Répons, n. m. L’une des parties chantées de l’office, dans la liturgie catholique. Dès le commencement de la liturgie, on remarque trois manières principales de distribuer le texte des psaumes et des cantiques, entre le lecteur et le chœur. La première manière consiste à faire répéter par le peuple ou par les chantres les paroles prononcées par le lecteur ou le chantre. C’est ce que l’on appelle proprement répondre, et les chants basés sur ce premier procédé sont appelés répons. Ainsi le chantre dit : Amavit eum Dominus et ornavit eum ; le chœur reprend (les mêmes paroles). Le chantre dit un verset et le chœur redit le répond, c’est-à-dire répète en tout ou en partie ce qu’il a déjà répondu. C’est là le répons bref. On chantait autrefois de la même manière les répons prolixes, ceux qui suivent chacune des leçons de Matines, et le répons graduel, qui se chante après la lecture de l’épître ; c’est-à-dire que le chantre donnait d’abord le corps du répons jusqu’au verset, le chœur le répétait exactement et le reprenait de nouveau après le verset. C’est encore ainsi que se chante l’Alleluia de la messe. Dans les répons, les versets sont plus ou moins nombreux, et communément choisis dans le psaume. Quelques-uns, tels que le Libera me, de l’office des morts, ont encore actuellement plusieurs versets. Les autres n’en offrent plus qu’un seul. On distingue les répons-graduels, les plus importants, en style orné analogue au style du trait ; les répons brefs ; les répons d’alleluias. Le texte des répons a servi fréquemment de texte de motets, pour les compositeurs de musique religieuse. La série des 27 répons pour les leçons de Ténèbres (voy. ce mot) a été composée à 4 voix par Vittoria (en 1585) et par Ingegnieri († 1592), dont l’œuvre sur ces textes a passé longtemps pour l’œuvre de Palestrina, chantée et publiée sous ce nom, et restituée seulement de nos jours à son véritable auteur.
Réponse, n. f. || 1. En liturgie, seconde partie d’un petit verset, ou d’une acclamation par laquelle l’ensemble répond aux célébrants ; ne pas confondre avec le mot répons. || 2. Dans la fugue, imitation, par une autre partie, du sujet entièrement proposé par une précédente partie. La réponse obéit aux mêmes règles que le sujet, quant à la tonalité. Lorsque le sujet ne module pas, la fugue est appelée fugue réelle et la réponse, réponse réelle ; lorsque le sujet module à la dominante, la fugue est dite fugue du ton, et la réponse, réponse tonale. La réponse doit entrer aussitôt que la partie qui proposait le sujet a achevé de le faire entendre.
Repos, n. m. A été employé pour désigner le moment d’arrêt sur la médiante (milieu du verset) dans l’exécution du chant liturgique.
Reprise, n. f. 1. Répétition d’un morceau ou d’une partie de morceau. La reprise est indiquée dans la notation par une double barre verticale qui traverse la portée et qui est munie de deux points, du côté où commence et finit la partie à répéter, de deux points de chaque côté, si les deux parties qu’elle sépare doivent être toutes deux répétées à leur tour.
Dans l’ouverture française
de Lulli et de son
école, on donnait le titre de reprise au
2e mouvement, qui était toujours joué
2 fois. Ce titre est d’ailleurs antérieur
à l’ouverture. On le trouve déjà dans
les livres de danceries du xvie s. Le
recueil imprimé en 1551 par Susato
comme 3e livre de danceries place quelquefois
après les basses danses et
les bergerettes une ou deux « reprises »
ou second mouvement. Ce mot a donc
changé de sens. Dans la musique
instrumentale du xviie et du xviiie s.,
il était d’usage, pour les pièces en
solo, que la répétition ou reprise fût
faite avec variation improvisée ou
« double ». La reprise est de règle dans la
première partie des allegros classiques.
Les chefs d’orchestre allemands et les
musiciens allemands du « Quatuor florentin »
paraissent avoir donné les
premiers exemples de suppression de
la reprise dans les allegros des Symphonies
de Beethoven. || 2. T. de facture.
Dans les jeux de fourniture, à
l’orgue, et les jeux de cymbales,
qui sont composés de 3 jusqu’à 7 rangées
de tuyaux, il y a reprise toutes
les fois que dans une nouvelle rangée
figurent des suites de tuyaux rendant
les mêmes sons que tout ou
partie de la rangée précédente.
Requiem, n. m. L’usage vulgaire désigne sous ce titre la composition de la messe des morts ou Missa pro defunctis, à cause du texte Requiem aeternam, etc. qui commence cet office. Dans la messe des morts, les chants de joie (Gloria Patri, Gloria in excelsis, Alleluia), et le Credo sont supprimés, et les paroles Dona eis requiem remplacent dans l’Agnus Dei les mots miserere nobis. La destination et le texte de la messe des morts laissant plus de facilité aux musiciens pour user des procédés du style dramatique, surtout lorsqu’ils peuvent comprendre