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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/308

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le fondement du système de la basse fondamentale de Rameau.

Octavier, v. intr. Se dit d’un tuyau d’orgue ou d’instrument à vent qui rend, au lieu du son fondamental, comme premier son, l’octave (2e harmonique). Cette propriété s’obtient en perçant le tuyau d’un petit trou à la moitié de sa longueur. Il se forme ainsi un ventre de vibration qui partage le tuyau dans la proportion requise pour la production du 2e harmonique. On applique ce principe à la construction des jeux d’orgue dits flûte harmonique, flûte traversière, flûte octaviante, etc., leurs tuyaux sont plus longs que d’ordinaire, percés d’une petite ouverture au 1er nœud de vibration, et alimentés par un vent de pression plus fort ; ils étaient connus, semble-t-il, dès le xvie siècle et certainement du temps de Dom Bedos (1766), mais leur emploi suivi date des premiers travaux de Cavaillé-Coll. || * Dans les instruments du type flûte, soufflés directement par la bouche de l’exécutant, le même effet est produit par la pression plus forte du souffle, qui fait ainsi octavier les trois donnant les sons principaux de l’instrument.

Octavin, n. m. * Jeu d’orgue octaviant sonnant l’octave du prestant et parlant ainsi en deux pieds.

Octette, n. m. Pièce écrite pour huit voix ou instruments différents. Syn. de octuor.

Octo-basse, n. f. Instrument à cordes, à manche, à archet, inventé par Vuillaume en 1855 pour sonner une octave au-dessous de la contre-basse. Cet instrument, où un système de pattes en fer actionné par un pédalier remplaçait les doigts de la main gauche, n’a pas été utilisé. C’est une curiosité du musée du Conservatoire de Paris.

Octuor, n. m. Voy. Octette.

Ode, n. f. Dans la poésie chantée de l’antiquité grecque, les odes étaient des chants en l’honneur des dieux, se composant de trois parties : strophe (voy. ce mot), antistrophe et épode, les deux premières se chantant sur une même mélodie, et l’épode sur un autre thème. L’antistrophe était donc la répétition de la mélodie de la strophe, sur d’autres paroles et parfois par un autre groupe de chanteurs. Le groupe strophe-antistrophe-épode pouvait se reproduire plusieurs fois. Cette forme avait été introduite par Stésichore. || * Chez les Latins, les poètes et Horace en particulier, écrivaient sous le nom d’ode et d’épode des pièces purement littéraires, imitant plus ou moins le type grec, et que les mélodies du moyen âge et les polyphonistes de la Renaissance essayèrent plusieurs fois de mettre en musique.

On voit un essai de ce genre dans les Melopoiae, impr. à Augsbourg en 1507, avec les caractères d’Erhard Oglin. Autres ex. dans le Livre de luth de Judenkunig, 1523 ; autres dans l’Isagoge de Frisius, 1555. Brunet (Man. du libr.) cite sans nom d’auteur deux recueils : Melodiae in Odas Horatii…, Francfort, 1532, à 4 voix ; Geminae undeviginti Odarum Horatii Melodiae…, Francfort, 1551. Les Odes mises en musique par Goudimel parurent chez Duchemin à Paris, 1555. Vers 1740, Paganelli, de Padoue, publia Horatii Odae Sex fidibus vocalis musicae restitutae. En 1816, à Lyon, Ruppe publia 4 Odes d’Horace pour voix et piano. Le plus célèbre morceau sur les vers d’Horace fut le Carmen saeculare de Philidor, exécuté et publié à Paris, en 1780. || Les humanistes du xvie s., qui crurent faire revivre les formes de la poésie chantée antique, imitèrent souvent la forme strophe-antistrophe-épode, et avec le nom de l’Ode, firent passer ces formes et ces vocables dans le domaine poétique, et musical. Le nom même de l’Ode, détourné de son acceptation primitive, s’est appliqué à diverses œuvres, mais toujours dans un sens religieux ou élevé. L’Ode à sainte Cécile, de Hændel (1736), est une sorte d’oratorio. On appelle souvent, du même nom d’Ode à sainte Cécile le morceau instrumental que Gounod a placé comme offertoire dans sa Messe de sainte Cécile (1855), mais avec le titre d’Invocation pour l’orchestre seul. De nos jours, l’Ode à la justice d’Albéric Magnard (1904), est à citer parmi ces productions.

Odelette, n. f. Diminutif d’ode.

Offertoire, n. m. Partie du sacrifice de la messe pendant laquelle s’exécute une pièce de musique, vocale ou instrumentale. S’il s’agit de musique vocale, le chant sera une antienne, un motet choisi selon les circonstances et les prescriptions de l’année liturgique. L’œuvre de Palestrina contient un recueil des Offertoires pour toute l’année, à cinq voix, publié en 1593 et plusieurs fois réimprimé sur le texte même du missel et du graduel romains. Mais César Franck, dans les pièces de même titre, a mis en musique (vers 1860 et s.)