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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/469

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Porte-Oriflamme

Denis l’ORIFLAMME, et la fit porter en la bataille de Bou- vines, en 1214.

Dans l’histoire de l’abbaye de Saint-Denis, par le P. Felibien, page 154, année 1124 ; il y est dit que le roi prit sur l’autel l’étendard ou enseigne de Saint-Denis, dit l’ORIFLAMME, fait en forme de bannière ancienne ou gonfalon à trois pointes, ou queues, avec des houppes vertes sans franges d’or, etc. On lit, page 528, que Charles VI alla prendre l’ORIFLAMME à Saint-Denis, en 1412, la donna à Hutin d’Aumont, lui passant au cou pour la porter ainsi jusqu’à ce qu’une occasion de guerre l’obligeât de la déployer et de l’arborer au bout d’une lance d’or ; ce qui fait juger que cet étendard n’était pas grand, page 332. Après la mort d’Hutin d’Aumont, Guil- laume Martel, seigneur de Bacqueville, lui succéda, et porta l’ORIFLAMME à son cou devant le roi, comme il est dit page 333. L’ORIFLAMME fut rapportée à Saint-Denis, page 335 ; le roi la reçut. En 1415, le seigneur de Bac- queville fut tué à la bataille d’Azincourt. Les rois ne l’ont point fait porter depuis, dit cet auteur : il en est seulement fait mention dans deux inventaires du trésor de Saint- Denis, faits en 1534 et 1594. Il ignorait ce qui est rap- porté de l’an 1465. Voyez La Roque, sur Harcourt et Gaillon. Palliot, page 508, dit que l’ORIFLAMMɛ était le sandal ou tafetas rouge, semé de flammes d’or à deux queues, bordée de frange verte, et attachée au bout d’une ·lance. Voyez le Traité des anciennes Enseignes et Eten- dards de France, de la chappe de Saint-Martin et de dignité du grand sénéchal, ou Dapifer, qui portait cette chappe aux batailles, de l’oriflamme, bannière de France et cornette blanche, in-4°, imprimé à Paris, chez Etienne Richer, en 1637 : On attribue cet ouvrage à Auguste Gallant, œuvres mélées de Loysel, page 60.

Quelquefois nos rois la portaient eux-même autour du’cou sans la déployer, d’autrefois ils choisissaient un des plus nobles et des plus vaillants chevaliers de leurs amis pour la porter déployée devant eux, et le chevalier fai- sait serment de la conserver aux dépens de sa vie, et de la rapporter au même lieu ; c’est de ce chevalier qui por- tait l’ORIFLAMME devant le roi que l’on a fait un GRAND OFFICIER DE LA COURONNE ; nous ne savons, dit l’auteur de la vie de l’abbé Suger, imprimée en 1721, tome II, liv. IV, p. 268, et suiv. sur quel fondement, puisqu’il est certain que