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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/442

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GRA

étroit, c’est-à-dire peu nombreux, dans lequel se trai- faient les affaires qui demandaient plus de secret.

Cette compagnie était la seule de son espèce dans le royaume ; elle n’avait point de territoire particulier, mais sa juridiction s’étendait dans tout le royaume ; c’est pour- quoi sa devise était unico universus.

Avant l’établissement du conseil du roi, le GRAnd Con- SEIL connaissait principalement des affaires d’Etat, du do- maine et des finances ; on y portait peu d’affaires conten- tieuses, si ce n’est celles qui étaient de nature à être por- tées au conseil du roi, telles que les cassations, les régle- ments de juges, et de toutes les matières que le roi évo- quait à soi,

Ce fut dans ce tribunal que se traita, en 130%, la ques- tion de rendre le parlement sédentaire à Paris ; et on lit dans Bonfons, à l’article du parlement, une ordonnance du GRAND CONSEIL à cette fin, qui était ainsi intitulée : Si c’étoit l’ordonnance du parlement faite par le Grand CONSEIL.

Le premier établissement des cours des aides fut fait par ordonnances rendues par le GRAND CONSEIL ; et la cour des aides de Paris ent, dans son institution, recours au GRAND CONSEIL pour avoir un réglement de discipline intérieure ainsi qu’on le voit par les registres du GRAND CONSEIL.

Tout ce qui concernait la guerre, la marine, Pamirauté, les prises sur mer, les prisonniers, leur rançon, les lettres d’abolition pour défection au service du roi ou pour ré- bellion, et la réintégration des coupables dans leurs biens et honneurs par la grâce du prince ; ce qui avait rapport aux tailles, au commerce, tout cela était du ressort du GRAND CONSEIL. La raison était qu’il y avait alors peu d’offices particuliers, et notamment qu’il n’y en avait point pour ces sortes d’affaires, qui se traitaient alors sommaire- ment.

Dans la suite nos rois instituèrent successivement divers officiers de la couronne et autres, à chacun desquels ils attribuerent la direction de certaines matières dont le GRAND CONSEIL avait coutume de connaître. On attribua à un ma- réchal de France et au connétable tout ce qui avait rapport au militaire ; les gens des comptes, le grand trésorier de France et le grand-maître des eaux et forêts, eurent cha- cun leur département.