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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/430

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la race a été de tout temps exempte de roture, et à joui d’une pleine liberté.

Un GENTILHOMME de nom et d’armes, selon Jean Sco- hier, est celui qui porte le nom de quelque province, bourg, château, seigneurie, ou fief noble, qui a des armes particulières, quoiqu’il ne soit pas seigneur de ces terres. Car tel est seigneur d’une terre, qui n’a rien aux armes qui appartiènent à un autre qui n’a rien en la sei- gneurie, vu que les armes ne se peuvent donner à une terre ou seigneurie que par la concession du prince.

Dans tous les pays de l’Europe, il y a des GENTILS- HOMMES de nom et d’armes, c’est-à-dire une noblesse de si haute antiquité qu’on n’en pent montrer l’origine, et qui prouvent une possession de temps immémorial, par une suite de personnes distinguées par leur valeur et leurs exploits, par des marques distinctives de leurs maisons, comme par la couleur de leur livrée, ou par certains cris de guerre, ou par le nom de leur seigneurie, possédée de père en fils sans interruption ; et enfin par les armes ou sceaux affectés à leur famille dans le temps que ces marques d’honneur ont commencé à étre fixées dans l’Eu- rope.

La parfaite noblesse, selon Chassanée, est proprement l’ancienne et immémoriale, et dont on ne peut prouver par écrit quand elle a commencé, ni de quel prince elle a reçu son être.

Froissard, parlant de quelques chevaliers, dit qu’ils sont GENTILSHOMMES de nom, parce que leur noblesse est aussi ancienne que leur nom, qui les a toujours distinguės des autres hommes, et depuis plusieurs siècles, des ano- blis ; et GENTILSHOMMES d’armes, non seulement parce qu’ils ont été les premiers dans les états conquis, où ils ont laissé des marques de leur valeur, mais principalement parce que les armoiries suivent naturellement les noms.

Le duc Philippe de Bourgogne, surnommé le Bon, voulant honorer les premiers de ses états du collier de l’ordre de la Toison d’Or qu’il avait institué, donna con- mission au sieur Coël, homme très-riche en manuscrits, de voir et d’examiner quelles étaient les maisons les plus anciennes et les plus illustres du pays : il répondit, après avoir consulté tous ses recueils et ceux de la maison de Bourgogne, que c’étaient celles de nom et d’armes.