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Page:Dictionnaire général de la langue française de François Raymond-T1-0-Introductions 01.djvu/53

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DE PONCTUATION


Centre de l'univers et monarque du jour,
Le soleil cependant, immense, solitaire,
Dans son ôrbe lointain voit rouler notre terre. »


Il échauffe, il nourrit de ses jets éclatants
Ces globes, loin de lui, dans le vide flottants ;
Et, les animant tous de ses clartés fécondes,
De ses rênes de feu guide et retient les mondes.


Qui pourrait s'égaler à ta vaste puissance P
Ta présence est le jour ; la nuit est ton absence ;
La nature sans toi, c'est l'univers sans Dieu.


Oui, ces réseaux mouvants, ces fils inaperçus,
Que sous les toits déserts l'araignée a tissus,
Sont plus forts que les nœuds dont l'étreinte nous lie.


Ces féroces humains qui détestent nos lois,
Voyant entre vos bras la fille dé leurs rois,
Vont, d'un esprit moins fier et d'un cœur plus facile,
Sous votre joug heureux baisser un front docile ;
Et, je verrai, mon fils, grâce à ces doux liens,
A Tous les cœurs désormais espagnols et chrétiens.


Montèze vient ici : mon fils, allez m'attendre
Aux autels où sa fille avec lui va se rendre.


J'ai vu de ces remparts étrangère structure,
Cet art nouveau pour nous, vainqueur de la nature ;
Ces angles, ces fossés, ces hardis bonlevarts,
Ces tonnerres d'airain grondant sur les remparts,
Ces pièges de la guerre où la mort se présente,
Tout étonnants qu'ils sont, n'ont rien qui m'épouvante.


Moi, que je flatte encor l'orgueil de sa beauté !
Que, sous un front serein déguisant mon outrage,
A de-nouveaux mépris ma bonté l'encourage !
Ne devriez-vous pas, de mon bonheur jaloux,
Au lieu de me blâmer, partager mon courroux ?


J'ai déjà trop rougi d'épouser une esclave
Qui m'ose dédaigner, qui me hait, qui me brave,
Dont un autre à mes yeux possède encor le cœur,
Et que j'aime, en un mot, pour comble de malheur


Vois l'homme en Mahomet, conçois par quel degré
Tu fais monter aux cieux ton fantôme adoré.
Enthousiaste on fourbe, il faut cesser de l'ètre ;
Sers-toi de ta raison, juge avec moi ton maître.


Tu verras de chameaux un grossier conducteur,
Chez sa première épouse insolent, imposteur,
Qui, sous le vain appât d'un songe ridicule,
Des plus vils des humains tente la foi crédule,
Comme un séditieux à mes pas amené,
Par quarante vieillards à l'exil condamné :
Trop léger châtiment qui l'enhardit au crime !
De caverne en caverne il fuit avec Fatime.


Dans le cours de la guerre un funeste destin
Le priva de son fils que fit périr ma main ;
Mon bras perça le fils, ma voix bannit le père ;
Ma haine est inflexible ainsi que sa colère :
Pour rentrer dans la Mecque, il doit m'exterminer,
Et le juste aux méchants ne doit point pardonner.


Si ce jour luit pour vous, ingrats, si vous vivez,
Rendez grâce au pontife à qui vous le devez.


Fnyez, courez au temple apaiser ma colère.


Nous devons l'un à l'autre un mutuel soutien
Nos ennemis communs, l'amour de la patrie,
Le devoir, l'intérêt, la raison, tout nous lie :
Tout vous dit qu'un guerrier, vengeur de votre époux,
S'il-aspire à régner, peut arriver à vous.


Je me connais, je sais que, blanchi sons les armes,
Ce front triste et sévère a pour vous peu de charmes ;
Je.sais que vos appas, encor dans leur printemps,
Pourraient s'effaroucher de l'hiver de mes ans :
Mais la raison d'état connaît peu ces caprices,
Et de ce front guerrier les nobles cicatrices



Ne peuvent se couvrir que du bandeau des rois.
Je veux le sceptre et vous pour prix de mes exploits.


