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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/175

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ciens allemands pour désigner des pièces et un style visant à charmer les amateurs par des formes légères, chantantes et ornées. Kuhnau passe pour avoir été l’un des premiers clavecinistes qui introduisirent cette manière d’écrire, vers 1690. Il fut suivi par Théophile Muffat, qui fait remarquer dans ses Componimenti (v. 1735) la présence de ces « Caprices appelés pièces galantes », puis par Emm. Bach et Mozart.

Galimatias, n. m. En littérature, « discours embrouillé, confus, obscur » ; Mozart a donné ce titre à une sorte de quolibet ou de pot-pourri, pour 10 instruments, qu’il composa à la Haye, en 1766, à l’âge de dix ans, pour le prince d’Orange.

Galinisme, n. m. Système de notation chiffrée et d’enseignement ainsi nommé en l’honneur de Pierre Galin, son inventeur ou propagateur. (Voy. Notation chiffrée.)

Galiniste, n. 2 g. Partisan de la méthode Galin ; — adj. Qui appartient à cette méthode.

Galop, n. m. 1. Allure du cheval, la plus élevée et la plus rapide, composée de trois battues suivies d’un intervalle, et dans laquelle les techniciens distinguent plusieurs catégories rythmiques, le G. de course, de chasse, d’école, ou galopade, et de manège. 2. C’est le rythme très régulièrement cadencé du « G. d’école » qui a servi de modèle à la danse de ce nom, inventée vers le commencement du xixe s., où quelques éditeurs lui donnèrent effectivement quelquefois le titre de « Galopade ». Le G. de Gustave iii, opéra d’Auber (1833), jouit pendant une trentaine d’années d’une vogue universelle, qu’obtint à son tour le G. bouffon d’Orphée aux enfers, d’Offenbach (1858). Cette danse est aujourd’hui abandonnée, sauf pour le finale du quadrille, qui lui-même a perdu son ancienne faveur. Liszt a écrit un G. russe et un G. chromatique qui sont des morceaux de pure virtuosité pianistique. En dehors de ces deux sortes de pièces, le rythme des battues du cheval lancé au galop a été imité en musique, notamment par Berlioz dans La Course à l’abîme de La Damnation de Faust (1848), et par Déodat de Séverac, dans sa suite pour piano intitulée En Languedoc (1905).

Galoubet, n. m. Flûte droite, populaire en Provence, où elle se joue avec l’accompagnement du tambourin, que l’exécutant, dit tambourinaire, bat
Galoubet.
de la main droite, en tenant de la main gauche le G. qui est soutenu par les lèvres et par le 4e et le 5e doigts, le 4e étant engagé dans une aiguillette disposée à cet effet. L’instrument est percé de 3 trous, dont 2 devant et un derrière. Il sonne dans la région aiguë, au même diapason que la petite flûte, et, par la faculté qu’il a de quintoyer et d’octavier sous la pression du vent, il donne tous les sons de la gamme. Des méthodes pour le G. ont été publiées par Carbonel (1786) et par Vidal (1862). C’est aux sons du G. et du tambourin que les musiciens populaires, en Provence, conduisent la farandole. Un instrument analogue est répandu au pays basque et dans la région pyrénéenne sous le nom de flûtet. (Voy. Tambourin.)

Gambe, n. f. ital., = jambe. Employé autrefois par abréviation pour désigner la viole de gambe, l’ancêtre du violoncelle. (Voy. Viole.) Dans l’orgue, nom donné à une famille de jeux à bouche, à tuyaux étroits munis d’un frein. On les construit en 4, 8 et 16 pieds. Leur sonorité est ferme et mordante.

Gamme, n. f. Succession des sons choisis dans l’échelle générale des sons perceptibles, ordonnés en séries régulières et employés dans la composition musicale. Étant donné que l’unisson et l’octave, quel que soit le mode de production du son, restent invariablement situés dans la proportion 1 : 2, la constitution d’une gamme sera complète dans l’intervalle d’une octave. Selon les intervalles dont elle se composera, elle appartiendra, soit à l’un des 3 genres de la musique antique et moderne appelés diatonique, chromatique et enharmonique, soit à l’un des genres dissidents ou exotiques dont des études plus récentes ont procuré la connaissance et introduit partiellement l’usage. La G. diatonique, composée de 5 tons et 2 demi-tons, est le fondement de l’art européen. Elle se déduit de l’enchaînement des quintes justes ascendantes fa-ut-sol -ré-la-mi-si, ramenées par transposition à l’état le plus rapproché, qui forme la succession diatonique naturelle, ut, ré, mi, fa, sol, la, si. La détermination des rapports créés par cette transposition entre les intervalles donne lieu à des divergences qui s’expriment dans 3 formules dites