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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/188

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le Français Marchal, selon d’autres, un peu plus tard ; elle était en tous cas connue en 1799 du guitariste espagnol Ferandiere, qui en fait mention dans sa Méthode. Les cordes de la G. se pincent du bout des doigts de la main droite, sans plectre, le pouce atteignant la corde la plus grave, l’index, le médius et l’annulaire attaquant les cordes moyennes et aiguës et le petit doigt s’appuyant sur le bord extérieur de la table, tandis que les doigts de la main gauche exercent, comme dans le jeu de tous les instruments à manche, les pressions nécessaires sur les cordes, dans les emplacements marqués par les sillets. Les sons harmoniques s’obtiennent en effleurant la corde à la longueur voulue. Un guitariste habile obtient de son instrument des nuances délicates d’intensité, des effets piquants de vitesse et de légèreté et des accords pleins de 3 et 4 sons. Mais la faible sonorité de la G. a nui à son emploi dans la musique de chambre, et l’a souvent confinée dans l’accompagnement de la romance et de la chanson à voix seule. Son rôle, sous ce rapport, inauguré en France par les chanteurs Lagarde et Jélyotte, dans le xviiie s., devint prépondérant sous le Directoire et l’Empire, et ne se termina qu’à l’époque romantique. La G. a été quelquefois introduite dans l’orchestre d’opéra, à titre pittoresque, notamment dans la sérénade du Barbier de Séville, de Rossini (1816), et dans celle de Don Pasquale, de Donizetti (1843). Elle a possédé quelques virtuoses fameux, l’Espagnol Sor (1780-1839), mort à Paris, les italiens Carulli (1770 -1841), Carcassi (1792-1853), morts également à Paris, Guiliani (1re moitié du xixe s.). Mais c’est dans la musique nationale et populaire de l’Espagne que son règne séculaire s’est établi et maintenu sans partage et sans interruption. Seule, ou groupée en petits orchestres, mélangée aux voix ou soutenue par le battement des castagnettes ou du tambour de basque, elle accompagne les rythmes nerveux et variés des danses provinciales et brode une ornementation légère et charmante sur les anciennes mélodies. Les compositeurs qui ont essayé de peindre par des sons l’ardente vie musicale du peuple espagnol se sont souvent inspirés du style de guitare et en ont imité, par d’autres moyens sonores, quelques effets. La fantaisie de Chabrier, España (1887), le Caprice espagnol de Rimsky-Korsakow (1883), pour orchestre, et la belle suite des pièces d’Albeniz pour le piano, qui porte le titre général d’Iberia (1903) en contiennent des exemples heureux.

Guitariste, n. 2 g. Celui, celle, qui joue de la guitare.

Guttural, adj. 2 g. Caractère des sons d’une voix, assez vaguement exprimé par la définition de l’Acad., « qui vient du gosier », et consistant en une sorte de durcissement des notes graves, qui manquent en même temps de volume sonore. On attribue ce caractère à une mauvaise positon de la langue, qui, étant soulevée à sa base, rend rigides les parties voisines de la cavité buccale. Des exercices d’émission de la voix et une gymnastique appropriée de la langue, sont conseillés pour y remédier.

Gwerz, n. m. breton. Genre de poésie chantée, populaire en Bretagne, comportant de nombreux couplets, sur des sujets narratifs, et se distinguant d’autres formes analogues par l’absence de refrain.

Gymel, ou Gimel. Nom tiré du lat. gemellum, jumeau, employé au moyen âge pour désigner une variété de diaphonie que le moine Guillaume, à la fin du xive s., considère comme spéciale aux musiciens anglais. Elle comportait deux parties vocales constamment maintenues à la tierce ou à la sixte, avec point de départ et terminaison à l’unisson ou à l’octave. Le temps parfait, ou mesure ternaire, y était obligatoire. Un cantus firmus qui ne semble pas avoir été destiné à l’exécution vocale, s’ajoute aux exemples notés comme soutien théorique des voix :


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H


H. huitième lettre de l’alphabet, introduite dans la notation alphabétique pour représenter le si naturel