôt que les Romains eurent chassés leurs rois, ils prirent si fort le Diadême en aversion c’était se rendre criminel d’état que d’en porter un, eût-ce été à la jambe en forme de jarretière. C’est ce qui rendit Pompée suspect à ses concitoyens, parce qu’il portait des jarretières blanches. On craignait que par-là il ne voulût aspirer à la souveraine autorité, ou pour parler ce langage romain, qu’il n’ambitionnât la tyrannie. Mais après que Rome fut soumise aux Empereurs, les peuples devinrent moins ombrageux, et Aurelius-Victor témoigne qu’Aurelius se servit de cet ornement, qui se trouve même sur quelques médailles de cet empereur. Constance Chlore, père du Grand Constantin, s’en servait aussi. Ce fut vraisemblablement pour faire connaître son pouvoir à des peuples barbares, qui ayant été accoutumés à se soumettre à l’autorité royale, respectaient un prince qui en portait les marques, ce qui s’est continué chez les empereurs, jusque-là même que l’on voit aussi cet ornement sur les médailles des impératrices. Et nos couronnes anciennes et modernes se terminent par le bas en une espèce de Diadême ou bande, qui