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Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/65

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Les armes des Français, lorsque Clovis fit la conquête des Gaules, étaient la hache, le javelot, le bouclier, et l’épée. Procope, secrétaire du fameux Bélisaire, parlant de l’expédition que les Français firent en Italie, sous Théodoric I, roi de la France Austrasienne, dit que ce roi, parmi les cent mille hommes qu’il conduisait en Italie, avait fort peu de cavaliers, qui étaient tous autour de sa personne. Ces cavaliers seuls portaient des javelots, qui soli hastas ferebant ; tout le reste était infanterie. Ces piétons n’avaient ni arc ni javelot, non arcu, non hasta armati, toutes leurs armes étaient une épée, une hache et un bouclier. Le fer de la hache était à deux tranchants ; le manche était de bois et fort court. Au moment qu’ils entendaient le signal, ils s’avançaient, et, au premier assaut, dès qu’ils étaient à portée, ils lançaient leur hache contre le bouclier de l’ennemi, le cassaient, et puis sautant, l’épée à la main, sur leur ennemi, le tuaient.

Les casques et les cuirasses n’étaient guère en usage parmi les Français, du temps de nos premiers rois ; mais cet usage fut introduit peu à peu. Ces cuirasses, dans les premiers temps, étaient des cottes de mailles, qui couvraient le corps depuis la gorge jusquaux cuisses ; on y ajouta depuis des manches et des chaussures de même. Comme une partie de l’adresse des combattants, soit dans les batailles, soit dans les combats particuliers, était de trouver le défaut de la cuirasse, c’est-à-dire, les endroits où elle se joignait aux autres pièces de l’armure, afin de percer par là l’ennemi, nos anciens chevaliers s’appliquaient à rémédier à cet inconvénient.

Guillaume le Breton et Rigord, tous deux historiens de Philippe-Auguste, remarquent que ce fut de leur temps, ou un peu auparavant, que les chevaliers réussirent à se rendre presque invulnérables par l’expédient qu’ils imaginèrent de joindre tellement toutes les pièces de leur armure, que ni la lance, ni l’épée, ni le poignard, ne pussent les percer.

« Les hommes de cheval, dit Fauchet, chaussoient des chaussons de mailles, des éperons à molettes, aussi larges que la paume de la main, car c’est un vieux mot que le chevalier commence à s’armer par les chaussures ; puis on donnoit un gobisson… C’étoit un vétement long jusque sur les cuisses, et contre-pointé : dessus ce gobisson ils avoient une chemise de mailles, longue jusqu’au des-