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Cyrus, Alexandre, étaient aussi des noms très-révérés, et qui, par cette raison, devaient souvent être donnés par les pères à leurs enfans. Mais pour obvier à la confusion qui aurait pu résulter de cet emploi fréquent des mêmes noms ou de la généralité de la signification primitive des noms propres, et pour conserver la distinction individuelle, objet principal de cette espèce de nomenclature, les Grecs individualisaient le nom propre par le génitif de celui du père. Ainsi, ils disaient : Alexandros o Philippou, en sous-entendant uios, fils : Alexandre, fils de Philippe.

Les noms des athlètes vainqueurs étaient insérés dans les fastes publics, accompagnés de l’épithète honorable Nicéphore, qui a remporté la victoire.

CHAPITRE III.


Des Noms propres chez les Romains,


LES Romains, comme tous les autres peuples, n’eurent vraisemblablement dans le principe, qu’un seul nom propre. Ils ne commencèrent, suivant Eutrope, à en prendre deux qu’après leur mélange avec les Sabins ; époque où le traité de paix entre les deux nations porta que, pour ne faire qu’un même peuple, ils emprunteraient réciproquement les noms les uns des autres, que le Romain ajouterait au sien celui d’un Sabin, et le Sabin celui d’un Romain.

Appien prétend que l’usage de porter deux noms fut d’abord particulier aux Romains, et qu’ils en donnèrent le premier exemple. Cette assertion n’est pas fondée ; il est constant qu’avant la fondation de Rome, les Albains portaient deux noms. La mère de Romulus s’appelait Rhéa Sylvia ; son aïeul, Numitor Sylvius ; son oncle, Amulius Sylvius. Les chefs des Sabins qui vivaient à peu près dans îe même temps, en avaient aussi deux, tels que Titus Tatius, Métius Suffétius. Romulus et Remus qui semblent n’en avoir eu qu’un, en avoient deux en effet : Romulus et Remus étoient des prénoms, et leur nom propre étoit Sylvius.