Aller au contenu

Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/352

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ESC―ESP

ESCARRE, subst. fém., meuble d’armoiries, qui re- présente une équerre, instrument propre à faire des opé- rations géométriques. Quelques auteurs nomment aussi ce meuble gama grec.

D’ALIGARD DES Bois, en Normandie : d’argent, à trois escarres de sable.

Regnard de la Noue, en l’Isle-de-France : d’argent do- à quatre escarres de gueules, posées en croix, an- crées, cantonnées de quatre merlettes de sable.

ESCARTS, ou ESCAS, subst. masc. était un droit dû au seigneur, dans quelques coutumes, sur tous les biens- meubles et cateux qui venaient et échéaient, soit par nation, succession ou autrement, d’un bourgeois ou bour- geoise, en la main d’une personne foraine, c’est-à-dire qui n’est pas bourgeois ou bourgeoise du lieu. Ce droit était aussi dû par la femme ou fille bourgeoise qui se ma- riait à un forain. Ce droit paraissait être un reste de servi- tude personnelle où étaient autrefois les sujets de ces sei- gneurs, et singulièrement du droit que ces seigneurs avaient de succéder à leurs sujets main-mortables qui n’avaient été affranchis qu’à de certaines conditions, telles que ce droit d’ESCARTS ou Escas, dans les coutumes de la ville et éche- vinage de Douai, ch. xv ; ce droit était de 10 1. pour 100 l. Il était aussi parlé de ce droit d’ESCAS et des meubles escas- sables, c’est-à-dire, sujets à ce droit, dans la coutume lo- cale de Séclin et de la Bassée-sous-Lille, où ce droit était du dixième, et avait lieu sur les meubles cateux et héri- tages réputés pour meubles.

ESPONCE, subst. fém., signifiait le déguerpissement que le détenteur faisait d’un héritage chargé de cens, rente, ou autre devoir, pour en être déchargé à l’avenir. Ce terme était usité dans les coutumes d’Anjou et Maine, Tours, Lo- dunois et Poitou. Le terme de quittance était quelquefois joint à celui d’ESPONCE, comme synonyme, non pas qu’Es- PONCE signifiât une quittance proprement dite, mais pour dire que, par l’ESPONCE, le détenteur quittait et abandon- nait l’héritage.

ESPORTE, subst. fém., dans la coutume de Bordeaux, art. 82, 83, 85, 88, 93 ct 94, était ce que le vassal donnait ou offrait à son seigneur pour obtenir de lui l’inves titure de quelques fiefs, ou pour le relief dû à quelque mu- tation ; le mot vient du latin spostula, qui signifie don ou présent, d’où on a fait, par contraction ou corruption,