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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/478

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Grands-Officiers de la Couronne

aux lits de justice et à l’assemblée des états, le Grand- CHAMBELLAN devait gésir (c’est l’ancien terme), c’est-à- dire, être couché au pied du trône de nos rois.

Il avait la garde du scel secret et du cachet du cabinet, aussi bien que celle du trésor du roi qui était en sa chambre ; il se mêlait même du maniement des finances ; donnait les récompenses annuelles aux soldats, faisait les présents aux ambassadeurs, et il portait l’argent du roi pour ses libé- ralités journalières et autres dépenses nécessaires.

C’était lui qui recevait les hommages qu’on rendait au roi, et qui faisait prêter serment de fidélité en présence de Sa Majesté. Celui qui rendait hommage, entrait dans la chambre sans épée, sans ceinture ni éperons, ayant la tête nue, s’agenouillait auprès de Sa Majesté, et mettant ses mains entre celles du roi, il lui promettait foi et hom- mage.

Nous en avons un exemple dans Froissard, au premier volume de son Histoire, en l’hommage que le roi d’An- gleterre Edouard III, fit à Amiens, le 30 mars 1330, entre les mains de Philippe, roi de France, à qui ce roi d’An- gleterre envoya la reconnaissance de cet hommage en ces termes : « Celui qui adressera les paroles au roi d’Angle- » terre, duc d’Aquitaine, et qui parlera pour le roi de » France, dira ainsi » : Vous devez hommage lige au roi de France monseigneur, qui cy est, comme duc de Guienne et pair de France, et lui promettez for et loyauté porter : dites vOIRE. Le roi d’Angleterre, duc de Guienne et ses successeurs diront, vOIRE : et lors, le roi de France recevra le roy d’Angleterre duc de Guienne audit hom- mage-lige, à la foy et à la bouche, sauf son droit et l’autrui, et ainsi sera fait et renouvelle toutes les fois que ledit hommage le requerra et se fera : de ce bail- lerons, nous et les ducs de Guienne nos successeurs, lettres-patentes scellées de nos grands-sceaux, si le roy de France le requiert.

LE GRAND-CHambellan donnait la chemise au roi, et ne cédait cet honneur qu’aux fils de France, aux princes du sang ou aux princes légitimés ; et si le roi mangeait dans sa chambre, il en usait de même pour la serviette mouillée, que l’on présentait à Sa Majesté, et pour le reste du service durant le repas.

Au sacre, c’était lui qui recevait les bottines royales