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Contrebasse, n. f. 1. Instrument à cordes, à archet, le plus grave et le plus volumineux des instruments de la famille du violon. Sous le nom de violone et sous une forme mal connue, il était déjà en usage au xvie s. dans les églises d’Italie et dans quelques églises des Flandres, pour soutenir les voix. Prætorius (1619) donne la figure d’une C. à 5 cordes. Un peu plus tard apparurent les variétés à 3 et à 4 cordes. À l’époque où Pierre Chabanceau de La Barre en jouait dans la musique du roi (1663), l’instrument était appelé « grosse basse de violon ». On doit rectifier l’assertion courante, d’après laquelle il n’aurait été introduit qu’en 1716, par Montéclair, dans l’orchestre de l’Opéra : en réalité, il y avait paru dès 1706, dans Alcyone, de Marais. La forme et les dimensions de la C. étaient dès lors fixées. Le bel instrument construit en 1730 par le luthier Motagnana, qui est au Musée du Conservatoire de Paris, mesure comme longueur de la caisse 1 m 15. ; largeur du haut 0 m. 51, du bas 0 m. 68 ; largeur entre les échancrures 0 m. 39 ; hauteur des éclisses, en haut de la caisse, 0 m. 185, en bas, 0 m. 195. La forte tension des cordes obligea dès le commencement les luthiers à chercher un type spécial de chevilles ; au temps de Prætorius, on se servait d’une clef pour les tourner ; Bachmann, en 1776, inventa un système de vis sans fin. L’archet, pour offrir la force nécessaire, est très court, et son maniement exige, en conséquence, des mouvements plus fréquents que dans les autres instruments de la même famille ; la technique d’exécution comporte 8 positions. La forme convexe du chevalet et la grosseur des cordes s’opposent au jeu en double corde. L’accord, qui a souvent varié, se fait par quartes et non par quintes, comme dans le violoncelle, à cause des dimensions du manche et de l’écartement des doigts, qui en résulte ; cet accord est actuellement, pour la contrebasse à 4 cordes :


\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \override Staff.TimeSignature.color = #white
  \override Staff.TimeSignature.layer = #-1
  \clef bass
  \time 8/2
  sol1 re la mi \bar "||"
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/64)
    }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


sonnant une octave plus bas. L’étendue, en sons naturels, est de 2 octaves et une sixte. L’usage des sons harmoniques la porte à 4 octaves. La partie de C. se note en clef de fa 4e ligne, comme celle du violoncelle, mais sonne à l’octave au-dessous. Le rôle qui lui est dévolu à l’orchestre est donc de renforcer les basses en les doublant à l’octave inférieure. Dans l’ancien répertoire, les exécutants, jouant sur la partie de violoncelle, en simplifiaient eux-mêmes les dessins. Beethoven, dans le scherzo de la Symphonie en ut mineur, dans l’orage de la Symphonie pastorale, dans le finale de la Symphonie en si bémol, dans le récitatif instrumental de la Symphonie avec chœur, a donné des exemples admirables de l’emploi spécial de la C. Il l’a introduite, par son Septuor, dans la musique de chambre. Mozart, dans la scène de la statue, de Don Giovanni, Berlioz, dans La Damnation de Faust, Wagner, dans maints passages de ses drames, Rimsky-Korsakow, dans Sadko, ont obtenu des notes profondes de la C., en longues tenues, de ses puissants tremolos, de ses courtes gammes rapides, de ses pizzicati sourds et massifs, les plus saisissants effets. Quelques exécutants d’un talent exceptionnel, Dragonetti († 1846), Gouffé († 1874), Bottesini († 1889) et récemment Koussewitzky ont élevé la C. au rang d’instrument solo. Des méthodes pour la C. ont été publiées par Gouffé, Verrimst, et Bottesini. || 2. Jeu d’orgues de 32 ou 16 pieds, en tuyaux ouverts, au clavier de pédales. || 3. Type le plus grave de la famille des tubas ou des saxhorns. (Voy. Bombardon.)

Contrebassiste, n. m. Musicien qui joue de la Contrebasse.

Contrebasson. Voy. Basson.

Contre-chant, n. m., synonyme rarement employé, de contre-sujet (voy. ce mot). En général, second thème opposé ou associé au thème principal, dans une composition en contrepoint.

Contredanse, n. f. Danse importée d’Angleterre en France au xviie s. et dont le titre, inexactement traduit dans notre langue, était country dance, littér. danse de campagne, de village, danse de paysans. Mentionnée en Grande-Bretagne dès le xvie s., elle présentait cette particularité de ne pas se composer d’un seul air ni d’un seul genre de pas, mais de comprendre plusieurs mélodies et plusieurs figures. Les titres qui lui étaient donnés indiquent qu’elle se dansait sur des chansons. William Byrd († 1623) arrangea pour la virginale quelques airs de country dances. Les mentions qui sont faites de semblables mélodies montrent que, depuis les règnes des reines Élisabeth et Mary, ce genre de danse avait pénétré dans les plaisirs de la société polie. Deux « maîtres à danser » français, Isaac,