Aller au contenu

Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/320

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ÉCU

établi, car il y a des provinces, comme en Provence et en Dauphiné, ou les véritables nobles n’ont le plus souvent d’autre qualification que celle de nobilis et de noble homme ; alors on aurait tort d’augurer qu’ils fussent roturiers ; avant de juger tels ceux qui généralement portent cette qualifica- tion, il faut s’assurer d’abord de leurs titres primitifs.

L’article 25 de l’édit de 1600 défendait à toutes personnes de prendre le titre d’ÉCUYER et de s’inscrire au corps de la noble, s’ils n’étaient issus d’un aïeul et d’un père qui eus- sent fait profession des armes ou servi le public en quelques charges honorables, de celles qui par les lois et les mœurs du royaume pouvaient donner commencement de noblesse à la postérité, sans avoir jamais fait aucun acte vil ni déro- geant à ladite qualité, et qu’eux aussi, en se rendant imi- tateurs de leurs vertus, les eussent suivis en cette louable façon de vivre, à peine d’être dégradés avec deshonneur du titre qu’ils avaient osé induement usurper.

La déclaration du mois de janvier 1624 avait encore poussé les choses plus loin, car l’article 2 défendait à toutes personnes de prendre ladite qualite d’ECUYER et de porter armoiries timbrées, à peine de deux mille livres d’amende,. s’ils n’étaient de maison et extraction noble ; il était enjoint aux procureurs-généraux et à leurs substituts, de faire toutes poursuites nécessaires contre les usurpateurs de titre et qualité de noble.

Il n’était pas permis non plus aux ÉCUYERS de prendre des titres plus relevés qui ne leur appartinssent pas ; ainsi par arrêt du 13 août 1663, rapporté au journal des au- diences, faisant droit sur les conclusions du procureur-gé- néral, il était défendu à tous gentilshommes de prendre la qualité de messire et de chevalier, sinon en vertu de bons et de légitimes titres ; et à ceux qui n’étaient point gentils- hommes, de prendre la qualité d’ÉCUYER ni de tim- brer leurs armes, le tout à peine de quinze cents livres d’amende.

Malgré tant de sages réglements, il ne laissait pas d’y avoir beaucoup d’abus, même de la part de ceux qui étant nobles, au lieu de se contenter du titre d’ÉCUYER, usur—.. paient ceux de messire et de chevalier.

Ce n’était pas un acte de dérogeance que d’avoir omis de prendre la qualité d’ÉCUYER dans quelques actes.

Mais si celui qui voulait prouver sa noblesse n’avait pas de titres constitutifs de ce droit, et que la plupart des actes. qu’il rapportait ne fissent pas mention de la qualité d’ÉCUYER,