Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dissonante naturelle, où les A. peuvent être employés sans préparation, de l’harmonie dissonante artificielle, qui exige une préparation. Ils rangent dans la première catégorie les A. de 7e de dominante (A. de 4 sons formé de l’A. parfait auquel on ajoute la 7e mineure), de 7e de sensible (A. de 9e de dominante privé de sa fondamentale), appelé dans le mode mineur A. de 7e diminuée, et l’A. de 9e de dominante (A. de 7e de dominante, auquel on ajoute une 9e majeure ou mineure). À une époque plus rapprochée de nous, dont le traité de Gevaert (1907) résume les nouvelles vues, on admet quatre espèces d’A. de 9e, avec deux variantes pour les 1re et 2e espèces, selon que la 9e est majeure ou mineure :


\language "italiano"
lower = \relative do' {
  \clef bass
  \time 5/4
  s8^\markup { \hspace #3 \concat {1 \super "re" \italic " espèce"}} <la fa re si sol>1^\markup \center-align { \concat {9 \super "e" \italic " maj."}} s8 | s8 <lab fa re si sol>1^\markup \italic "min." s8 \bar "||" 
  s8^\markup { \hspace #3 \concat {2 \super "e" \italic " espèce"}} <la fa re sib sol>1^\markup \center-align { \concat {9 \super "e" \italic " maj."}} s8 | s8 <lab fa re sib sol>1^\markup \italic "min." s8 \bar "||"
  s8^\markup { \raise #3  \concat {3 \super "e" \italic " espèce"}} <lab fa reb sib sol>1 s8 \bar "||" 
  s8^\markup { \raise #3  \concat {4 \super "e" \italic " espèce"}} <la fad re si sol>1 s8 \bar "||"
}

\score {
  <<
    \new Staff {
      \new Voice  {
        \lower
      }
    }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove "Time_signature_engraver"
             }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
    \set fontSize = #-1

  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Les règles anciennes quant au choix des A. selon les degrés de la gamme et à l’obligation de les préparer et de les résoudre ne contraignent plus la hardiesse des compositeurs contemporains, chez lesquels s’élargit à l’infini l’horizon des sonorités. En dressant un tableau de 303 combinaisons de trois à sept sons réalisables dans le seul mode diatonique majeur et sans emploi d’intervalles altérés, A. Vinée (1909) a voulu démontrer l’impossibilité de dénommer individuellement tous les accords susceptibles de se produire, et il a proposé un classement basé sur le nombre des dissonances avec les titres d’A. bidissonants, etc. || Indépendamment de leur constitution, on nomme ou on a nommé A. arpégés ou brisés ceux dont les intervalles sont entendus successivement (voy. Arpège) ; A. homophones ceux qui, étant composés des mêmes sons, prennent dans le tissu harmonique des acceptions différentes : A. mixtes ceux qui, dans la modulation, appartiennent à la fois au ton que l’on quitte et à celui où l’on va ; A. par emprunt (Rameau) ou par substitution (Fétis) ceux qui changent de nature par le changement d’un de leurs intervalles ; A. par prolongation ceux qui se forment par une augmentation de durée d’une ou plusieurs notes appelées à faire partie de l’A. qui les suit ; A. plaqués ceux dont tous les sons sont attaqués simultanément ; A. transitif ou de passage ceux qui servent de liaison entre deux tonalités. || 2. Point où doivent être réglés les tuyaux ou les cordes d’un instrument pour rendre le son voulu dans toute sa pureté. À l’orgue, l’A. des jeux bouchés se fait par le déplacement du tampon ou de la calotte qui couvre leurs tuyaux ; l’A. des jeux à anches, par le déplacement de la rasette ; l’A. des jeux à bouches, par la perce d’une fenêtre à hauteur convenable dans la longueur du tuyau, que l’on ferme plus ou moins par le moyen d’une lame d’étain ou de bois, selon que les tuyaux sont de métal ou de bois, etc. Au piano et dans tous les instruments à cordes, l’A. se fait en augmentant ou en relâchant la tension des cordes, par le moyen des chevilles. Le point de départ de l’A. pour tous les instruments est le la de 870 vibrations simples, dit la du diapason normal. Les accordeurs de pianos et d’orgues partent de ce son pour établir la partition, ou succession alternée de quintes et d’octaves servant par leur enchaînement à fixer tous les sons intermédiaires. À l’orgue, on établit habituellement la partition sur le prestant, auquel on se reporte pour l’A. des autres jeux.

Accordable, adj. 2 g. se dit d’un instrument susceptible d’être accordé.

Accordage, n. m. Opération de l’accord d’un instrument à sons fixes.

Accordéon, n. m. Instrument populaire à vent et à clavier, inventé à Vienne en 1829 par Damien, développé en France par Buffet en 1837. Il se compose d’un soufflet muni sur l’une de ses faces d’un clavier de soupapes, actionné par la main droite, qui partage en même temps avec la main gauche, placée sous l’autre face, le mouvement de compression et d’extension du soufflet. À chaque soupape correspond une petite lame métallique que le passage de l’air fait vibrer comme une anche libre. Selon l’importance de l’A., qui n’est souvent qu’un jouet ou un article de bazar, le nombre de soupapes varie de 5 à 40. Deux autres, placées en dessous, réalisent à volonté un effet de bourdon. Utilisé surtout en Allemagne et en Italie, dans les bals villageois et les divertissements populaires, l’A. n’est apte à aucun service artistique.

Accorder, v. tr. et v. pr. Mettre un instrument d’accord. Dans l’orchestre, s’assurer soi-même, avant l’exécution, que l’accord de l’instrument dont on va jouer est conforme à celui des autres.

Accordeur, n. m. Celui qui accorde un instrument, et, plus particu-