faits épars l’extension des orgues, sans donner d’autre certitude à l’égard d’un centre de facture ou de perfectionnement. Au xiie s., est cité l’orgue à soufflet de l’abbaye de Fécamp, avec une partie des tuyaux en cuivre.
Les monastères de l’ordre de Cluny
ont eu des orgues de très bonne heure :
on l’apprend par la critique véhémente
qu’en fit Aelred, au xiie s. La
Sainte-Chapelle du Palais, à Paris,
eut à la fin du xiiie s., un orgue qui
ne servait qu’aux grandes fêtes. À
Notre-Dame, des orgues sont mentionnées
au xive s., comme servant
dans la maîtrise, pour l’enseignement.
En 1221, est mentionnée la construction d’un orgue à la cathédrale de Meaux. Le 1er grand orgue de la cathédrale de Strasbourg fut établi au xiiie s. par Ulrich Engelbert, élève d’Albert le Grand. À la même époque on commença de faire les tuyaux en étain ou en alliage d’étain et de plomb, et on établit les claviers chromatiques. La cathédrale de Rouen possédait au xive siècle des orgues qui furent « rappareillées » en 1382, entièrement reconstruites en 1490 et suiv. Ces orgues au xive s., étaient placées dans le transept nord. Les nouvelles orgues établies vers 1480-1494 occupaient tout le fond du bas de la nef et s’étendaient jusque sur les côtés. En 1518, le chanoine Mésenge fit don d’un orgue placé sur le jubé ; cet orgue fut détruit en 1562 par les protestants. L’emplacement le plus fréquemment choisi pour les orgues d’église est au-dessus du grand portail. Cependant les exceptions sont assez nombreuses. L’orgue de la cathédrale de Murcie (Espagne) est placé devant le chœur de l’église. Il a par conséquent deux façades, l’une de style gothique faisant face au portail, l’autre d’un style composite moderne, regardant l’autel. Cet orgue a été reconstruit par Merklin en 1857. Les orgues des cathédrales de Chartres, Metz, Strasbourg, Perpignan, sont placées sur un côté de la nef. Les orgues de La Chapelle du palais de Versailles, œuvre de Clicquot, mais restaurées au cours du xixe s., sont placées dans le fond de La tribune qui surmonte le chœur, derrière le maître-autel.
Cavaillé-Coll critique l’usage
établi surtout en France d’adosser
l’orgue contre le mur du grand portail.
Cet emplacement est défavorable à
leur sonorité. Il se produit des répercussions
qui engendrent la confusion
des sons et diminuent leur puissance.
L’emplacement sur le jubé à l’entrée
du chœur, est préférable (Saint-Paul
de Londres, abbaye de Westminster,
chapelle de Windsor).
Dates de quelques très anciens buffets d’orgues, encore existants :
Salamanque, cathédrale, vers 1380 ;
Sion (Suisse) Sainte-Catherine, vers 1400 ;
Saragosse, cathédrale, 1413 ;
Saint-Paul, 1420 ;
Palma (Majorque), cathédrale, vers 1420 ;
Amiens, cathédrale, 1429 ;
Alcala de Hénarès, vers 1450 ;
Nordlingen (Bavière), 1466 ;
Dortmund (Hollande), Marienkirche, vers 1480 ;
Perpignan, cathédrale, 1480-1504 ;
Strasbourg, cathédrale vers 1497 ;
Lubeck, Marienkirche, Jacobikirsche, vers 1510
(plusieurs buffets d’orgues en Allemagne depuis 1500) ;