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ayant rendu grâce à Dieu au moment de sa naissance (1) [1] ; Dan, cinquième, fils de Baala, jugement, comme chef de la tribu des Juges ; Nephthalim, sixième, il m’a converti : Jacob prophétisa de lui qu’il aurait un beau langage ; Gad, septième fils, issu de Zelpha, heureux ; Aser, huitième, gras, parceque son père prédit qu’il serait un pain gras et les délices des rois ; Issachar, neuvième, issu de Lia, mon loyer : son père le nomma Ane fort, parcequ’il eut beaucoup de peine à cultiver la terre qui lui échut en partage, et qui s’étendait près du Jourdain et du Mont Carmel ; Zabulon, dixième, habitation, son père ayant annoncé qu’il habiterait le rivage de la mer et le port des navires ; Joseph, onzième, fils de Rachel, accroissement ; et Benjamin, douzième, son frère de père et de mère, fils de la droite et de la vertu : interprétations qui ont donné lieu aux devises en forme d’armoiries, attribuées à ces douze patriarches.

Ces noms des douze enfans de Jacob, chefs des tribus d’Israël, étaient gravés, selon l’ordre de leur naissance, sur les douze pierres précieuses qui ornaient le rational (2) [2], et qui accompagnaient la pierre nommée Dabir (oracle), sur laquelle était gravé le nom de Dieu. Josephe nous apprend que ces douze pierres étaient appelées sardoine, topaze, émeraude, escarboucle, jaspe, saphir, lyncure, améthyste, agate, onyx, chrysolithe et béril.

Aaron s’explique par montagne ; Salomon par pacifique, à cause de la paix de son règne ; Phares, dont les Pharisiens descendirent, par division ; Daniel, par jugement, en mémoire du jugement célèbre qu’il rendit en faveur de l’innocence de Suzanne, contre les deux Vieillards ; Elie, par Dieu Seigneur, pour exprimer son zèle contre l’idolâtrie. Job, après son rétablissement, appela la première de ses filles Jemimah, jour, etc.

Cependant si tous les noms hébreux ont une valeur, on n’en peut conclure que cette valeur a toujours été analogue à quelque circonstance de la vie des individus. Il est arrivé sans doute chez ce peuple, comme chez tous les autres, que les noms, convenables peut-être aux chefs des familles, n’ont plus eu aucun sens, ou du moins aucun rapport avec leurs descendans.

En effet, si le nom de tribu se prenait d’un des douze fils

de

  1. (1) Gènes, c. 9.
  2. (1) Ornement en fornne quarrée, que portait sur sa poitrine le grand-prêtre de la loi ancienne.