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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/433

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extérieures, pendant qu’il jouit de cette adoption qui ne peut abolir les droits de sa naissance.

Il n’en est pas de même du simple anobli ; il ne peut jamais acquérir, dans l’adoption ou dans l’alliance d’une ancienne maison, la qualité de GENTILHOMME de nom et d’armes ; car cette qualité ne peut se communiquer que par la naissance, et elle ne passe jamais aux étrangers, ne pouvant compâtir par aucun moyen avec l’anoblissement. Les anoblis étant adoptés par d’anciennes maisons, sont obligés par les lois d’en porter le nom et les armes ; mais la raison naturelle leur défend d’en prendre le titre. Le prince même ne peut faire un GENTILHOMME de nom et d’armes, non plus qu’un noble de race,

La Roque ajoute « que les anoblis et leurs descendants » se persuadent, pour leur intérêt particulier, que tous » les nobles sont égaux ; mais ils se trompent, attendu » qu’il est certain qu’il y a inégalité dans la noblesse, et » que les anoblis et leurs successeurs ne sont plus de même » rang ".

Le GENTILHOMME de parage était autrefois, selon l’ex- pression de quelques-unes des coutumes de France, lo GENTILHOMME qui était tel par son père ; et celui-là pouvait être fait chevalier, au lieu que celui qui était fils d’une mère gentilfemme et d’un père vilain, ne pouvait pas parvenir à la chevalerie:ce dernier cependant n’en était pas moins GENTILHOMME, et il pouvait tenir des fiefs. Ainsi Monstre- let, liv. I, chap. 57, dit que Jean de Montagu était né de la ville de Paris, qu’il était fils de M. Girard de Montagu. ét qu’il était GENTILHOMME de par sa mère ; ce qui est une preuve, avec le chap. 130 des établissements de Saint- Louis, et le chap. 45 des coutumes de Beauvaisis, par Beaumanoir, que la noblesse de par les mères avait lieu à Paris, de même que dans la plupart des provinces du royaume; et en effet il y avait plusieurs coutumes où l’on trouvait qu’elle était autorisée, telles, par exemple, que la coutume d’Artois, art. 198, celle de Saint-Michel, art. 2, et celle de Champagne. Tout cela sert à prouver que ce privilége n’était pas particulier à la Champagne, comme Pithou et quelques autres auteurs se le sont imaginé.

Le GENTILHOMME de haut parage est celui qui descend d’une famille illustre.

Le GENTILHOMME de bas parage est celui qui descend d’une famille moins noble.