Eh, quoi ! tous les malheurs aux humains réservés,
Faut-il si jeune encor les avoir éprouvés ?
Les ravages, l'exil, la mort, l'ignominie,
Dès ma première aurore ont assiégé ma vie.
De désert en désert errant, persécuté,
J'ai langui dans l'opprobre et dans l'obscurité.


Le Ciel sait cependant si parmi tant d'injures
J'ai permis à ma voix d'éclater en murmures.


Malgré l'ambition qui dévorait mon cœur,
J'embrassai les vertus qu'exigeait mon malheur.


Je respectai, j'aimai jusqu'à votre misère ;
Je n'aurais point aux dieux demandé d'autre père.
Ils m'en donnent un autre, et c'est pour m'outrager.


Je suis fils de Cresfonte, et ne puis le venger !
Je retrouve une mère, un tyran me l'arrache !
Un détestable hymen à ce monstre l'attache !
Je maudis dans vos bras le jour où je suis né :
Je maudis le secours que vous m'avez donné.


Ah, mon père ! ah ! pourquoi d'une mère égarée
Reteniez-vous tantôt la main désespérée ?
Mes malheurs finissaient, mon sort était rempli.


Guerriers, prêtres, amis, citoyens de Messène,
Au nom des dieux vengeurs, peuples, écoutez-moi !
Je vous le jure encore, Égiste est votre roi :
Il a puni le crime, il a vengé son père.


Celui que vous voyez traîné sur la poussière,
C'est nn monstre ennemi des dieux et des humains :
Dans le sein de Cresfonte il enfonça ses mains.
Cresfonte mon époux, mon appui, votre maître,
Mes deux fils sont tombés sous les coups de ce traître.
Il opprimait Messène, il usurpait mon rang ;
Il m'offrait une main fumante de mon sang.
Celui que vous voyez vainqueur de Polifonte,
C'est le fils de vos rois, c'est le sang de Cresfonte ;
C'est le mien, c'est le seul qui reste à ma douleur.


Quels témoins voulez-vous plus certains que mon cœur ?
Regardez ce vieillard ; c'est lui dont la prudence
Aux mains de Polifonte arracha son enfance.


Sous un chêne fatal passant rapidement,
Ses cheveux, de son chef malheureux ornement,
Se prennent aux rameaux de cet arbre funeste,
Et semblent s'y lier par un pouvoir céleste.


Quelque temps sur sa force il fonde son appui
Mais son cheval fougueux se dérobe sous lui ;
Il reste suspendu. Les rebelles s'étonnent :
Loin de le secourir, les lâches l'abandonnent.


Cependant tous nos chefs, pour conserver ses jours,
Suivis de leurs soldats, couraient à son secours.


J'y volais avec eux, lorsque Joab m'appelle.
Allez, portez au roi cette heureuse nouvelle,
Me dit-il : l'Éternel a rempli ses desseins ;
Le rebelle Absalon a péri par mes mains.


NOTICE SUR LA PONCTUATION DU LATIN.


Il serait peut-être avantageux de donner un petit traité sur la ponctuation du latin, et de citer des exemples comme pour le français ; mais j'observerai que le latinisme ou la construction latine ne ressemble en rien à celle du langage français. Ce travail ne serait que d'une légère valeur, et ne fournirait que peu d'instruction, d'autant plus que les écrivains ne suivent jamais les mêmes inversions. Souvent, en latin, le premier mot d'une phrase se trouve au milieu, et d'autres fois le dernier ; ces constructions dépendent de la volonté de l'auteur, et varient suivant son habileté à les rendre plus élégantes. Alors, et on peut le concevoir facilement, la ponctuation est dirigée sur les tournures diverses d'une phrase latine. Or il y a autant de différence, pour la ponctuation, de Tite-Live, de Tacite, à Cicéron et à Quinte-Curce, qu'il y en a de 'Virgile à Horace. Il en est de même dans tous les auteurs et poëtes latins ; la ponctuation y est partout diffé-