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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/147

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viennois aux 12 É. de Debussy (1916), qui ont également chacune pour programme un genre ou une formule de difficulté. Dans le répertoire du violon, les É. de Kreutzer, Fiorillo, Rode, Gaviniès sont pour ainsi dire l’équivalent des É. de piano de l’époque Cramer et Clementi ; les 24 Caprices de Paganini se dressent en face des É. de Liszt ; les méthodes de violon de Mazas (1862), de Bériot (1858), Baillot (1834), supplantées parfois par celles d’Alard (1840 et suiv.), Dancla (c. 1840), sont dépassées et de beaucoup par L’Art du Violon, de L. Capet, récemment publié, mais ayant pour but de former des artistes virtuoses. Les méthodes consacrées à l’enseignement de chaque instrument contiennent habituellement un choix d’É. composées ou recueillies par l’auteur.

E u o u a e. Abréviation formée par les voyelles des mots Seculorum amen et qui se substitue souvent à ces paroles dans les livres de chant liturgique, sous la notation finale des différentes terminaisons psalmodiques.

Euphone, n. m. Jeu d’orgues à anches libres, de timbre doux, favorable aux passages en solo. Ce jeu, construit en premier lieu à l’orgue de la cathédrale de Beauvais, en 1830, existe dans les orgues de Saint-Eustache et de Saint-Sulpice, à Paris, en 16 pieds, à la pédale.

Euphonie, n. f. Réunion de sons harmonieux. Ce vocable, si parfaitement approprié au langage musical, n’y est presque jamais employé.

Euphonion ou Euphonium, n. m. Nom donné par les facteurs anglais et allemands à l’instrument le plus grave de la famille du saxhorn, dit saxhorn-tuba en ut ou en si bémol. (Voy. Saxhorn.)

Éventail, n. m. Réunion des bascules qui servent d’intermédiaires entre le clavier et le sommier du positif, dans l’orgue. Ce nom répond à leur disposition, serrée à une extrémité, écartée du côté du sommier.

Évitée (Cadence). Voy. Cadence.

Ex tempore (Composer). Improviser une composition musicale, dans le langage scholastique du xviiie s.

Exclamation, n. f. Ornement mélodique, mentionné par Diruta (1597) et dépeint par Herbst (1658) comme susceptible de recevoir plusieurs noms et plusieurs formes. Il consistait en l’introduction d’une ou plusieurs notes d’appui entre deux sons se suivant par degrés conjoints :


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Exécutant, n. 2 g. Musicien ou musicienne qui tient une partie vocale ou instrumentale dans un concert. Dans les séances extraordinaires, on fait volontiers figurer sur l’affiche le nombre, vrai ou supposé, des exécutants.

Exécuter, v. a. Réaliser par le chant ou le jeu des instruments la pensée écrite du compositeur.

Exécution, n. f. Action de réaliser à l’oreille l’œuvre musicale fixée par la notation. La fidélité et la qualité de l’E. sont d’une importance extrême pour la compréhension de l’œuvre d’art. Peu de musiciens sont en état d’effectuer l’opération mentale qui consiste à entendre intérieurement un morceau de musique en le lisant. Les plus habiles à cet exercice et les compositeurs eux-mêmes pour leurs propres ouvrages ne se rendent un compte exact de la forme, du mérite et de l’effet de la pièce, que par l’E. personnelle ou l’audition de l’E. d’autrui. À l’interprète est donc confié le pouvoir d’insuffler la vie aux sons. Il semble devenir le collaborateur du maître : mais son rôle véritable est de s’en faire le serviteur, et, à l’intelligence qui pénètre la pensée et les intentions du compositeur, à la possession de la technique vocale ou instrumentale nécessaire pour en surmonter les difficultés matérielles, il doit joindre la vertu moins brillante, quoique non moins méritoire, de l’abnégation et de l’oubli de soi-même. Dans l’histoire de la musique, un style d’E. approprié correspond à chaque transformation successive, à chaque émanation nationale ou personnelle du style de composition. L’E. de la musique des diverses époques exige donc une étude attentive, non seulement des partitions que l’on se propose d’interpréter, mais des formes mélodiques et harmoniques et, autant qu’on peut les connaître, des procédés spéciaux aux instruments ou à l’état des instruments dans le temps auquel ces partitions appartiennent. La tâche est rendue difficile par l’absence relative ou totale, dans les éditions primitives, des signes de mouvement, de nuances, de doigté, que les auteurs modernes indiquent souvent avec un